Les gardiens au crible

Le patron est de retour. Titulaire indiscutable et indiscuté en équipe de France depuis le départ de Fabien Barthez, Grégory Coupet a eu le malheur de se blesser juste avant le début de la saison 2007/2008. Victime d'une rupture du ligament latéral interne du genou gauche et à l'arrêt de début août à janvier, le portier a laissé la porte ouverte en équipe de France. Mais ni Landreau ni Frey n'ont su saisir leur chance. L'ancien Stéphanois retrouvera donc sa place de titulaire mercredi en Espagne et aura quatre mois d'ici l'Euro pour retrouver son meilleur niveau. Encore un peu "raide" sur certaines phases de jeu et auteur d'une bourde à Saint-Etienne, Coupet a les cartes en mains. Mais à 35 ans peut-il retrouver son niveau de la saison passée ?

Principal "bénéficiaire" de la blessure de Grégory Coupet, Mickaël Landreau a disputé sept des huit derniers matches de l'équipe de France. Décisif le printemps dernier avec le Paris Saint-Germain, l'ancien Nantais a eu le malheur de connaitre une période creuse au moment où il ne fallait pas. Au moment où il avait enfin sa chance. Critiqué et même pointé du doigt par Grégory Coupet après le but encaissé face à l'Ecosse (0-1), Landreau a laissé perplexe. S'il disputera cet été - sauf énorme surprise - son deuxième Championnat d'Europe des Nations après 2004, ce sera assis sur le banc de touche.

Depuis le temps qu'il attendait cette première... Titularisé en Ukraine (2-2) lors de la dernière journée des éliminatoires de l'Euro 2008 alors que la France était déjà qualifiée, Sébastien Frey s'est illustré en réalisant une faute de mains sur le deuxième but ukrainien. S'il ne faut bien évidemment pas réduire sa prestation à cette erreur, cela n'a pas fait les affaires du gardien de la Fiorentina qui se désespérait de jouer un jour avec la tunique tricolore sur le dos. Conscient du talent de Frey, Raymond Domenech n'en a pas bouleversé la hiérarchie pour autant. En fin d'année, le sélectionneur assurait que "Greg (Coupet) est numéro 1, puis il y a Mickaël (Landreau) et puis "Seb" (Sébastien Frey)." Même forfait pour les matches de mardi et mercredi, l'ancien Cannois conserve toutes ses chances d'aller à l'Euro.

La fusée du football français. Prêté à l'Olympique de Marseille en tout début de saison par Le Havre, Steve Mandanda n'a pas tardé à se faire un nom. Appelé à jouer les doublures pour sa première saison à l'OM, le portier a été propulsé sur le devant de la scène après la rupture du tendon d'Achille dont a été victime Cédric Carrasso. Sans aucune pression, un peu à l'image de Fabien Barthez à ses débuts, l'international Espoirs a tenu son rang. Aussi bien en Ligue 1 que sur le front européen, Steve Mandanda a réussi un sans-faute. Si bien que Cédric Carrasso revenu de blessure, personne ne s'est demandé s'il allait reprendre sa place de titulaire dans les buts marseillais. Aujourd'hui, profitant également de l'exposition médiatique dont bénéficie tout joueur de l'OM, il est appelé à un rassemblement des Bleus. Même si ce n'est que pour voir ou pour jouer en A', Mandanda a pris date.

En juillet 2007, à la question : "Vous imaginez-vous troisième gardien des Bleus à l'Euro ?", Hugo Lloris nous répondait : "Non, pas pour le moment. On verra dans six mois où en sera Nice. On verra également où j'en suis. Il ne faut pas aller trop vite ni trop en demander." Sept mois plus tard, malgré une blessure et une rechute qui l'ont éloigné des terrains de Ligue 1 deux bons mois, Lloris est là. Depuis son retour, le Niçois est impérial. Agile sur sa ligne, il fait des merveilles. Appelé par Raymond Domenech pour suppléer un éventuel forfait de Sébastien Frey (genou), Hugo Lloris a peu de chances de jouer. Mais comme Mandanda, il a mis un pied dans l'entrebâillement de la porte.