Liga I Real Madrid - Real Sociedad I Carlo Ancelotti, l'éclipse du "Mister"

Plus qu'une page qui se tourne, c'est un vrai chapitre qui se referme pour le Real Madrid. Alors que Luka Modric fera ses adieux au Santiago Bernabeu ce samedi, Carlo Ancelotti, coach le plus titré de l'histoire de la Maison Blanche, va lui aussi stopper son histoire madrilène. La fin d'un style et d'une époque.

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Video credit: Eurosport

Cette fois, ce n'est pas un "arriverci" (au revoir) mais bien un "addio" (adieu). Ce samedi, Carlo Ancelotti va s'assoir une ultime fois sur le banc du Real Madrid au Santiago Bernabeu lors de la 38e et dernière journée du championnat d'Espagne face à la Real Sociedad. Si l'antre madrilène rendra un hommage appuyé à un certain Luka Modric, qui a annoncé son départ jeudi, les Merengues en feront de même avec le légendaire technicien italien avant son départ pour le Brésil et le banc de la Seleçao.
Seul technicien à avoir remporté les cinq grands championnats européens (Liga, Premier League, Serie A, Ligue 1, Bundesliga), lors de ses passages à Madrid, Chelsea, Paris, à la Juventus Turin et au Bayern Munich, "Carletto" a surtout remporté trois Ligues des champions avec le Real (2014, 2022, 2024). En tout et pour tout, il en compte cinq à son palmarès d'entraîneur (deux avec l'AC Milan, en 2003 et 2007). Un record. Bref, c'est un chapitre certes terminé mais victorieux qui se referme samedi.
"Je ne ressens aucune frustration. Si on m'avait dit que je gagnerais onze titres en quatre ans, j'aurais signé avec mon sang. C'était une aventure fantastique, nous avons remporté beaucoup de titres et vécu des moments inoubliables, qui resteront gravés à vie (...) Je n'ai aucun problème avec le club, et je n'en aurai jamais", déclarait l'intéressé au moment de l'officialisation de son départ.
"C'est dans mes gènes, l'émotion me gagne très vite, comme mon grand-père, mon père. Donc demain (samedi) sera une journée très émouvante", a déclaré l'Italien de 65 ans qui a dirigé le Real durant six saisons au total et remporté avec ce club 15 trophées dont trois de Ligue des champions, donc, mais aussi deux de Liga et deux Coupes du Roi. "Ces années sont inoubliables, cette aventure incroyable, pleine d'émotions, de trophées et, plus que tout, cette fierté de représenter cet écusson... Je suis lié au Real Madrid pour l'éternité", a également écrit Ancelotti sur les réseaux sociaux.

Vinicius rend hommage à son "Mister"

Là-bas, il laissera la trace d'un technicien avec la gagne dans le sang, qui n'a jamais cessé d'écrire sa légende à Madrid avec son football pragmatique mais terriblement efficace. Avec ses joueurs, Ancelotti est toujours parvenu à créer des liens uniques, presque filiaux. "Notre club veut exprimer sa gratitude et son affection à l'une des grandes légendes du Real Madrid et du football mondial", a souligné le Real Madrid dans son communiqué officialisant le départ de son entraîneur. "Carlo Ancelotti fait désormais partie de la grande famille madrilène pour toujours, a salué le président du Real, Florentino Perez. Nous sommes fiers d'avoir pu profiter d'un entraîneur qui nous a aidés à remporter des succès et qui a également représenté les valeurs de notre club de manière exemplaire."
Vinicius, qui va retrouver son "Mister" au Brésil, a lui aussi tenu à le saluer. "Depuis ton arrivée à Madrid, ma vie a changé, en tant que joueur, mais aussi en tant que personne, a écrit le Brésilien sur ses réseaux sociaux. Tu m’as donné de la confiance, tu m’as fait grandir, et tu as toujours été à mes côtés, sur le terrain comme en dehors. Nous avons gagné deux Ligues des champions, deux Ligas et beaucoup d’autres titres… mais ce que je valorise le plus, c’est la manière dont tu m’as traité, ton humilité, et la façon dont tu as géré toutes ces années. Nous avons construit quelque chose qui va au-delà du football. Tu m’as toujours défendu et protégé quand j’en avais le plus besoin. C’est dur de te dire au revoir aujourd’hui. Le vestiaire de Madrid va te manquer. Je vais te manquer. Mais en même temps, je suis heureux de savoir que nous avons déjà une date pour nos retrouvailles : cette fois, sous le maillot de la sélection brésilienne."

Xabi Alonso, le successeur naturel

L'entraîneur merengue, vainqueur en juin 2024 de la 15e Ligue des champions de l'histoire du club, était alors parvenu à faire taire ses détracteurs, en faisant preuve d'une gestion humaine et sportive reconnue par ses joueurs, dont il est très proche. Sa célébration devenue iconique, lunettes de soleil sur le nez, cigare à la bouche, sur le toit ouvert du bus du Real, au milieu de ses hommes, avait symbolisé cette proximité. "Je crois que notre plus grande force c'est qu'il trouve le moyen de nous laisser jouer avec de la liberté. On est un peu imprévisibles. Humainement, il nous transmet énormément de calme et de confiance", estimait Jude Bellingham au sujet de son coach. "Les joueurs sont mes amis", résume l'Italien, que son ancien joueur Paolo Maldini avait qualifié une fois de "gentil gros nounours" incapable de "s'énerver". Ancelotti, qui s'apprête à quitter l'Europe pour la première fois de sa carrière, demeurera pour toujours une référence mondiale, unanimement respectée par ses pairs. Et pas que. Pour lui, c'est aussi l'heure de passer le flambeau à son fils, déjà visé par plusieurs clubs, et à Xabi Alonso, son successeur annoncé. Il lui a souhaité "toute la chance possible".
"Je ne veux pas donner de conseil parce que chacun a sa propre idée du football. Xabi est le premier (à me succéder) et je lui souhaite toute la chance possible parce qu'il a tout ce qu'il faut pour entraîner ce club, cette équipe et se faire plaisir", a déclaré Ancelotti en conférence de presse vendredi. Mais il y aura du temps pour en parler. Aujourd'hui, l'heure est à l'hommage et aux adieux entre l'un des plus grands entraîneurs de l'histoire du football, et très certainement l'un des plus grands clubs de l'histoire football.
Peu importe si ce millésime 2024-2025 ne restera pas dans les annales. Il suffira à ce gastronome et grand amateur de vin de fermer les yeux pour revivre ceux de ses meilleures années. Puis une fois son passage au Brésil terminé, il sera venu le temps de dire stop pour de bon. "J'aimerais passer du temps avec mes petits enfants, partir en vacances avec ma femme... Il y a tant de choses que j'ai négligées et que j'aimerais faire", expliquait récemment celui qui a dédié sa vie à son sport. Fort heureusement, il lui aura bien rendu.
(Avec AFP)

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