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Gervais Martel raconte la ruine de ses années à la tête du RC Lens : "J'ai été à la rue"

Yohann Le Coz

Mis à jour 08/11/2023 à 13:20 GMT+1

A l'occasion de la sortie de son livre "Y'a rien qui va mal", Gervais Martel, l'ancien président du RC Lens, est revenu sur ses années de dirigeant. Il n'en garde que des bons souvenirs, malgré la ruine à laquelle l'ont mené ses dépenses pour l'institution. Un passé qu'il aborde sans regret et avec l'apaisement d'un président devenu simple supporter, dans les colonnes du Parisien.

Lens, un point gagné ou deux points perdus ? "Quand on laisse passer l'occasion..."

Président emblématique du RC Lens entre 1988 et 2012, puis de 2013 à 2017, Gervais Martel observe désormais son club avec la tranquillité et la passion d'un supporter. Et à l'occasion de la sortie de son livre "Y'a rien qui va mal", c'est en homme apaisé qu'il est revenu sur ses années de présidence dans les colonnes du Parisien.
Des années heureuses mais qui ont fait de lui un homme ruiné, à force de dépenser pour cette institution qu'il aime tant. Et pourtant, il l'assure : "Oui, j’ai été à la rue. Mais je n’ai aucun regret d’avoir perdu tout mon argent pour le foot. Le passé, je m’en fous. Franchement, je n’allais pas pleurer d’avoir perdu de l’argent pour un club qui rendait les gens heureux."

Le football a changé mais Lens est entre de bonnes mains

Dans la même veine, Gervais Martel insiste : "Le RC Lens, c’est ma famille et j’ai nourri ma famille. En fait, quand je me suis retrouvé sans rien, ce sont les gens qui avaient de la compassion pour moi. Plus que moi. C’était touchant". Et quand il est question de ce qu'il aurait changé dans sa façon de gérer le club artésien, la réponse est claire, peu importe la misère traversée. "On me redirait de faire la même chose de ma vie avec la même fin, je le ferais quand même", a-t-il assuré.
En revanche, il n'est pas certain que ses anciennes méthodes soient toujours applicables au football contemporain. "On parle du foot des années 1990 et 2000, où on pouvait encore rêver et écrire des belles histoires comme notre titre de champion en 1998 ou celui de Montpellier en 2012, recontextualise Gervais Martel. Aujourd’hui, si tu n’as pas d’argent, tu ne peux plus rien espérer. À moins d’être complètement con, il ne faut plus aller dans le foot si tu n’as pas l’oseille."
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Le capitaine lensois Jean-Guy Wallemme (D), le gardien Guillaume Warmuz (G) et le président du FC Lens Gervais Martel manifestent leur joie, le 09 mai au stade l'Abé Deschamps à Auxerre, après la rencontre Auxerre/Lens comptant pour la 34e de L1

Crédit: Getty Images

Evidemment, avoir confié les rênes financiers à Hafiz Mammadov, l'homme d'affaire azeri, en 2013, pour reprendre la présidence du club, a été une erreur. L'histoire le prouve. Reste que Martel se refuse à le traiter d'escroc, malgré la relégation administrative en National qui a été évitée de peu à l'époque. "Ce n’était pas un escroc, car il a mis au final 29 millions dans le club, rappelle-t-il. (...) Il y a eu des histoires d’infidélité qui font qu’il a fini par perdre la confiance du président de son pays. Car la femme de Mammadov, c’était la belle-sœur du président ! Un véritable roman", relate l'ancien président lensois.
Une situation que les dernières années des Sang et Or ont repoussé loin dans les mémoires. Y compris dans celle de Gervais Martel, puisque lui aussi est séduit par Joseph Oughourlian, le nouveau président du club. "Lens est dans les mains d’un type qui va maintenir le club longtemps à flot. (...) Donc je suis tranquille". Gageons qu'il prend aussi un plaisir fou à voir les siens sur la scène européenne. Prochain rendez-vous ce mercredi en Ligue des champions sur la pelouse du PSV Eindhoven (21h).
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