Coupe du monde féminine 2023 - Le rebond ou le crash : face au Brésil, la France joue déjà gros
Mis à jour 29/07/2023 à 11:28 GMT+2
Tenue en échec par la Jamaïque lors de son entrée en lice dans la Coupe du monde 2023, l’équipe de France doit absolument réagir samedi (12h) dans le choc du groupe F face au Brésil, sous peine de se diriger un tirage difficile en huitièmes de finale, ou pire, de risquer une élimination au premier tour. Les inquiétudes sont pourtant légion : blessure de Wendy Renard, apathie offensive…
L’équipe de France est au pied du mur. Le constat paraît surréaliste après seulement une rencontre disputée, mais les Bleues, tenues en échec par la Jamaïque (0-0) dimanche à Sydney (Australie), n’ont déjà plus le droit à l’erreur. Le sommet du premier tour contre le Brésil (12h) s’accompagne d’un amas de questions grossi par l'incertitude autour de l’état physique de la capitaine des Bleues, Wendy Renard. Quatre ans après l’inoubliable France-Brésil du Mondial disputé à domicile (2-1, en 2019), la délégation tricolore s’avance avec appréhension vers le tournant de sa compétition.
Sans parler d’élimination, une défaite contre la Seleçao compliquerait sérieusement les affaires de la bande à Renard. C’est simple, en cas de revers samedi, les Bleues seraient hors des clous pour la première place du groupe F et condamnées à un potentiel huitième de finale très périlleux contre l’Allemagne, une des favorites au titre.
La Seleçao arrive lancée
Dans un Mondial où certaines têtes d’affiche peinent pour l'heure à imposer leur supériorité, le Brésil a parfaitement tenu son rang, vainqueur facile du Panama (4-0) lors de son entrée en lice. Les joueuses de Pia Sundhage, la sélectionneuse suédoise de la Seleçao, ont envoyé un signal fort à la concurrence, la France en tête. Confiante, impressionnante dans le sillage d’une Ary Borges (23 ans) éclatante (triple buteuse contre le Panama), la Seleçao arrive lancée vers l'échéance "Bleues".
Toujours aussi enthousiasmante, la sélection auriverde a subi une cure de rajeunissement sous la houlette de Sundhage. La greffe a pris, et ce même si la légende absolue du pays, la "reine" Marta (37 ans) a dû faire un premier pas de côté, tout en conservant un rôle essentiel au sein du groupe brésilien. L’expérience de celle qui a été élue six fois meilleure joueuse du monde par la FIFA tranche avec le manque criant observé dans ce secteur chez les Bleues. Une chose est sûre : le Brésil est prêt. "Faites attention à vous les Français (rires), prévient Sundhage dans des propos relayés par L’Equipe. Mes filles sont prêtes."
Wendy Renard, l’espoir après la peur
En face, l’optimisme peine à percer les nuages. Il faut dire que la potentielle absence de Wendy Renard a de quoi noircir le tableau des joueuses d’Hervé Renard. Blessée au mollet gauche lors de l'entrée en lice ratée contre la Jamaïque, la capitaine des Bleues semblait initialement condamnée à zapper le choc contre le Brésil. Sans son phare en défense, si précieux sur les coups de pied arrêtés, la France a de quoi craindre le pire contre la formation auriverde et son animation offensive débridée.
Or, un espoir a commencé à germer à la vue du retour de la Martiniquaise à l’entraînement collectif jeudi. La défenseuse de l’OL y a pu reprendre la course et des exercices spécifiques, sans la moindre gêne apparente. Un soulagement, mais pas une surprise pour certains. "Paradoxalement, vous vous faites plus de soucis que le groupe, rassurait jeudi Jean-Michel Aulas, responsable de la délégation en Australie, à l’intention de l’AFP. Wendie est là, elle se prépare comme si elle allait jouer. Évidemment, il y a des précautions à prendre. Mais je ne pense pas qu’il y ait de craintes. On a l’avantage d’avoir quelqu’un qui connaît bien son corps. Elle est souriante, elle a envie."
Apathie offensive, système incertain : Hervé Renard a du travail
La présence de Wendy Renard à Brisbane n’éludera pas les failles observées contre la Jamaïque. Incapable de marquer malgré 14 tentatives (5 cadrées), l’équipe de France souffre d’une apathie offensive incarnée par Eugénie Le Sommer. De retour à la pointe de l’attaque des Bleues, la meilleure marqueuse de l’histoire de la sélection a traversé la rencontre comme une âme en peine. Trop peu trouvée, maladroite, Le Sommer a manqué sa mise en route, au contraire d'une Kadidiatou Diani percutante mais en manque de réussite. L'hypothèse d'un changement de dispositif est également évoquée, le schéma en 4-4-2 n'ayant pas porté ses fruits.
En quête de repères, Hervé Renard ne tire pas pour autant la sonnette d'alarme. "Nombre d'équipes qui commencent en fanfare une compétition ne vont pas au bout, assure le sélectionneur français. Il faut garder le cap, j'ai confiance en cette équipe." Même relâchement dans les mots d’Amel Majri. "Sur un chemin de Coupe du monde, il y aura toujours des hauts et des bas, affirme la milieu. On sait qu'on n'a plus le choix. D'entrée il faut lâcher les chevaux." Sous peine de flirter avec un scénario cauchemar.
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