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Euro féminin 2022 - 500 000 places déjà vendues, une terre de foot : l'été anglais sera fou

Vincent Roussel

Mis à jour 06/07/2022 à 20:04 GMT+2

EURO FEMININ – Un record de places vendues avant même le début de la compétition, un public qui répond présent depuis de quelques années en Angleterre, et une équipe favorite qui devrait faire chavirer ce peuple qui n’a pas besoin de grand-chose pour s’enflammer : la compétition organisée du 6 au 31 juillet sur le sol anglais s’annonce "crazy".

D’un stade de 4 400 places à Wembley : les dix enceintes de l’Euro

Le premier coup de sifflet n’a pas encore retenti, que l'Euro féminin, qui s’ouvre ce mercredi (21h) à Old Trafford, le mythique théâtre des rêves de Manchester United, par le match Angleterre-Autriche, est déjà entré dans l’histoire. L’UEFA a ainsi annoncé que 500 000 des 700 000 billets proposés sur l’ensemble de la compétition avaient déjà trouvé preneurs. Un chiffre qui explose tous les précédents records d’affluence pour un Euro féminin.
En 2017, dans un Euro déjà réussi niveau ambiance aux Pays-Bas, ils avaient ainsi été 247 041 à assister, depuis les tribunes, à la phase finale. De quoi laisser espérer une ambiance de dingues, comme seuls les Anglais, qui se sont accaparés 80% des billets déjà vendus (les autres détenteurs provenant de 98 pays différents, selon l'UEFA), sont capables de nous proposer. Les images du dernier Euro masculin, où la ferveur populaire qui avait accompagné les Three Lions jusqu’en finale sont encore présente dans les mémoires, peuvent le rappeler.
"Nous on en est très contentes d’avoir du monde ! J’espère qu’il y aura beaucoup de supporters français derrière nous, dans les stades, mais aussi devant leur télé pour nous supporter", nous a dit Eve Perisset, la latérale droite de l’équipe de France, à l’évocation de l’ambiance chaude qui attend les Bleues de l’autre côté de la manche. "Bien sûr qu’on attend ça", a embrayé Melvine Malard, sa partenaire, qui devrait garder d’inoubliable souvenirs de sa première grande compétition internationale, sur et en dehors du terrain.
Lors de l'Euro 2005, c'était fou, les stades étaient pleins
"Actuellement, dans l’équipe, il y a Kenza Dali qui vit en Angleterre (et joue à West Ham, NDLR), elle dit que l’Angleterre c’est le pays qui parle énormément du football féminin. Ça, pour nous, c’est très bien, j’ai vraiment hâte, je veux voir ça et montrer le football français, parce qu’on a du talent et qu’on a envie de bien faire. Donc on va aller à cette compétition motivées comme jamais", complète l’attaquante de l’OL. "Pour avoir fait un Euro en Angleterre, je sais la ferveur qu’il y a là-bas", confirme Hoda Lattaf, qui a vécu le dernier championnat d'Europe féminin organisé sur le sol anglais, en 2005.
Déjà, à l’époque, l’ancienne attaquante de l’équipe de France (111 sélections) et de Montpellier se souvient : "C’était fou, les stades étaient pleins". Une mission loin d’être évidente alors, la discipline ayant beaucoup moins d’écho qu’aujourd’hui. De quoi rendre enthousiaste du côté de l’organisation, qui, contrairement à 2005, où même le stade choisi pour la finale était de capacité moyenne (Ewood Park, l’antre des Blackburn Rovers, ne comptait ainsi "que" 31 000 places), a visé plus grand. Cette fois, les deux derniers prétendants au titre s’affronteront à Wembley, ses 90 000 sièges et son histoire déjà très chargée.
Et tandis qu’en 2005, les stades choisis étaient plutôt regroupés dans le nord-ouest du pays, cette année, les enceintes sélectionnées (Milton Keynes, Southampton…) couvrent presque tout le Royaume. Le différentiel de capacité d’accueil des stade a toutefois fait grincer des dents certaines sélections. La France, qui évoluera du côté du modeste New York Stadium de Rotherham (12 000 places) durant la phase de poule, devrait pour sa part être assurée d’évoluer à chaque fois où presque devant des tribunes à guichets fermés. C’était loin d’être une gageure il y a ne serait-ce que dix ans. Il faut dire que le football féminin s’est nettement démocratisé ces dernières années, notamment du côté de la perfide Albion, où l’engouement du public pour les exploits de Leah Williamson, Beath Mead et autres Lucy Bronze, a bondi.
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Malard, l'avenir de l'attaque bleue aux nattes rouges

Le travail de la Fédération anglaise a payé

Une dynamique enclenchée grâce une politique volontariste de la fédération anglaise, qui a, depuis 5 ans, structuré son championnat pour en faire un des plus attractifs du monde, à hauteur de l’Espagne, de l’Allemagne, et devant la France, bien qu’aucune équipe anglaise ne se soit imposée en Ligue des champions depuis 2007. La Coupe du monde 2019, organisée en France, a agi comme un accélérateur de particules, les 11,7 millions de téléspectateurs réunis devant la demi-finale perdu par l’Angleterre face aux États-Unis faisant prendre conscience du potentiel de la première division féminine aux diffuseurs.
En mars dernier, la Fédération anglaise a ainsi signé un accord historique avec Sky Sports et la BBC : 8 millions d'euros par an pour les droits de diffusion sur trois saisons. A titre de comparaison, en France, on estime que le montant annuel déboursé par Canal +, diffuseur de la D1 Arkema depuis 2017 et jusqu’en 2023, au moins, est d’1,2 millions d’euros.
Plus que médiatiques, les progrès engrangés sur le terrain ont aussi trouvé un écho favorable en tribunes. Le public anglais, culturellement fou de foot, est de plus en plus nombreux à assister aux matches de championnat, où s’affrontent les puissantes écuries que sont Chelsea, Manchester City et United, ou Arsenal. D’ici à 2024, la fédération espère ainsi atteindre les 6 000 spectateurs de moyenne en Barclays Women’s Super League.
L’équipe nationale déchaîne les passions, à l’image de ces plus de 77 000 spectateurs qui s’étaient réunis à Wembley en 2019 pour un Angleterre-Allemagne qui ne comptait pour rien, puisqu’amical. Ce public sera un soutien de poids pour une équipe qui, rien que sur le papier, fait déjà office de favorite.
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Beth Mead and Lauren Hemp of England celebrate during the Women's International friendly match between England and Netherlands at Elland Road on June 24, 2022 in Leeds , United Kingdom.

Crédit: Getty Images

"Je pense qu’elles (les Anglaises) vont en profiter, c’est ce pour quoi on a travaillé pendant des années", a prédit la légende anglaise Faye White, qui a participé à l'Euro 2005, dans une interview pour Squawka Football peu avant le début de la compétition. L’antre mythique du football anglais sera en tout cas pleine le 31 juillet prochain, pour la grande finale, et preuve de l’enthousiasme du public, en mars dernier, il a fallu seulement un petit quart d’heure aux organisateurs pour écouler l’ensemble des places du stade londonien. Le record de spectateurs sur un match de l'Euro féminin, atteint en 2013 en Allemagne pour la finale qui opposait l'hôte à la Norvège (41 301), va donc être relégué aux oubliettes.
Alors que les 16 équipes engagées dans la compétition sont arrivées au compte-goutte dans leurs camps de base respectifs, l’Angleterre, elle, s’est déjà mise aux couleurs de l’Euro, avec affiches géantes, publicités sur les abris bus, et surtout pas mal d’animations, à l’image du "Road Show" organisé par l’UEFA depuis le 21 mai dernier. Les Françaises, elles, ont rallié mardi Ashby-de-la-Zouch, petite ville de 12 000 habitants, dans le comté de Leicester, au nord-ouest, dans un calme relatif. Qu’elles en profitent, car la folie anglaise risque de vite leur en mettre plein les yeux et les oreilles.
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