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D1 féminine : La double vie d'Aude Moreau (Saint-Etienne)

Eurosport
ParEurosport

Publié 04/10/2013 à 19:03 GMT+2

Aude Moreau, la capitaine de l'AS Saint-Etienne, n'est pas seulement douée pour le ballon rond. Elle suit aussi avec brio des études d'ingénieur.

Aude Moreau

Crédit: DR

Fin août, la Fédération française de football avait invité Aude Moreau, 23 ans, à la conférence de presse de lancement du championnat de France de D1 féminine. L'idée était de montrer l'exemple d'une joueuse qui parvient à concilier foot de haut niveau et une autre activité professionnelle. En l'occurrence, il s'agit pour Moreau de ses études en école d'ingénieur. Capitaine de l'AS Saint-Etienne, la jeune femme a posé ses valises dans le Forez il y a quatre ans. "Je suis rentrée à l'INSA (Institut national des sciences appliquées de Lyon) il y a quatre ans. Je savais que durant ces quatre années que je resterais à Saint-Etienne". Pour la jeune femme, aucun doute, après ses études, elle cherchera du travail. "On nous a toujours dit qu'on ne gagnerait pas notre vie avec le foot féminin donc qu'il fallait qu'on garde quelque chose à côté. Moi depuis toute petite, j'ai toujours eu cette ambition de faire de hautes études, j'ai toujours voulu faire les deux. Ça apporte un certain équilibre dans la vie", argumente-t-elle.

"Je fais mon cycle d'ingénieur en quatre ans au lieu de trois"

Pour pouvoir concilier sport de haut niveau et hautes études, Aude Moreau a bénéficier d'un aménagement dans son emploi du temps. Pour être à l'heure à l'entraînement, elle quitte l'école à 16 heures tous les jours. Impossible de suivre les cours qui se déroulent entre 16 et 18 heures qu'elle doit se débrouiller pour rattraper. "Dans mon école, il y a une filière pour les sportifs de haut niveau qui permet de bénéficier d'aménagements. Je fais mon cycle ingénieur en quatre ans au lieu de trois, raconte la milieu de terrain. Ça me permet de ne pas avoir tous les cours chaque année, ceux que je loupe je peux les rattraper. Quand il y a les partiels, j'ai aussi un peu moins de matières à réviser".
Le fait de devoir jongler avec le sport et les études n'est pas une nouveauté pour Aude Moreau. "Déjà quand j'étais au lycée, j'étais au centre de formation à Clairefontaine. De 17 à 18 heures, on n'allait jamais en cours, on s'est habitué à rattraper les cours auxquels on ne pouvait pas assister. Après, j'ai fait une prépa maths-physique, là c'était dur", sourit-elle. Pour pouvoir suivre la cadence, elle s'engage à Montigny en D2 afin de pouvoir réduire ses entraînements. "On est monté en D2, mais je m'étais arrangée avec l'entraîneur et elle comprenait que je ne pouvais rarement faire plus de deux entraînements par semaine", se souvient-elle.

"Concurrencer les quatre grosses équipes"

Même si elle ne peut pas se consacrer à 100% au football, Aude Moreau fait partie des toutes meilleures joueuses du championnat de France. L'été dernier, Bruno Bini, alors sélectionneur de l'équipe de France, avait fait appel à elle comme réserviste, pour palier le forfait de la Lyonnaise Laëtitia Tonazzi, touchée au mollet. Elle avait ainsi effectué un stage avec les Bleues avant l'Euro. "Je ne savais pas que j'allais faire ce stage. J'étais contente. J'avais été surprise, je ne m'y attendais pas, se remémore celle qui a débuté à 8 ans aux Lilas où elle a joué jusqu'à 14 ans avec les garçons. A Saint-Etienne, ça leur a fait plaisir car en général, les filles qui sont en équipe de France, c'est Juvisy, Montpellier, Lyon et PSG. La finale de la Coupe de France a beaucoup compté dans le fait que j'ai été retenue, on a montré plein de choses sur la fin de saison", ajoute-t-elle.
Cette saison, Aude Moreau a entamé sa quatrième et dernière année en école d'ingénieur. Elle espère décrocher son diplôme mais elle a aussi des ambitions avec Saint-Etienne, huitième de D1, après trois rencontres disputées (un nul, une victoire et une défaite). "L'objectif du club c'est d'essayer de concurrencer les quatre grosses équipes du championnat. Avec notre effectif qui est plus étoffé, on espère y parvenir. Sur un match on y arrive, mais sur toute une saison on a un peu de mal, regrette la capitaine stéphanoise dont l'équipe a été défaite dimanche dernier à domicile par Juvisy (0-2). Lyon-PSG ça va être les deux grosses équipes du championnat, Juvisy aussi. Mais on veut essayer d'accrocher la 4e place pour montrer une progression par rapport à la saison passée", conclut-elle.

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Crédit: Eurosport

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