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Football, Euro 2024 - Cinq ans après, les Pays-Bas font sans leur Génération dorée
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Publié 15/06/2024 à 23:44 GMT+2
En 2019, le grand Ajax Amsterdam ressuscitait le temps d'une campagne de Ligue des champions exceptionnelle, porté par une bande de jeunes premiers issus de son centre de formation. Ce dimanche après-midi, aucun d'entre eux n'est pourtant pressenti pour débuter le premier match des Pays-Bas durant cet Euro, face à la Pologne. Comme une allégorie du naufrage d'un club et d'une sélection.
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Video credit: Eurosport
Ce soir-là, ils avaient terrorisé l'Europe entière. Le 5 mars 2019, les joueurs de l'Ajax Amsterdam donnaient une leçon de football au Real Madrid de Santiago Solari (4-1) et se qualifiaient pour les demi-finales de la Ligue des champions. Les héros avaient entre 19 et 21 ans et s'appelaient Frenkie de Jong, Mathis de Ligt ou encore Donny Van de Beek. Tous étaient Néerlandais et étaient déjà appelés à redresser la sélection nationale, dont les joueurs avaient dû se contenter de suivre l'Euro 2016 et la Coupe du monde 2018 devant la télévision.
Mais cinq ans plus tard, alors que les Pays-Bas défient la Pologne pour leur premier match de cet Euro 2024, cette génération dorée se retrouve sur le carreau des Oranje. Aucun des joueurs de ce formidable Ajax Amsterdam ne devrait faire partie du premier onze de départ du sélectionneur néerlandais Ronald Koeman. Et peu nombreux auraient certainement été ceux qui auraient bien voulu parier là-dessus en 2019.
Un sur cinq
Dans un monde idéal pour les Pays-Bas, ils auraient pu être cinq et constituer aujourd'hui la colonne vertébrale de la sélection. Pour l'Euro 2024, seul le défenseur central Matthjis de Ligt fait partie de liste de Ronald Koeman, mais n'arrive plus avec une étiquette de titulaire. L'ancien défenseur le plus précoce d'Europe a perdu sa place en club, au profit de Kim Min-Jae et Dayot Upamecano au Bayern, et en sélection derrière l'assommant Stefan de Vrij. Hakim Ziyech et Noussair Mazraoui, les deux animateurs du côté gauche d'Erik Ten Hag en 2019, ont, eux, plutôt choisi de jouer pour le Maroc. Le second aurait même rencontré le sélectionneur avant la Coupe du monde 2018 pour évoquer la sélection néerlandaise. Mais son choix était déjà fait et Ronald Koeman n'a pas pu le convaincre d'enfiler la tunique Oranje.
Donny Van de Beek, lui, s'est complètement égaré et n'a jamais confirmé les attentes en dehors des Pays-Bas. Tout comme, dans une moindre mesure, son ancien partenaire du milieu de terrain Frenkie de Jong. Privé d'Euro en raison d'une blessure, il est tout de même un titulaire au FC Barcelone mais n'a pas encore atteint le potentiel de top milieu européen qu'il lui était prêté. En particulier en sélection, où ses performances agacent même certains observateurs : "Frenkie de Jong est toujours mis en avant, a soufflé Ruud Gullit pour De Telegraaf. C'est ennuyeux à dire, mais sur quoi est-ce basé ? On ne l'a pas assez vu à la Coupe du monde au Qatar."
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Matthjis de Ligt (à gauche) et Frenkie de Jong (à droite) après l'élimination des Pays-Bas durant la Coupe du Monde 2022
Crédit: Getty Images
Aujourd'hui, à la place des deux compères qui devaient s'installer dans l'entrejeu néerlandais, ce sera plutôt la paire insipide du PSV Eindhoven Joey Veerman-Jerdy Schouten qui devrait être alignée. Un destin qui en dit long sur l'impact qu'a eu l'échec de cette génération dorée sur la sélection néerlandaise, mais aussi d'une inversion des rôles au sommet de l'Eredivisie, le championnat national. Avec le forfait de Brian Brobbey, remplacé par Joshua Zirkzee, seul Steven Bergwijn représentera l'Ajax Amsterdam sous le maillot Oranje.
Aussi le déclin d'un club
L'Ajax n'est donc plus vraiment le club providentiel de la sélection nationale, qui avait l'habitude de battre le pavillon ajacide avec encore sept joueurs du club à la Coupe du monde 2022. Toutes les difficultés récentes ont été matérialisées lors de ce début de saison catastrophique, durant lequel l'Ajax Amsterdam a un temps occupé la dernière place en championnat avant d'achever la saison à la 5e position.
Comme si le club ne s'était jamais remis du chagrin d'amour de voir ses pépites décevoir, il a pataugé en même temps que les anciens joueurs de son académie. Ce dimanche, les Pays-Bas de Ronald Koeman devront composer sans leur génération dorée qui était supposé leur promettre un avenir serein. Des joueurs du même âge, mais bien moins prometteurs, comme Tijjani Reijnders leurs seront préférés. Parce que le football est forcément pragmatique. Et les Oranjes ne devront pas tergiverser trop longtemps, sur ce que cette équipe aurait pu être.
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