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Liga (21e journée) : Incarnation du footballeur moderne, Rakitic est le vrai diamant de ce Barça

Alexandre Coiquil

Publié 23/01/2016 à 10:20 GMT+1

LIGA - Dans l’ombre de Messi, Suarez et Neymar, Ivan Rakitic est devenu en l’espace d’une seule saison une pièce essentielle du FC Barcelone de Luis Enrique. Ultra-polyvalent, efficace, discret et homme de compromis, le Croate, qui s'est construit une panoplie de milieu de terrain complet à Bâle, Schalke et Séville, s’est fondu au sein du club catalan comme nul autre.

Ivan Rakitic, auteur de l'ouverture du score face à la Juve

Crédit: AFP

Sa plus grande réussite : s’intégrer au Barça

Réussir à s’intégrer au FC Barcelone est un défi bien complexe et il peut largement dépasser le simple cadre sportif. Pas mal de joueurs se sont d’ailleurs plantés dans cet exercice périlleux au fil des années et des ères : Juan Roman Riquelme, Ibrahim Affelay, Alexandre Song et surtout Cesc Fabregas - pour ne citer qu’eux - n’ont pas réussi à s’accommoder du modèle Barça et bousculer la hiérarchie.
La faculté d’adaptation et d’intégration d’Ivan Rakitic a, elle, répondu à toutes les attentes et même au-delà. Recruté à l’été 2014 en provenance du FC Séville (contre 18 millions d'euros), le milieu de terrain a eu la capacité de faire l'unanimité immédiatement. "Il a une présence physique qui va nous faire du bien", expliquait alors Luis Enrique, qui souhaitait un homme à tout faire dans son milieu de terrain à trois.
L'ultra-polyvalence de Rakitic est un réel atout pour le football moderne : il sait tout et bien faire. Presser, défendre, aller gratter des ballons, jouer court, jouer long, combiner, se projeter, passer, marquer (5 buts cette saison, 7 en 2014/2015 et 24 avec le FC Séville), l'international croate est un touche-à-tout en constante évolution. A sa signature, Davor Suker, le président de la fédération croate de football, disait de lui: "Rakitic marquera l’histoire du Barça, c’est un crack. Il a le même style de jeu que Bernd Schuster (l'ancien milieu du Barça). Il marquera entre 10 et 12 buts par saison en Liga."
Choisi pour remplacer Xavi Hernandez, l'ancien du FC Bâle a réussi l’improbable : faire oublier - avec ses qualités - l’historique capitaine catalan, parti l’été dernier. Hormis un creux en octobre 2014, où il n’avait pas été titularisé lors du Clasico perdu au Bernabeu (3-1), Rakitic a effectué une première saison pleine, auréolée d'un sacre en Ligue des champions, où il a lancé les siens sur le chemin du succès.
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L'ouverture du score, signée Rakitic

Crédit: AFP

Le tournant : Séville et Unai Emery

"Nous allons travailler pour trouver un autre Rakitic". Ces mots forts viennent d’Unai Emery, l’entraîneur du FC Séville, résigné à se séparer de son joueur en juin 2014. Utilisé à toutes les sauces en Andalousie, il a été l’un des cadres du succès sévillan en Ligue Europa face au Benfica (0-0, 4 t.a.b. à 2). Avec Emery à la baguette, il a probablement produit le meilleur football de sa carrière entre janvier 2013 et juin 2014.
Replacé dans un rôle très axial, où il était à la fois relayeur et chef d’orchestre, Rakitic, promu capitaine, a effectué le lien milieu-attaque du club andalou avec un sens de la percussion rarement vu. Ce qui a marqué sous Emery : c'est la liberté de mouvement que lui a donné le technicien espagnol. Plein d'espaces, le championnat espagnol a fait évoluer son style et a complété sa palette tactique.
En remerciant Rakitic dans une lettre publiée sur son blog, Emery a également décrit la personne : discrète et équilibrée. Deux éléments essentiels dans la vie d'un groupe. "Cela a été un honneur de l'entraîner. C'est un exemple sur et en-dehors du terrain. Je veux le remercier pour sa force de compromis, son professionnalisme et son sévillanisme. (...) Il mérite de faire partie de l'histoire du club."
En janvier 2011, le Croate n'avait étonnamment pas joué dans le règlement de compte quand Felix Magath l'avait placardé et indirectement poussé vers le départ. "Magath est un grand coach (...) Il est différent des autres coachs, il a ses propres méthodes et n'en déroge jamais. Cela m'a été bénéfique. Et il m'a aidé."
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Ivan Rakitic (Séville) lors de la finale de la Ligue Europa contre Benfica

Crédit: Panoramic

Au milieu de terrain, Rakitic a tout essayé et presque tout réussi

En règle générale je m’éclate là où je peux donner le meilleur de moi-même à l’équipe. Je serai disponible à 100 % dans tous les postes”, reconnaissait le milieu de terrain lors de sa présentation avec le Barça. Plus actif défensivement en Catalogne que partout ailleurs, dans un schéma en 4-3-3 qu'il a surtout pratiqué - de manière plus rigide - avec l'équipe de Croatie, il s'est approprié le poste de Xavi et l'a fait évoluer. Au four et au moulin pour défendre et récupérer le cuir, il a apporté de l'équilibre tout en contribuant à donner cette touche plus directe - avec sa qualité de passe longue - qui a fait la force du Barça l'an dernier.
Lancé comme milieu offensif gauche au FC Bâle (en 2005), le Croate a multiplié les expériences et développé ses qualités naturelles. Principalement en Bundesliga, où il a construit sa philosophie de jeu "directe". A Schalke (juillet 2007- janvier 2011), il a débuté comme milieu offensif axial avant de repartir sur les côtés (avec Fred Rutten) et de finir dans le double pivot défensif de Felix Magath, qui avait opté pour un 4-4-2. Indispensable sous Mirko Slomka et Fred Rutten, Rakitic a vécu des moments plus compliqués avec le bouillant Magath qui le jugeait " trop lent et pas assez décisif."
"Ce n'est pas un miracle s'il a réussi à Barcelone, expliquait au journal Zeit son ancien coéquipier à Schalke Levan Kobiashvili. J'avais déjà senti que ce qu'il faisait avec nous, il pouvait également le faire dans un grand club européen. (...) Mais tous les entraîneurs ne lui ont pas donné le même degré de confiance (...) Ivan, malgré son jeune âge et sans être quelqu'un d'arrogant, n'a eu aucun problème pour dire ce qu'il pensait quand le club a traversé des moments difficiles. Cela n'a tout simplement pas plu à tout le monde.".
Leader né, joueur modèle et précoce, Rakitic, qui a révélé avoir refusé d'aller à Chelsea à l'âge de 16 ans, représente le profil type du joueur indispensable dans une équipe. En le recrutant, le FC Barcelone a probablement trouvé plus qu'un remplaçant à Xavi. "Moi je veux réussir au Barça en tant qu'Ivan Rakitic", expliquait d'ailleurs le joueur de 27 ans à son arrivée en Catalogne. Plus d'un an et demi après et cinq titres majeurs gagnés en 2015, cette déclaration bien sentie, a vraiment pris tout son sens.
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Ivan Rakitic

Crédit: Imago

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