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Steve Mandanda : "On ne peut pas être lassé d’être en équipe de France"

Maxime Dupuis

Mis à jour 08/06/2016 à 18:52 GMT+2

EURO 2016 - Pour la quatrième fois de sa carrière, Steve Mandanda prépare une compétition internationale dans la peau d'un remplaçant. Une situation compliquée mais que le Marseillais appréhende désormais différemment. Il a toujours faim et a appris à se rendre utile autrement.

Steve Mandanda en conférence de presse, le 7 juin 2016

Crédit: AFP

Steve Mandanda sort, probablement, de la saison la plus étrange de sa carrière. La plus paradoxale, assurément. Individuellement, le portier de l’Olympique de Marseille a été rayonnant, terme qui ne sied guère à ses partenaires phocéens qui ne l’ont pas beaucoup aidé dans sa tâche. Collectivement, en revanche, il a vécu un enfer. Du coup, cet Euro qui débute vendredi ressemble - aussi - à une gigantesque bouffée d’air frais que le gardien international prend à pleins poumons. Mandanda est heureux d’être de l’aventure et ça se voit.
Le championnat d’Europe 2016 sera le troisième de Mandanda, après 2008 et 2012 (il a aussi disputé le Mondial 2010). Et, comme il y a huit et quatre ans, le gardien n’est pas parti pour mettre ses gants ni chausser ses crampons. Sauf coup de théâtre et coup dur que personne ne souhaite à Hugo Lloris, la seule pelouse que le Marseillais foulera est celle du stade Pierre-Pibarot, où les Bleus se préparent à Clairefontaine.
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Mandanda

Crédit: Eurosport

La cicatrice de 2013

Etre numéro 2, c’est ingrat. Mandanda le sait depuis qu’il est retourné dans l’ombre, à l’été 2009, victime de ses premières sélections ratées sous le maillot bleu. Depuis, Steve Mandanda ronge son frein. Il fut un temps, pas si éloigné que ça, où le Marseillais revendiquait son droit à se plaindre d’un manque de considération. En septembre 2013, il avait très mal vécu une titularisation de Hugo Lloris en Biélorussie alors que ce dernier avait été malade la nuit précédent un match que le capitaine des Bleus avait loupé dans les grandes largeurs (2-4).
Le portier aux 22 sélections s’était ému de ne pas avoir été lancé dans le grand bain par Didier Deschamps. "Le coach lui a demandé : il se sentait apte, donc il a joué. Si je suis moins fort que lui même quand il est malade ? Je le prends aussi comme ça", avait-il lancé, amer, quelques jours après le match.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, Steve Mandanda a pris encore un peu plus de bouteille et trouvé un équilibre alors que sa situation reste particulière. "Ma manière de voir les choses et d’appréhender ce rôle de numéro 2 a évolué, a-t-il confié mercredi en conférence de presse. Mais ma relation avec Hugo (Lloris) n’a pas changé. Il existe un respect mutuel entre nous deux."
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Steve Mandanda et Hugo Lloris en position d'attente

Crédit: Panoramic

"Je me prends moins la tête avec ça"

Résigné, Mandanda ? Philosophe, plutôt. "Je me prends moins la tête avec ça, même si je préférerais jouer, résume-t-il. Comme tout compétiteur. Mais je privilégie plus le collectif que ma personne désormais." N’allez cependant pas entendre ce que Mandanda ne dit pas : il a toujours faim. Mais différemment. "C’est le gros problème de cette situation : il faut être prêt à jouer et à ne pas jouer. Après, quand on dispute des compétitions de haut niveau, la lassitude n’arrive pas. On ne peut pas être lassé d’être en équipe de France. Etre ici, c’est un honneur. Je vis au quotidien avec de grands joueurs."
Au fil des années et des compétitions disputées dans l’ombre, Steve Mandanda a appris à se rendre utile autrement que ganté. "Aujourd’hui, ma seule manière d’aider cette équipe, c’est durant les entraînements et en dehors du terrain, reconnaît-il. Je pense faire partie des éléments importants de ce groupe, mon avis compte et je pense être écouté. Je suis un modérateur, un conseiller, je pousse des coups de gueule, tout en restant à ma place car je suis numéro 2. D'autant plus qu'Hugo est capitaine. Je ne dois pas trop en faire ni prendre trop de place." Numéro 2, un exercice d'équilibriste que Mandanda maîtrise à merveille. Sans doute à regret. Mais dans un état d'esprit remarquable.
De notre envoyé spécial à Clairefontaine, Maxime DUPUIS
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