Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Coupe du monde I Portugal - Suisse (6-1) I Qui est Gonçalo Ramos, remplaçant de Cristiano Ronaldo et auteur d'un triplé

Vincent Bregevin

Mis à jour 07/12/2022 à 16:23 GMT+1

COUPE DU MONDE – C'était une première titularisation tonitruante pour Gonçalo Ramos. Auteur d'un triplé et d'une passe décisive lors du carton passé par le Portugal à la Suisse (6-1) en 8e de finale, l'attaquant du Benfica a justifié le pari de Fernando Santos de le titulariser à la place de Cristiano Ronaldo. Une performance éblouissante pour un joueur de 21 ans à la trajectoire fulgurante.

"C'était un choix de vie ou de mort pour Santos"

Il avait pourtant un sacré défi à relever. Mardi le monde avait les yeux braqués sur le banc de touche du Portugal. La rumeur avait déjà enflammé la planète foot en fin d'après-midi. Elle s'est confirmée en début de soirée. Cristiano Ronaldo remplaçant pour un 8e de finale de Coupe du monde du Portugal, ce n'est pas un petit événement. Forcément, les regards étaient aussi tournés vers son remplaçant à la pointe de l'attaque portugaise pour affronter la Suisse. Un gamin de 21 ans, avec trois petites sélections au compteur, et aucune titularisation. Remplacer un quintuple Ballon d'Or avec ce pédigrée, c'était une sacrée mission.
Gonçalo Ramos l'a accomplie, et il a fait bien plus que ça. Cette soirée, c'est bien lui qui l'a illuminée. Avec un coup de canon en pleine lucarne, histoire de bien marquer le coup, après seulement un gros quart d'heure de jeu. Avec un but de renard, peu après la reprise, pour mieux enfoncer le clou. Avec un caviar offert à Raphaël Guerreiro pour compléter son récital. Avec un petit ballon piqué au bout d'une action collective rondement menée pour ponctuer son festival. Trois buts et une passe décisive pour une prestation de haute volée, avant de céder sa place à Cristiano Ronaldo. Cette soirée, il ne l'oubliera jamais.

Un début de saison de feu

Le monde ne l'oubliera pas non plus. Il a fait connaissance avec un drôle de phénomène. L'éclosion de Gonçalo Ramos n'est pas vraiment nouvelle. Il avait déjà affiché un sacré potentiel la saison passée au Benfica. Pour sa première saison pleine chez les pros, et malgré la présence de l'imposant Darwin Nuñez à ses côtés, le natif d'Olhão avait quand même trouvé le moyen de claquer sept buts en championnat. Les dirigeants lisboètes n'ont pas vraiment hésité quand Liverpool a posé 80 millions d'euros sur la table pour leur buteur uruguayen. Ils savaient que Ramos était prêt à lui succéder.
Ils ne s'étaient pas trompés. Le jeune attaquant portugais n'a pas tardé à se mettre au niveau exigé par un statut de titulaire au Benfica. Sur les trois premiers mois de la saison, Ramos a inscrit 14 buts et délivré 6 passes décisives en 21 matches toutes compétitions confondues sous le maillot des Aigles. Il est directement impliqué sur quasiment un but par match en moyenne. Suffisant pour convaincre Fernando Santos de le convoquer dans son groupe pour la Coupe du monde au Qatar, malgré la pléiade de talents dont dispose le Portugal.

"Le type d'attaquant qui est partout"

Bien lui en a pris. Le 17 novembre dernier, Ramos s'était déjà fendu d'un but et d'une passe décisive pour sa première sélection, en amical face au Nigeria (4-0). Rien ne semblait indiquer son festival face à la Suisse cependant. Avant ce 8e de finale, il n'avait eu droit qu'à dix petites minutes de temps de jeu sur l'ensemble du tournoi. Il n'était pas entré lors de la défaite face à la Corée du sud, dans un match où Fernando Santos avait pourtant procédé à une rotation d'effectif avec le billet pour les 8es de finale déjà acquis.
Mais le sélectionneur portugais ne l'avait pas sélectionné par hasard. Il savait ce que Ramos pouvait apporter à l'ambitieuse formation portugaise. Des buts, mais pas seulement. "C'est un attaquant qui travaille beaucoup, qui court beaucoup, qui aide beaucoup l'équipe défensivement, a détaillé son coéquipier Bruno Fernandes après la victoire face à la Suisse. C'est le type d'attaquant qui est partout. Il a eu les occasions pour marquer trois buts, mais c'est probablement plus un attaquant qui participe à la construction, qui crée des espaces pour les autres, qui participe au jeu, il se bat, il est costaud".

"Pas de pression particulière"

C'est exactement ce qu'il a montré face à la Nati. Avec, en prime, une capacité à se hisser à la hauteur de l'événement malgré un contexte très particulier qu'il a fatalement été invité à commenter. "Sincèrement non, je n'avais pas de pression particulière, a assuré Gonçalo Ramos au sujet de sa titularisation à la place de CR7. Cristiano est notre capitaine, il a fait comme à chaque fois : nous motiver, nous encourager. Il m'a offert son soutien comme tout le monde. Je n'ai jamais rêvé d'un événement comme ce (mardi) soir, jamais pensé être titulaire et marquer trois buts lors de mon premier match, je voulais juste jouer."
C'est bien ce qu'il a fait de mieux. En un match, Ramos a déjà fait ce que Ronaldo n'a jamais réussi au cours de sa carrière : marquer dans un tour à élimination directe de Coupe du monde. En signant un triplé pour sa première titularisation dans un Mondial, il a même réalisé une performance quasiment inédite. Seul l'Allemand Miroslav Klose était parvenu à réaliser cet exploit. Ramos n'imaginait certainement pas vivre une soirée aussi exceptionnelle. Elle confirme sa trajectoire ascensionnelle. Et son rêve ne fait peut-être que commencer.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité