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Réflexion, patience, ouverture : comment Ancelotti s'est mis le Real dans la poche

François David

Mis à jour 02/03/2014 à 11:32 GMT+1

Carlo Ancelotti a pris son temps pour prendre la mesure de ce qu'il pouvait faire au Real Madrid. Mais tout est en place aujourd'hui.

Carlo Ancelotti est en train de s'imposer au Real Madrid. C'était prévisible, malgré les interrogations liées aux premiers résultats. Prévisible car l'ancien coach de Parme, Juventus, Milan, Chelsea et PSG a développé une méthode basée sur la proximité, l'écoute de son vestiaire et la crédibilité. Il en avait gagné encore plus en prenant Zidane à ses côtés, l'ancien magicien du Bernabeu se convertissant en caution morale, surtout quand l'équipe ne tournait pas en début de saison. 
L'idée de départ était séduisante. L'entraîneur italien avait vu certaines ressemblances avec ce qu'il avait eu sous la main au Milan AC. Il pensait faire ce qu'il avait tenté - et réussi - dans le passé, le "sapin de noël"... La première journée face au Betis, le Real Madrid alignait Khedira (milieu défensif), Modric et Isco au milieu de terrain puis Özil et Cristiano en soutien d'une pointe, Benzema. 

Sa force, écouter le vestaire

Un désastre. Pas "équilibré" selon Ancelotti. Les joueurs se marchaient dessus ou découvraient une nouvelle position. Ancelotti passa à un 4-2-3-1 solide, mais sans génie, qui donnait l'image d'un Real et gêné aux entournures. Or, Ancelotti a toujours mis le spectacle proposé comme priorité. Il sait que le public est exigeant et est prêt à lui donner ce qu'il demande. Cette version n'était pas la bonne. Ce n'est qu'après, dans un 4-3-3 analysé il y a peu sur ce site, que les joueurs ont commencé à se trouver, à s'amuser jusqu'à la démonstration vue mercredi dernier contre Shalke04. 27 matches consécutifs sans défaite (dont 15 en Liga), l'Italien bat tous les records. 
La grande force d'Ancelotti a été d'écouter les plaintes de son vestiaire. Le professionnalisme de Diego Lopez et celui d'Iker Casillas lui ont aussi évité une belle polémique en début de saison concernant le gardien. Une gestion made in Ancelotti.
Alors que José Mourinho, sur la fin, ne parlait plus avec son vestiaire et ses cadres (Casillas, Ramos, Ronaldo), Ancelotti a ramené le dialogue, une donnée fondamentale, surtout dans un grand club avec tous ses égos. Ancelotti et Zidane - qui continue de participer aux oppositions à l'entraînement - étaient crédibles et ambitieux à leurs yeux. Le respect s'est renforcé au fil des semaines. 
Une bonne interview diffusée cette semaine sur Canal Plus Espagne nous quelque chose : aujourd'hui, il ne veut plus parler d' "équilibre", mais de "titres"(sous entendu la Ligue des champions, son objectif majeur). En incitant les joueurs à défendre selon leurs possibilités (ex : Di Maria au milieu de terrain compense les faiblesses défensives de Ronaldo et Marcelo), le Real et son coach ont trouvé ce qu'il recherchait. "Maintenant que la maison est construite, il faut qu'elle soit bien décorée" conclut-il l'entretien.
"L'égal des joueurs"
On en sait aussi plus sur l'organisation au quotidien.  Ils sont deux à l'aider dans les séances. 
Paul Clement, connu à Chelsea, s'occupe de l'animation. Il applique la séance qu'Ancelotti, au préalable, a expliquée aux joueurs dans le vestiaire. 
Zidane, lui, est plus dans le perfectionnement individuel. Après la séance, il fait du travail spécifique avec les attaquants (Bale, Ronaldo, Benzema, Isco, Jesé et Morata), du travail individualisé ou bien, il travaille avec les jeunes dans leur compréhension du jeu. L'exemple le plus frappant est celui de Benzema. En 2011-2012, Benzema avait marqué 32 buts dans la saison. Zidane appartenait alors au staff de Mourinho. Aujourd'hui, Benzema parait plus complet que jamais et est le meilleur buteur du Real depuis deux mois. A croire qu'il faudrait amener Zidane au Brésil avec les Bleus pour voir la meilleure version de "Benz". 
Le rôle de Zizou est complémentaire de celui d'Ancelotti qui fixe les grandes lignes, observe les séances et explique ses conclusions à la fin de chaque entraînement.  
Il y a quatre types d'entraînement chez Ancelotti : renforcement musculaire (physique), récupération, tactique ou jeu intensif. Ses journées durent environ 9 heures, de 9h30 à 18h30. Il y a ce qu'il faut sur place, mais il n'oblige aucun joueur à rester manger. Les après-midi, il regarde beaucoup de football. Au cours de cette rencontre avec la presse, il avait expliqué que sa porte était "toujours ouverte", surtout dans les cas "où les joueurs voudraient le féliciter". "Ce qui n'était jamais arrivé" avait-il souri.
L'humour, le tact et la crédibilité. Ancelotti se voit en "égal" des joueurs, ni en dessous, ni au dessus. "La clé de la réussite" selon lui.  
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