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Coupe du monde - Jan Vertonghen (Belgique) : "Je suppose qu'on attaque mal parce qu'on est trop vieux"

Cyril Morin

Mis à jour 27/11/2022 à 18:48 GMT+1

COUPE DU MONDE - Battus par une équipe de Maroc héroïque ce dimanche (0-2), les Diables Rouges ont encore été un peu plus mis face à leurs limites actuelles. Derrière, c'est trop lourd. Devant, c'est trop léger. Et, au milieu, c'est sans idée à l'image d'un Kevin de Bruyne manifestement dépité par l'animation autour de lui. De quoi diviser le groupe ?

Des cadres belges plus au niveau : "Même les joueurs se posent des questions…"

Il fut lucide quant à son niveau personnel avant le début de la compétition. Il fut encore lucide ce dimanche sur le niveau collectif de son équipe face au Maroc (0-2). Eden Hazard, capitaine des Diables Rouges, a finalement résumé ce début de compétition paradoxal des siens : "On joue moins bien contre la Canada et on gagne, ici c'était mieux mais on perd. C'est le football", a-t-il philosophé.
L'ailier du Real Madrid n'a eu aucun mal à reconnaître la supériorité marocaine sur ce match. Une analyse que ne partageaient pas forcément ses coéquipiers après coup. "On a contrôlé le match mais, avant ce 0-1, ils n’ont pas eu d’occasion. Nous, on en a eues", a tenté Amadou Onana.
"On est très déçu. Il y a un coup franc et ça va dedans. On ne fait pas un mauvais match, on a beaucoup d’occasions, beaucoup de corners, de coups francs. C’était un match un peu fermé mais je pense que les meilleures occasions, c’est nous qui les avons eues. Après tu perds le match…", a complété Jan Verthongen dans une lecture du match surprenante.

"Des choses qu'il vaut mieux ne pas dire devant une caméra"

Parce que, ce dimanche, la surprise n'en fut finalement pas une. Le Maroc, une équipe solidaire peuplée d'individualités au service du collectif, avait déjà montré face à la Croatie (0-0) qu'elle avait les armes pour se sublimer. La Belgique, composée de grognards souvent en retard et d'attaquants en crise de confiance, avait déjà inquiété face au Canada (1-0). Face à la vitalité marocaine, les Diables Rouges n'avaient qu'une animation déprimante à proposer. Ce que n'a pas manqué de cibler Verthongen, ciblé par les critiques ces derniers jours et visiblement amer envers ses attaquants.
"Offensivement, nous ne nous créons pratiquement aucune occasion, a regretté le défenseur d'Anderlecht. Beaucoup de choses me passent par la tête maintenant, mais ce sont des choses qu'il vaut mieux ne pas dire devant une caméra. C'était insuffisant. Nous ne créons pas beaucoup devant, presque rien en fait. Cependant, nous avons beaucoup de qualité. Je suppose qu'on attaque mal parce qu'on est trop vieux", a-t-il conclu, ironiquement. Une manière de répondre aux théories de la presse belge mais aussi, en toile de fond, aux avis tranchés de Kevin de Bruyne.
Roberto Martinez, lui, ne veut pas céder à la panique. Mais, il le reconnaît, c'est surtout devant que ses Diables ont vécu un enfer. "Nous avons bien mieux joué que contre le Canada, nous avons essayé de prendre des risques. D'habitude nous jouons avec une grande animation offensive, mais nous avons peut-être perdu cette joie de jouer, peut-être à cause de la pression qui pesait sur nos épaules", a-t-il expliqué, comme pour rappeler le contexte médiatique autour de ses hommes.
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De Bruyne, dépité et transparent

Symbole de cette animation en berne, Kevin de Bruyne s'est encore loupé dans les grandes largeurs. Leader naturel de cette sélection, le meneur de jeu de Manchester City a traversé ce match comme un fantôme, avec une neutralité inquiétante, des ballons perdus en pagaille (27) mais surtout des signaux de dépit assez flagrants. Son duo avec un Michy Batshuayi abonné aux hors-jeu n'a pas pris et son visage fermé après coup résume assez bien l'ambiance pesante dans laquelle évoluent ces Diables Rouges.
"Passes manquées, peu d’envie et frustration : que se passe-t-il avec Kevin De Bruyne ?", a d'ailleurs titré La Dernière Heure ce dimanche, preuve que le maître à jouer est un sujet d'inquiétude et de crispation. "De Bruyne ne ferait pas ça avec Guardiola", a surenchéri la RTBF dans la foulée.
Un état de fait confirmé à demi-mots par Martinez. "C'est davantage une question d'état d'esprit, pas un manque de qualité au niveau technique: nous jouions avec la peur de perdre. Maintenant, c'est de la responsabilité des joueurs : ils ont travaillé dur avec le ballon, et je n'ai pas vu aujourd'hui leur joie de jouer avec ce ballon. Il nous faut retrouver notre identité. Le talent a toujours été là, c'est peut-être une des forces de notre équipe", a-t-il lâché, comme pour mettre ses cadres face à leur responsabilité.
Face à la Croatie, cette génération jouera pour son avenir mais aussi un peu pour son héritage. Si ces Diables Rouges n'ont pas la même lecture, ils sont tous face à la même galère : retrouver des vertus collectives envolées. "Globalement, nous devons être beaucoup plus solidaires. C'est comme cela que l'on gagne des matches en Coupe du monde", a conclu Martinez. Plus facile à dire qu'à faire.
Jan Vertonghen, Kevin de Bruyne et Axel Witsel
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