Coupe du monde | Portugal - Uruguay | Diogo Costa, du phénomène à la boulette
Mis à jour 28/11/2022 à 19:27 GMT+1
COUPE DU MONDE 2022 - Il commençait à se faire un nom au niveau européen. Il a commis une énorme erreur en mondovision. Si la boulette de Diogo Costa lors du match entre le Portugal et le Ghana est restée sans conséquence, elle pourrait tout de même avoir un impact sur la confiance engrangée par la nouvelle référence portugaise au poste de gardien de but.
Jeudi dernier, au Portugal, aux alentours de 19h00 (heure française), un peu plus de quatre millions de personnes ont été soudainement pris de tachycardie. Devant leurs yeux, Diogo Costa, gardien de la Seleção das Quinas, passait près de commettre l'une des plus grosses boulettes de l'histoire du Mondial. Heureusement pour lui - et pour près de la moitié de la population de son pays, donc - Iñaki Williams a glissé, par miracle, et manqué de chiper le ballon dans les pieds du gardien portugais pour remettre le Ghana à hauteur (3-2).
De traumatisme, il n'y a donc pas eu. Sauf, peut-être, pour le principal concerné. À l'issue de la rencontre, alors que tous ses coéquipiers se congratulaient modestement, lui n'a même pas ôté ses gants. Et s'est retrouvé dans les bras de José Sá, troisième gardien portugais, pour y obtenir un peu de réconfort.
Cristiano Ronaldo, "O Capitão", est aussi venu jouer son rôle. "Il faut en rire, lui a-t-il dit avec conviction. Nous avons gagné ! Il y a eu but ? Tu as encaissé le but ?
- Non, mais il s'en est fallu de peu, lui a répondu Diogo Costa.
- Et alors ? Il faut en rire. Nous avons gagné. Encore une victoire et nous nous serons qualifiés. Allez, arrête ! Nous avons gagné."
- Non, mais il s'en est fallu de peu, lui a répondu Diogo Costa.
- Et alors ? Il faut en rire. Nous avons gagné. Encore une victoire et nous nous serons qualifiés. Allez, arrête ! Nous avons gagné."
Le quintuple Ballon d'Or est ensuite allé saluer les supporters encore présents en tribunes et a demandé à Pepe, l'autre patron du vestiaire, de rassurer son coéquipier du FC Porto. Les autres se sont doucement remis de leurs émotions. "J'ai vu l'action, je ne m'y attendais pas, a admis Rafael Leão à la télévision portugaise. Mais nous avons tous une confiance totale en Diogo. Il a déjà repoussé beaucoup de tentatives dangereuses pour nous. Nous sommes tous avec lui. C'est un grand gardien."
Costa, nouveau Baia
Ces derniers mois, le gardien de 23 ans s'était effectivement affirmé comme une référence à son poste au niveau européen. Impressionnant en club, il avait même convaincu Fernando Santos de revoir sa hiérarchie en mars dernier, au moment des barrages, alors que l'ancien patron de la cage Rui Patricio n'avait pas grand-chose à se reprocher.
Diogo Costa incarne à la fois une forme de renouveau réclamée par le peuple et la filiation des grands gardiens portistas, dans la lignée d'un certain Vitor Baia dont il porte le numéro 99 en club. L'ancienne légende des Dragons estime qu'il est déjà "le meilleur gardien du monde" et ses performances en Ligue des champions lui permettent de s'asseoir à la table des meilleurs, même en évoluant dans un championnat moins exposé.
Le mois dernier, l'international portugais s'est aussi fait remarquer en stoppant trois penalties lors de trois matches consécutifs de C1. Du jamais vu. L'exercice est sa grande spécialité. Dans un entretien accordé à O Jogo, l'un de ses anciens entraîneurs en catégories de jeunes avait révélé que le portier passait plusieurs heures à étudier les habitudes de ses futurs adversaires. "Quand il doit faire face à un penalty, il est déjà prêt mentalement, confiait Fernando Monteiro. Sa décision est déjà prise. Certains attendent d'avoir le feeling. Mais tous n'ont pas sa confiance et son calme pour lire les indications que le tireur donne."
On peut clairement aller aux tirs au but
L'atout pourrait devenir décisif si le Portugal parvient à sortir de la phase de groupes. "On peut clairement aller aux tirs au but, a récemment assuré l'illustre Paulo Futre. Diogo est un phénomène sur les penalties. Je n'ai jamais rien vu de pareil. Ce qu'il a réussi en Ligue des champions... c'est incroyable."
L'ancien idole de l'Atlético de Madrid a fait référence à sa double parade face à Bruges, le 26 octobre dernier. Ce jour-là, il avait repoussé une première tentative des 11 mètres de Vanaken. L'arbitre avait décidé de faire retirer le penalty pour une incursion trop précoce d'un défenseur portugais dans la surface. Lang s'était alors chargé de la deuxième opportunité mais il avait lui aussi buté sur le Portugais en tirant de l'autre côté, à droite. Porto, qui menait alors 0-1, s'était finalement imposé 0-4. Exploit.
"Je pense que l'aspect psychologique compte beaucoup dans cet exercice, avait confié Diogo Costa après coup. C'est le fruit de mon travail. J'essaie de donner le meilleur de moi-même mais je sais que les mauvais moments viendront. C'est la vie. Je travaillerai pour que ce soit le plus tard possible et j'y serai préparé." La confrontation importantissime face à l'Uruguay, ce lundi (20h00), quatre jours après la bourde qui a fait frissonner tout un peuple, va permettre de le vérifier.
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