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Coupe du monde 2022 I Allemagne - Espagne I Pourquoi les Allemands galèrent à marquer

Vincent Bregevin

Mis à jour 27/11/2022 à 19:12 GMT+1

COUPE DU MONDE - Si elle a aussi affiché des lacunes défensives face au Japon (1-2), l'Allemagne a également confirmé ses difficultés récurrentes dans le secteur offensif avant un rendez-vous crucial face à l'Espagne dimanche (20h00). La formation d'Hansi Flick ne manque pourtant pas de talents en attaque. Mais pour de multiples raisons, elle ne parvient pas vraiment à les exploiter.

"On se demande si l'Allemagne n'est pas déclassée au niveau mondial"

Elle espérait afficher un visage bien différent qu'il y a quatre ans en Russie. Pour l'instant, c'est mal parti. L'Allemagne a plutôt montré des lacunes assez similaires à celle qui avait provoqué sa sortie de route dès le premier tour du Mondial 2018, quatre ans après son sacre au Brésil. Sa fragilité défensive, illustrée par les deux buts concédés dans sa défaite face au Japon (1-2). Et son inefficacité offensive, traduite par les statistiques : 26 tirs dont 9 cadrés, pour un seul but marqué. Une attaque en berne, c'est peut-être le problème le plus troublant de la formation d'Hansi Flick.
La tendance n'est pas nouvelle. Et les promesses d'une campagne de qualification réussie dans ce secteur (36 buts marqués en 10 matches) n'ont pas été tenues en 2022. Face à des oppositions un peu plus relevées depuis le début de l'année en Ligue des nations, l'Allemagne est retombée dans ses travers en attaque. A l'exception du carton face à l'Italie (5-2), et donc face au Japon, le quadruple champion du monde n'a jamais dépassé la barre des 12 tirs dans un match sur ses cinq autres sorties depuis le début de l'année civile.

Une tendance à se caricaturer

Le manque d'efficacité offensif n'est pas le seul problème de l'Allemagne. Elle domine le plus souvent sur le plan territorial, possède le ballon la plupart du temps, mais cela ne se concrétise pas toujours par des occasions, encore moins par des buts. L'équipe d'Hansi Flick a tendance à s'enfermer dans son plan de jeu sans parvenir à changer de rythme pour déstabiliser l'adversaire. Elle manque de variété et de verticalité, n'utilise que trop rarement la profondeur, et devient ainsi trop facilement lisible par l'adversaire.
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L'Allemagne a ainsi une tendance toujours plus marquée à se caricaturer, un peu à l'image de l'Espagne avec son "tiki-taka" après la période glorieuse durant laquelle elle avait glané deux titres européens et un trophée mondial entre 2008 et 2012. Le départ de Joachim Löw après un Euro 2021 encore décevant, avec une élimination dès les 8es de finale de la compétition, n'a pas changé la donne jusqu'ici. Flick n'est pas encore parvenu à trouver les solutions pour redonner une force de frappe offensive à une formation qui ne manque pourtant pas d'arguments en attaque.

Tous les profils nécessaires… ou presque

C'est d'ailleurs le plus frustrant pour les Allemands. Leur potentiel offensif est indéniable mais semble invariablement sous-exploité. Elle a de la créativité dans l'entrejeu avec Joshua Kimmich ou Ilkay Gündogan, des joueurs capables de faire des différences importantes dans les 30 derniers mètres à l'image de Jamal Musiala ou Julian Brandt, des accélérateurs pour dynamiter la défense adverse comme Serge Gnabry ou Leroy Sané, qui pourrait faire son retour face à l'Espagne, et un attaquant qui a largement prouvé ses qualités de finisseur en Coupe du monde avec Thomas Müller.
Le joueur du Bayern est arrivé diminué au Qatar et cela s'est senti dans sa prestation en demi-teinte face au Japon. Son cas est problématique. Si l'Allemagne ne manque pas de profils variés en attaque, elle souffre cependant de l'absence d'un véritable avant-centre capable de concrétiser sa domination dans le jeu. Le choix de Flick d'aligner Kai Havertz dans un rôle de "faux-neuf" que le joueur de Chelsea occupe régulièrement en club peut prêter à discussion. Il n'évolue pas vraiment dans le registre d'attaquant de surface dont l'Allemagne semble parfois avoir tant besoin.

L'Espagne, l'exemple à suivre

Flick a vu ses décisions contestées outre-Rhin, malgré le manque d'intérêt manifeste du public allemand pour cette Coupe du monde. Lothar Matthaüs, champion du monde 1990 en Italie, a notamment milité pour la titularisation de Niclas Füllkrug face à l'Espagne pour tenter de remédier aux maux offensifs de l'Allemagne. L'avant-centre du Werder Brême manque clairement d'expérience internationale, mais il a le profil de buteur qui manque à son équipe et peut surfer sur la confiance de son début de saison tonitruant, avec 10 buts en 14 matches de Bundesliga.
C'est une option à considérer, au même titre que le jeune prodige Youssoufa Moukoko, pour le sélectionneur allemand. Il sera plus que jamais en première ligne dans un match à quitte ou double face à l'Espagne. Une équipe qui, contrairement à l'Allemagne, a fait parler sa force de frappe offensive pour son entrée en lice dans le tournoi face au Costa Rica (7-0). Une équipe qui reste sur un succès historique lors de la dernière confrontation entre les deux formations il y a deux ans (6-0). Une équipe qui a su se réinventer. Elle constitue finalement l'exemple à suivre pour l'Allemagne. Pour les hommes de Flick, c'est l'occasion ou jamais de s'en inspirer.
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