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Coupe du monde : Marta, la reine militante qui a détrôné les rois

Vincent Guiraud

Mis à jour 23/06/2019 à 14:22 GMT+2

COUPE DU MONDE - C'est un véritable mythe que la France affrontera dimanche soir lors de son 8e de finale contre le Brésil (21h00). Marta est entrée encore un peu plus dans la légende durant ce Mondial en devenant, hommes et femmes confondus, la meilleure buteuse de l’histoire de la Coupe du monde avec 17 buts. La numéro 10 brésilienne a dû franchir des obstacles pour en arriver là.

Marta

Crédit: Getty Images

Un palmarès long comme le bras et désormais un record historique. Face à l’Italie, Marta a écrit une page de l’histoire du football. Exit Miroslav Klose et ses 16 réalisations en Coupe du monde. En inscrivant son deuxième but dans la compétition, l’attaquante brésilienne de 33 ans est devenue la meilleure buteuse de l’histoire du Mondial. "Je suis très heureuse, pas seulement d'avoir battu ce record, mais aussi d'avoir pu aider mon équipe et incarner ces femmes qui jouent au football. Ce record, il ne m'appartient pas, il est à nous toutes. Je le partage avec toutes celles qui se battent pour l'égalité", a souligné Marta. La reine du football trône plus que jamais au sommet.
Un sommet qu’elle a gravi année après année malgré de nombreuses difficultés. Des débuts dans la rue et une volonté farouche, depuis toute petite, d’être jugée d’égale à égale avec ses semblables masculins. Des pieds en or, une tête bien faite et un très fort caractère. Dans l’état d’Alagoas où elle a grandi, l’un des plus pauvres du Brésil, la jeune Marta Vieira da Silva affronte régulièrement les garçons de son âge. "Les garçons n’osaient pas m’emmerder, déclarait la Brésilienne au quotidien Folha de Sao Paulo en décembre 2018. S’ils le faisaient, je me mettais en rogne, je défendais aussi mes copines victimes de blagues de mauvais goût."
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Marta, la star brésilienne, célèbre un but contre l'Australie, le 13 juin 2019 à Montpellier.

Crédit: Getty Images

"Pelé en jupe"

Elle rejoindra rapidement l’équipe de Vasco de Gama à Rio. Mais après deux années au sein de son centre de formation, premier coup dur : le club ferme sa section féminine et Marta doit repartir de zéro. Quelques années plus tard, elle connaîtra le même type de mésaventures, si symbolique des difficultés inhérentes au football féminin. Alors qu’elle signe au Los Angeles Sol dans la toute nouvelle Women’s Professionnel Soccer, le club fait faillite et met la clé sous la porte en janvier 2010. Son deuxième club américain, le FC Gold Pride, connaîtra le même sort funeste puisqu’il fermera également sa section féminine en 2011, un an après l’arrivée de la Brésilienne.
Autant d’obstacles dans la riche carrière de Marta qui pousseront la Brésilienne à activement militer pour le développement du football féminin à travers le monde. Et quoi de mieux que de briller ballon au pied pour promouvoir son sport ? Elue meilleure joueuse du monde en 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010 (!), celle qui est parfois surnommée la "Pelé en jupe" ajoutera une sixième distinction individuelle en 2018.
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Marta (Brésil)

Crédit: Getty Images

En mission en France

Si, en club, l’attaquante ambidextre a à peu près tout gagné (Ligue des champions, championnats nationaux en Suède et aux Etats-Unis, Copa Libertadores…), son palmarès avec la sélection brésilienne, qu’elle a rejoint pour la première fois en 2003, est aussi clinquant. Deux Copa America et deux médailles d’argent aux Jeux Olympiques avec la Seleçao, seule la Coupe du monde manque au palmarès de la meilleure joueuse de l’histoire. Une compétition dans laquelle elle aura l’occasion, face à l’équipe de France, de porter son total de buts à 18 unités.
Arrivée en France pour sa cinquième participation à une phase finale de Coupe du monde avec une blessure musculaire à une cuisse, la joueuse qui évolue aujourd’hui au Orlando Pride est en mission cet été. Celle de ramener pour la première fois de l’histoire le titre suprême du football féminin au Brésil. De quoi placer Marta au même niveau dans le cœur des Brésiliens qu’un certain Edson Arantes do Nascimento ? Un projet de loi est d’ailleurs actuellement discuté, par l’Assemblée législative de l’état d’Alagoas, pour renommer l’Estadio Rei Pelé, à Maceio, en Estadio Rainha Marta. Les partisans de ce changement verraient sans doute d’un bon œil le sacre de la Seleçao pour justifier leur requête. La mission de la reine Marta débute ce dimanche face à l’équipe de France.
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