Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Ligue des champions : Une Décima, et maintenant six défis pour le Real

Geoffrey Steines

Mis à jour 27/05/2014 à 14:36 GMT+2

Après le sacre en Ligue des champions, le Real Madrid s’est rapidement projeté sur la saison prochaine. Avec six challenges à relever pour bien la négocier.

Les joueurs du Real Madrid se concentrent avant la prolongation en finale de la Ligue des champions

Crédit: Panoramic

Florentino Perez n’a pas tardé à redescendre de son nuage. Le président du Real Madrid a savouré le sacre en Ligue des champions de ses hommes le week-end dernier, le dixième de l’histoire du club. Mais il s’est rapidement projeté sur l’avenir, au retour de la finale remportée contre l’Atlético Madrid samedi (4-1 ap). Selon Perez, qui était déjà en poste pour le titre lors de la C1 2001/2002 et qui y est revenu en 2009 avec ambition de décrocher cette fameuse Decima, son équipe doit s’engager "vers de nouveaux défis". L’été à venir s’annonce bouillant, tout comme la saison à venir, celle de la confirmation. Alors que le Real a touché le Graal qu’il poursuivait depuis douze ans, il faudra gérer au mieux l’intersaison pour maintenir le club merengue au sommet. Pas la plus simple des missions, bien au contraire.

Gérer le cas Casillas

La fin d’une époque pour le Real Madrid. Selon toute vraisemblance, le club devrait perdre Iker Casillas dans les semaines à venir, quinze ans après ses grands débuts chez les pros en 1999. Titulaire dans les deux compétitions remportées cette saison par les Merengue (Coupe du Roi et Ligue des champions), le gardien de la Roja n’acceptera pas de passer une année de plus sur le banc en championnat, où il est devancé dans la hiérarchie par Diego Lopez. A tout juste 33 ans (il les a fêtés le 20 mai dernier), Casillas cherche une place de numéro 1 incontesté. Les dirigeants madrilènes se sont fait à l’idée de perdre leur capitaine et ne le retiendront pas, pour services rendus. Surtout si un club étranger se présente (Arsenal, Manchester City). Une fois son départ entériné, les Merengue devront choisir entre la possibilité de promouvoir Jesus Fernandez comme doublure ou l’opportunité de recruter une pointure à ce poste. Au risque de froisser Diego Lopez…
picture

Iker Casillas et les joueurs du Real Madrid soulèvent leur Decima

Crédit: AFP

Convaincre Benzema et Di Maria de rester

Depuis son retour à la tête du club, Perez a construit patiemment son effectif pour l’emmener jusqu’à la Decima, objectif suprême. Conséquence, certains arrivent en fin de cycle avec le Real et commencent à se poser des questions sur leur avenir. Au premier rang se trouve Karim Benzema (26 ans). Au club depuis 2009, le buteur français (26 ans) n’est pas toujours considéré à sa juste valeur chez les Merengue, où les supporters et les dirigeants ont la critique facile envers leur avant-centre. L’ancien Lyonnais est cité comme une cible potentielle chez tous les grands d’Europe à la recherche d’un attaquant pour la saison prochaine, dont Arsenal, qui serait le plus chaud sur le dossier. Mais l’état-major madrilène n’a pas abandonné l’idée de prolonger Benzema, en fin de contrat dans un an.
Homme clé de la finale de la Ligue des champions, et plus globalement de la saison madrilène, Angel Di Maria (26 ans) met la pression sur sa hiérarchie. Après quatre ans dans la capitale espagnole, le milieu argentin, sous contrat jusqu’en 2018, souhaite une revalorisation salariale et pourrait quitter le navire durant l’été s’il n’obtient pas gain de cause. Le PSG, Manchester City, Monaco ou encore la Juventus Turin sont à l’affût sur le dossier. Sauf que la direction du Real serait finalement prête à accéder à sa demande. Reste à voir si les deux parties parviendront à un terrain d’entente. Les Merengue devront aussi trancher les cas Sami Khedira (27 ans) et Marcelo (26 ans), tous deux libres en juin 2015. Le départ du premier est quasiment acté. Le second pourrait bien l’imiter, surtout que Fabio Coentrao a séduit Ancelotti sur ses performances de fin de saison.
picture

Le duel de passeurs entre Angel Di Maria et Koke sera l'une des clés de la finale de Ligue des champions entre le Real et l'Atlético.

Crédit: AFP

Donner davantage de place aux jeunes

Le dernier mercato estival avait permis au Real d’insuffler du sang neuf au sein de son effectif. Gareth Bale (24 ans), Isco (21 ans), Asier Illarramendi (23 ans), Daniel Carvajal (21 ans) et Casermiro (21 ans) ont tous débarqué dans la Maison Blanche pendant l’été 2013. Mais force est de constater que leur intégration reste à parfaire. Hormis Bale, arrivé pour 91 millions d’euros avec un statut de futur Ballon d’Or en puissance, et Carvajal, qui a profité de la blessure d’Alvaro Arbeloa pour jouer un rôle clé en fin de saison, les autres ont surtout squatté le banc.
Isco ne figure pas parmi les douze joueurs les plus utilisés cette saison par Carlo Ancelotti en Liga et n’atteint même pas les 2 000 minutes disputées (1 989). Illarrammendi est repoussé encore plus loin (1 394 minutes) et Casemiro s’est contenté de douze petites apparitions (284 minutes). Recruté un an plus tôt, Raphaël Varane, qui a passé de nombreuses semaines à l'infirmerie, est aussi réduit à la portion congrue (1 086 minutes). Même chose pour les jeunes promus de la Castilla, à l’instar d’Alvaro Morata (578 minutes) ou Jesé (604 minutes), certes gravement blessé à un genou en fin de saison. Le staff madrilène devra leur donner plus de temps de jeu dans les prochains mois, sous peine de freiner leur progression et de les pousser vers la sortie. Nul doute que des joueurs de leur talent perdront patience s’ils n’ont pas régulièrement leur chance en équipe première.
picture

Alvaro Morata pourra s'impatienter devant son horizon bouché au Real

Crédit: AFP

Maintenir l’équilibre du vestiaire

Une saison comme celle que vient de vivre le Real Madrid débouche souvent sur un casse-tête pour les dirigeants. Ils vont devoir ménager les egos de leurs joueurs sans faire exploser la masse salariale du club, en prenant en compte la menace du fair-play financier. Les agents vont se succéder dans les bureaux de Santiago Bernabeu pour réclamer des nouveaux contrats pour leurs protégés, avec une belle augmentation à la clé. Le président merengue devra être malin pour ne pas froisser les susceptibilités, tout en restant attentif à l’équilibre d’un vestiaire qui pourrait exploser en cas de mauvaise gestion de la situation. La diplomatie et l’intelligence de Perez seront mises à rude épreuve. Le résultat du crash-test sera très intéressant à suivre la saison prochaine.

Recomposer le staff d’Ancelotti

Dans le sens des départs, l’été pourrait bien être agité au Real. Pas seulement chez les joueurs, mais aussi chez les adjoints de Carlo Ancelotti. Particulièrement actif samedi pendant le match contre l’Atlético, Zinedine Zidane ne cache plus ses envies de s’émanciper de la tutelle du Mister. Il veut être le boss dans un club européen de premier plan, avant d’éventuellement revenir comme numéro un sur le banc madrilène. Mais le champion du monde 1998 ne dispose pas de moult propositions. Une certitude : il ne prendra pas les rênes de Bordeaux, piste la plus chaude qui s’est évanouie la semaine passée. A noter que Paul Clement, adjoint d’Ancelotti depuis leur histoire commune à Chelsea, songe également à monter en grade et à quitter le Real pour diriger une équipe. Et s’il était là, finalement, le grand défi estival du Real ?
picture

Zinédine Zidane actif pour donner des consignes aux côtés de Carlo Ancelotti

Crédit: AFP

Ecrire l’histoire, c’est encore possible

La Décima, c’est bien beau. Mais comme l’a annoncé Perez dès dimanche, "la culture du club implique d’améliorer ce record". Le Real Madrid visera un onzième sacre en C1 la saison prochaine et voudra devenir le premier club à conserver son titre européen dans l’ère de la Ligue des champions, débutée en 1992. Un challenge à la hauteur du Real Madrid, qui voudra aussi reconquérir la Liga, abandonnée au Barça en 2013 et à son voisin de l’Atlético en 2014. Sur le plan sportif encore, les Merengue auront l’honneur de découvrir la Coupe du Monde des clubs l’hiver prochain. Ils auront ainsi l’opportunité de remporter l’un des seuls trophées qui manque à leur palmarès, après avoir enlevé à trois reprises l’ex-Coupe intercontinentale (1960, 1998, 2002). Autant dire que la vie d’un club de la dimension du Real est un éternel recommencement : un défi en cache toujours dix autres.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité