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L’antisèche : La prise de pouvoir d’un outsider, la décadence d’un favori

Simon Farvacque

Mis à jour 03/07/2021 à 00:37 GMT+2

EURO 2020 - Comme en huitième face au Portugal, la Belgique a laissé l'initiative à son adversaire, vendredi à Munich en quart. Mais cette fois, cela n'a pas fonctionné. L'Italie de Roberto Mancini, pleine de certitudes, a contrôlé les débats dans le sillage d'un pressing efficace et d'un milieu de terrain dominateur (2-1). Elle débarque dans le dernier carré avec un air de favorite pour le sacre.

Romelu Lukaku (à droite) et la Belgique, éliminés par l'Italie en quart de finale - 02/07/2021

Crédit: Getty Images

Le jeu : L’Italie en contrôle, la Belgique en contre (même menée)

L’Italie a fait le jeu vendredi à Munich, forte d’un bon pressing, de la qualité de passe de son trident dans l’entrejeu et du volume de ses latéraux. Le 4-3-3 de Roberto Mancini a gagné la bataille du milieu, face au 3-4-3 de Roberto Martinez. La Belgique a semblé accepter de subir, comme en huitième face au Portugal. Mais avec une issue différente.
Même lorsque la Nazionale a pris les commandes, les Diables Rouges n’ont pas changé de stratégie. C’est ainsi en contre que les Belges ont longtemps obtenu leurs meilleures occasions de revenir à hauteur. La donne a enfin évolué dans le dernier quart d’heure, quand la Squadra Azzurra a fini par reculer pour préserver le score de 2-1 qui l’envoie en demie.
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Lorenzo Insigne a inscrit un bijou de deuxième but pour l'Italie, vendredi

Crédit: Getty Images

Les joueurs : Insigne décisif, Doku remuant

Les buteurs italiens n’ont pas seulement brillé dans le dernier geste. L’ouverture du score de Nicolo Barella a couronné son excellente entame de match. Lorenzo Insigne a doublé la mise et est monté en puissance. Jusqu’à sa sortie sur blessure à la 79e minute, Leonardo Spinazzola a réalisé une nouvelle performance énorme. Ciro Immobile a été le seul Italien à détonner, en faisant preuve de maladresse.
Dans le camp belge, Jan Vertonghen risque de ressasser son crucial ballon perdu, sur le premier but italien. Kevin De Bruyne, titulaire alors qu’il était incertain, n’a pas paru trop handicapé par sa cheville gauche. Mais il n’a pas eu son rayonnement habituel. En l’absence d’Eden Hazard, Jérémy Doku a brillé par son pouvoir d’accélération et son insouciance, avec 8 dribbles réussis et un penalty provoqué.

Le facteur X : Le fessier de Spinazzola

Peu après l’heure de jeu, Romelu Lukaku a bien cru qu’il n’aurait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets, après une bonne combinaison entre Doku et De Bruyne. Le 2-2 était là, sous son nez… Mais il n’a pas réussi à donner de la force à sa frappe, que Spinazzola a repoussé du fessier. Le frisson qui a traversé l’Italie était proportionnel à la scène d’encouragements qui a suivi dans les rangs transalpins.

La stat : 90% vs 84%

90% de passes réussies côté italien, 84% côté belge. Cela témoigne d'une différence de précision et de la physionomie de la partie. Les Italiens se sont illustrés sur attaques placées (et plutôt bien), quand leurs adversaires ont utilisé un jeu plus direct et générant plus de déchet.

Le tweet :

La décla de Mancini :

On n'avait pas de résultat minimal à atteindre (dans cet Euro)

La question : L’Italie est-elle maintenant le favori de l’Euro ?

Elle a attaqué cet Euro avec un statut hybride. Devait-on la qualifier d’outsider intrigant ou de favori discret ? L’Italie ne répond plus à aucun de ces qualificatifs après avoir signé un sans-faute en phase de groupes, enjambé l’obstacle autrichien et fait tomber l’épouvantail belge. La Squadra Azzurra n’a plus perdu depuis 32 rencontres et elle peut bomber le torse avant sa demi-finale face à l’Espagne.
Sa force collective se confirme. Le moindre standing de ses individualités devient de plus en plus discutable, surtout depuis que Marco Verratti retrouve la forme, et alors que les grosses cylindrées – la France en premier lieu – tombent comme des mouches autour d’elle. La Nazionale a bien une tête d’équipe à battre dans ce dernier carré.
Ceci-dit, l’Italie a déploré une grande perte vendredi. Celle d’un Spinazzola stratosphérique depuis le début de la compétition et dont la blessure semble très sérieuse. Face à elle, c’est une autre grande nation qui se dresse, sur le chemin de la finale. Une sélection qui lui proposera une équation très différente et tentera probablement de mettre la main sur le match. Voilà de quoi minimiser la pancarte de favori n°1 dont Mancini et ses joueurs pourraient hériter. Tant mieux pour eux, tant ils semblent s’accommoder des réserves que l’on émet à leur sujet.
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Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci exultent après la qualification de l'Italie en demi-finale

Crédit: Getty Images

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