Bleus : Didier Deschamps prolongé, quid de Zinedine Zidane ?

Il a forcément vu le coup venir depuis le parcours de l'équipe de France jusqu'à la finale de la Coupe du monde. Même s'il restait certains points de désaccords entre les deux parties, l'envie de la FFF de poursuivre sa collaboration avec Didier Deschamps était évidente. Elle s'est matérialisée samedi. DD a été prolongé à la tête des Bleus. Et pour quatre ans. Le projet de Zinedine Zidane de devenir le nouveau sélectionneur tricolore ne s'est peut-être pas totalement envolé, mais il est au moins en stand-by pour un bon moment. Zidane était clairement focalisé dessus. Il l'avait lui-même reconnu en juin dernier.

Depuis son départ du Real Madrid à l'issue de la saison 2020-21, le technicien français s'était ainsi appliqué à rester disponible, prêt à sauter sur l'opportunité de prendre le banc de l'équipe de France en cas de départ de Deschamps. Zidane était forcément convoité après un début de carrière d'entraîneur tonitruant, symbolisé par ses trois sacres consécutifs en Ligue des champions (2016, 2017 et 2018). Mais il avait résisté à tout, notamment aux sirènes des dirigeants qataris qui rêvaient de le voir prendre la succession de Mauricio Pochettino à la tête du club de la capitale l'été dernier.

C'était le prix à payer d'une stratégie risquée dont Zizou peut aujourd'hui mesurer les conséquences. L'ancien meneur des Bleus, champion du monde en 1998, se retrouve le bec dans l'eau en pleine saison. Il va désormais devoir changer son fusil d'épaule. Il ne s'est pas encore exprimé sur ses projets après l'annonce de la prolongation de Deschamps, mais le natif de Marseille va vraisemblablement être plus attentif aux offres qui lui parviennent afin de reprendre du service, après avoir été sans poste depuis un an et demi.

Le timing a au moins le mérite de lui laisser du temps pour décider de son avenir et de sa prochaine destination. En l'état, les clubs les plus intéressés par ses services ces derniers mois n'ont pas forcément l'intention de lui faire la cour dans l'immédiat. Paris a misé sur un duo Campos-Galtier qui donne globalement satisfaction depuis le début de la saison. Erik ten Hag est parvenu à relancer Manchester United, troisième de Premier League, après une entame d'exercice délicate. Et Massimiliano Allegri, très contesté à la Juventus, a fini par relancer la Vieille Dame, de retour sur le podium de la Serie A après sept succès consécutifs en championnat.

Que Zidane se retrouve soudainement sur le marché peut éventuellement changer la donne. Mais a priori, son avenir devrait plutôt se décider l'été prochain. Une période durant laquelle ces trois clubs, selon leur réussite dans la deuxième moitié de la saison, seront plus ou moins attentifs à sa situation. Il y en aura d'autres. Et peut-être un qu'il connaît particulièrement bien. Le Real Madrid sort d'une saison extrêmement faste sous la direction de Carlo Ancelotti et l'Italien fait pour l'instant l'unanimité dans la capitale espagnole. Reste à savoir si ce sera encore le cas au bout du printemps.

L'autre perspective qui s'offre à Zidane, c'est de devenir sélectionneur même si ce n'est pas celui des Bleus. Les fortunes diverses de nations phares du football lors du Mondial au Qatar ont eu leurs conséquences. Des postes sont à pourvoir sur le banc du Portugal et de la Belgique, qui songerait à Thierry Henry pour prendre la succession de Roberto Martinez. Mais aussi, peut-être même surtout, du Brésil. L'ancien bourreau de la Seleçao en 1998 et 2006 a une très belle cote auprès du peuple auriverde. Ce n'est pas le seul challenge qui devrait être proposé à Zidane dans les mois qui viennent. Mais ce n'est certainement pas le moins séduisant.