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Euro Espoirs - Quart de finale : Les Bleuets, un couac qui pose question à un an des Jeux

Glenn Ceillier

Mis à jour 03/07/2023 à 09:58 GMT+2

L'équipe de France Espoirs a encore raté son coup à l'Euro. Comme toujours ambitieuse au début du tournoi en raison des talents qui la composent, la formation tricolore, en quête d'un sacre dans cette compétition depuis 1988, a déçu en se faisant sortir par l'Ukraine dès les quarts de finale (3-1) ce dimanche. De quoi se poser des questions à un an des Jeux Olympiques après cette nouvelle désillus

Sylvain Ripoll sur le banc des Espoirs lors de l'Euro 2023

Crédit: Getty Images

Ils étaient "en mission", dixit Sylvain Ripoll. Et répétaient à l'envi qu'ils n'étaient là que pour une chose : le titre. "Personne ne veut s'arrêter en demie (ndlr : l'objectif fixé par Philippe Diallo, le président de la FFF). Tout le monde veut gagner le titre", se permettait même Amine Adli, avant ce quart de finale face à l'Ukraine. Au final, ce groupe aura encore une fois raté l'occasion d'imiter Laurent Blanc, Eric Cantona ou Christophe Galtier, leurs aînés de 1988, seuls Espoirs français vainqueurs d'un Euro. Car dimanche, les coéquipiers de Khéphren Thuram ont affiché trop de limites pour espérer plus, et cela à plusieurs niveaux.
Si la sélection ukrainienne a pu compter sur des renforts de poids avec quelques joueurs descendus de l'étage supérieur (Anatoliy Trubin, Georgiy Sudakov et Artem Bondarenko ou encore la star Mykhaylo Mudrik), la France n'a surtout pas été à la hauteur de ses ambitions et de ses paroles sur la pelouse de Cluj-Napoca. Après avoir ouvert le score assez tôt pour se mettre dans le bon sens grâce à un beau mouvement conclu par Rayan Cherki, les Bleuets ont ainsi manqué de caractère et de concentration. "C'est une énorme déception. On avait le match en main.On n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour gagner ce match, tout simplement. On est très déçu", a reconnu Maxence Caqueret sur BeIn Sport.
Un sentiment d'impuissance
Deux fois surprise par le talent d'un Mykhaylo Mudrik qui n'avait pourtant pas joué une seule minute dans ce tournoi avant ce quart, l'arrière-garde tricolore s'est notamment fait punir. Ses atermoiements en termes d'alignements défensifs se sont payés cash, sans grande surprise à ce niveau. Renversés, les protégés de Sylvain Ripoll n'ont alors pas su emballer le match. Englués face au collectif ukrainien, ils ont même été incapables de réagir après avoir été menés pour la première fois dans cette compétition. "Il y a cette grosse déception mais aussi cette incompréhension de rentrer à la mi-temps en étant menés. C'est presque incompréhensible. (....) La deuxième période est beaucoup plus compliquée, et il y a un sentiment d'impuissance parce qu'on n'a pas su remettre les mêmes ingrédients qu'en première", remarque le sélectionneur tricolore, désabusé, sur RMC.
Alors bien sûr, les Bleuets avaient des excuses. Entre l'absence de leur capitaine Benoît Badiashile – forfait pour le tournoi –, des blessures au fil de la compétition ou encore des rumeurs de transferts pour de nombreux membres de la sélection qui n'ont sûrement pas aidé à être focus à 100%, il y a de quoi faire. Mais sur le papier, ce groupe guidé par Kalulu, Caqueret, Khéphren Thuram, Cherki ou encore Kalimuendo avait trop d'arguments pour s'arrêter dès les quarts de finale. Et dimanche, ils n'ont tout simplement pas été à la hauteur du rendez-vous, affichant les limites de leur collectif.
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Castello Lukeba lors du quart de finale de l'Euro Espoirs perdu par la France face à l'Ukraine

Crédit: Getty Images

Ripoll menacé ? "On m'avait fixé comme objectif minimal d'aller en demie. Factuellement, ce n'est pas le cas..."

L'histoire semble même se répéter inlassablement pour ces Espoirs tricolores depuis des années maintenant. Comme il y a deux ans en Hongrie et en Slovénie, les Bleuets, sortis dès la phase de poules des Jeux Olympiques 2020, se prennent les pieds dans le tapis aux portes des demi-finales. Et le constat reste toujours le même, entre talents présents et le manque de résultats. "On est très talentueux, mais il y a certains points où on pèche et on n'arrive pas à compenser", a reconnu Lucas Chevalier, le gardien. Ce qui laisse de nombreuses questions en suspens.
Le cas de Sylvain Ripoll va notamment forcément revenir sur la table. A la tête des Espoirs depuis 2017, l'ancien coach du FC Lorient a accumulé les déceptions, ne parvenant jamais à amener son groupe jusqu'en finale. Avec cette nouvelle désillusion, il présente un bilan bien maigre. Et à un an des Jeux Olympiques – un rendez-vous tant attendu pour cette équipe -, ce couac peut-il le remettre en question ? "Ce n'est pas le sujet du jour. Je sais qu'il va arriver suffisamment vite. Après, on m'avait fixé comme objectif minimal d'aller au moins en demie. Factuellement, ce n'est pas le cas. On va prendre du recul et discuter de tout cela", a-t-il répondu sur RMC, alors que son contrat court jusqu'aux Jeux.
La FFF doit en tout cas se poser les bonnes questions. Et doit trouver la formule pour casser la malédiction et briller lors du tournoi olympique de Paris 2024, pour lequel les Bleuets sont automatiquement qualifiés en tant que pays organisateur. Cette fois, ils pourraient compter sur des renforts de poids. De quoi stopper cette incapacité à assumer leurs ambitions ? Peut-être bien. Reste à savoir si cela sera avec Sylvain Ripoll sur le banc. Et ce dimanche soir, il y a un doute à l'heure de répondre à cette question.
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