Piqué dans le viseur

Entre l'arbitre Velasco Carballo et Gerard Piqué, ce n'est pas l'amour fou. Le second a été directement expulsé par le premier à la 47e minute de Barcelone - Gijon (3-1), samedi, pour un coup de coude sur De las Cuevas. Cette décision l'a surpris alors qu'il n'était pas en position de dernier défenseur et que c'est plutôt l'adversaire qui jouait dur. Evoluer à dix n'a pas empêché le Barça, qui menait alors 1-0, de finir par l'emporter après une égalisation de Barral à la 49e minute. Mais l'international espagnol n'avait toujours pas digéré après coup et s'est exprimé à chaud en décrivant une sanction arbitraire. "A la mi-temps, j'ai reproché à l'arbitre de ne pas avoir sifflé penalty pour un faute commise sur Keita et il s'en est souvenu. J'ai la sensation qu'il y a eu préméditation", a-t-il assuré.

Si ces paroles étaient prononcées pour amortir le choc d'une éventuelle suspension, avant examen de son dossier par le comité de compétition de la Ligue, mercredi, c'est raté. Le comité technique d'arbitrage espagnol a mis moins de 24 heures pour demander que les propos du défenseur central du FC Barcelone soient sanctionnés. "Les déclarations de Piqué sont déplacées et graves (...), a expliqué dimanche Victoriano Sanchez Arminio, président de ce comité à la radio publique espagnole. Je comprends qu'à chaud, un footballeur puisse sentir son sang ne faire qu'un tour, mais il faut toujours qu'il respecte l'autre. Ces propos affectent le corps arbitral et logiquement nous porterons plainte".

Cet épisode intervient un mois après que Piqué eut été le Barcelonais le plus prompt à demander justice dans le cas Pepe, qui avait enflammé l'Espagne suite au quart de finale aller de Copa del Rey entre le Real Madrid et le Barça, quand celui-ci avait marché sur Lionel Messi. Peut-être pas un hasard, souffle-t-on en Espagne. "Tout le monde a vu les images et je pense que c'est suffisant, avait dit Piqué. Il y a un arbitre, la question est de savoir s'il l'a vu ou pas. S'il l'avait vu, je pense qu'il aurait pris une autre décision. Les images sont là. Il y a des gens dont c'est le travail de les regarder et d'en faire quelque chose." A suivre.