Coupe du monde : L’Amérique est le centre du monde, l’Afrique augmente son influence

La Coupe du monde 2014 devait être la Coupe du monde des pays d’Amérique du Sud. C’est pour l’instant la Coupe du monde des Amériques au sens général. Comme en 2010, la confédération sud-américaine (le CONMEBOL) a placé cinq équipes en huitième de finale :

Un but encaissé dans le temps additionnel contre la Suisse empêche l’Equateur de prétendre au carton plein. Mais la forte présence américaine dans ce pays-continent qu’est le Brésil est due à la hausse des performances des nations d’Amérique centrale, autrement dit du CONCACAF, avec les qualifications des Etats-Unis et du Mexique (comme en 2010), mais aussi du Costa Rica. Du jamais-vu.

Au lendemain du premier tour de la Coupe du monde 2014, l’Amérique représente 50% du plateau du tour final. C’est là encore du jamais-vu à période historique comparable (1). Les Amériques ont la certitude de placer deux équipes en quarts (Brésil ou Chili, Colombie ou Uruguay). Potentiellement, ce sera six.

En 2010, l’Europe avait réussi à retourner l’affaire en plaçant trois équipes sur quatre en demi-finales. Rien ne dit qu’elle sera en mesure de le faire cette fois-ci. Comme en Afrique du Sud, elle aligne six représentants sur seize parmi les survivants de la phase de poules. Seules deux d’entre eux maintiennent leur position : l’Allemagne et les Pays-Bas. Cette année, la France, la Suisse, la Belgique et la Grèce remplacent l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre et la Slovaquie.

Le plateau d’il y a quatre ans semble, sur le papier, plus compétitif. Le mouvement de réduction de l’influence de l’Europe sur le football mondial est désormais une réalité ancrée. En 1986 et 1994, lors des deux dernières éditions sur le continent américain, elle alignait encore dix représentants en huitièmes, une influence qui avait été maintenue en 2006 dans des proportions exceptionnelles (onze huitièmes de finaliste, un dernier carré 100% européen). Même en 2002, lors de l’édition la plus cosmopolite de l’histoire (cinq confédérations représentées en quart de finale sur le continent asiatique), l’Europe avait encore neuf huitièmes de finaliste.

Le deuxième événement de ce plateau, c’est la présence de deux équipes africaines, le Nigeria et l’Algérie. C’est inédit. Depuis l’apparition du Maroc en 1986 pour la première fois à ce stade, les pays d’Afrique noire s’étaient imposés comme les porte-drapeaux du continent avec le Cameroun en 1990, le Nigeria en 1994 et 1998, le Sénégal en 2002, le Ghana en 2006 et 2010.

La présence simultanée de deux nations africaines signe la disparition de l’Asie et de l’Océanie qui, combinées, avaient toujours placé au moins une équipe en huitième de finale depuis 1998. Le Japon, la Corée du Sud et l’Australie, qui avaient signé cinq de ses six présences, ont toutes échoué au premier tour cette année.

Après les huitièmes de finale 100% latino de samedi, les six autres rencontres opposent des nations de deux confédérations différentes. C’est inédit dans l’histoire de la Coupe du monde, qui n’avait jamais proposé plus de cinq affiches mélangées (en 1994, 2002), quatre le plus souvent (1986, 1998, 2006, 2010) et même trois seulement en 1990. On ne sait toujours pas si ce sera la Coupe du monde des Amériques, de l’Amérique latine, de l’Amérique du Sud, ou de quelqu’un d’autre. On pressent juste qu’on n’a pas fini de se régaler.