Patrice Evra : "On a besoin de se faire peur, on est vraiment des malades"

Patrice Evra n’est plus seulement le taulier de l’équipe de France sur le terrain. Il est devenu en quelques semaines le meilleur client de la presse française, lui qui fuyait les micros comme la peste au Brésil. Après sa conférence de presse à Metz, après ses longs débriefing d’après-match dans les couloirs des stades, il a, une nouvelle fois, pris le temps, une bonne demi-heure tout de même, de s’arrêter sur le début d’Euro des Bleus ce jeudi à Clairefontaine.

Toujours avec le sourire et les punchlines qui font sa force. Mais "Tonton Pat'" est contrarié. Les Bleus sont qualifiés pour les quarts mais chaque victoire est une souffrance. "On est vraiment des fous", a lâché l’arrière gauche dans l’auditorium de Clairefontaine. "On a besoin de se faire peur, on est vraiment des malades."

La France n’a pas maîtrisé un seul de ses matches depuis le début de la compétition. A chaque fois, elle est passée "à l’arraché". Jusqu’ici sans dommage mais Evra prévient : "Plus on avance, plus c’est difficile. On a besoin de se faire peur et c’est un problème. Un jour, ça ne va pas passer. Et ce sera peut-être contre l’Islande. Il faut qu’on se réveille pendant le match."

Face à l’Irlande, les Bleus ont couru après le score pour la première fois. Ils ne sont jamais passés aussi près du précipice. Une belle frayeur qui pourrait agir comme une prise de conscience. "Nos débuts de match ne sont pas bons", a confirmé le Turinois. "On réagit au lieu d’agir. Cette équipe, c’est quand elle est dos au mur qu’elle se mobilise. J’espère qu’on va bien attaquer ce match et ne pas attendre pour mettre un coup d’accélérateur."

Evra sait qu’un revers face à l’Islande sera difficilement pardonnable. Comment faire pour être efficace dès le coup d’envoi ? "Avoir confiance en notre football. Mon message, c’est : jouez sans pression, ça reste du foot. Vous n’avez pas de souci à vous faire", préconise-t-il. "C’est important, on doit aller en demi-finale. Ce ne sera pas facile mais on est chez nous." La demi-finale, l’objectif initial de la FFF et de Deschamps. Les Bleus sont tout proches. A condition d’arrêter de se faire peur.