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Maxime Gonalons : "La tactique prépondérante en Italie devenait presque paralysante"

Antoine Donnarieix

Mis à jour 31/10/2019 à 19:09 GMT+1

LIGA - Dans les dernières heures du mercato, Maxime Gonalons s’est engagé en prêt au FC Grenade, promu dans cette Liga 2019/2020. Dix journées plus tard, le club andalou est le surprenant deuxième du championnat. Dans son nouveau domicile, le milieu de terrain prêté par l’AS Rome se confie sur ce démarrage en trombe.

Maxime Gonalons sous les couleurs de Grenade

Crédit: Getty Images

Cet été, votre arrivée chez un promu de Liga à la toute fin du mercato a surpris pas mal de monde. Pourquoi avoir choisi Grenade ?
M.G. : J’ai signé à Grenade le 31 août dernier à vingt-deux heures. Cela s’est fait avec une longue réflexion car j’avais d’autres possibilités, mais j’avoue que la Liga m’a donné envie d’y rester la saison dernière. Malheureusement, je n’ai pas pu m’exprimer pleinement à Séville car j’ai connu de nombreuses blessures mais ce championnat me plaît beaucoup. Avec Grenade, j’ai ressenti beaucoup de confiance lors de nos échanges. L’Andalousie est une région dans laquelle ma famille se sent bien et le projet du club était intéressant. Il y a du recrutement, de l’ambition et du jeu. J’ai regardé leurs premiers matches dans la saison pour me faire une idée et j’ai vraiment accroché. Ce choix pouvait surprendre au départ, mais j’ai signé avec beaucoup d’envie. L’an passé, je n’ai pas beaucoup joué et j’avais besoin de me retrouver dans un club avec un football auquel je m’identifie.
Après dix journées et le report du Clásico, Grenade est premier de Liga (NDLR : avant la victoire du Barça mardi). Comment est-ce que vous expliquez cela ?
M.G. : Nous ne sommes pas là par hasard. Quand tu fais le bilan du club, du coach, du staff et des joueurs en place, il y a une ambiance saine. Dans le vestiaire, on ne se prend pas la tête avec cela. On kiffe l’instant présent tout en poursuivant notre travail au quotidien. On espère que cette dynamique va continuer le plus longtemps possible, mais avec ce que nous parvenons à mettre en place au niveau tactique grâce à notre entraîneur, je me dis qu’il n’y a pas de raison que cette forme collective s’arrête. Et puis évidemment, il y a des matches qui te donnent confiance : quand tu bats le Barça à domicile (victoire 2-0 le 21 septembre, N.D.L.R) sans concéder d’occasions, c’est positif. Dans cette équipe, certains joueurs viennent de deuxième ou troisième division mais ils sont clairement au niveau de la Liga. C’est un début de championnat rêvé pour Grenade, mais pour nous ce n’est pas surprenant. Ce que je vis en ce moment, c’est génial.
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Rui Silva et Domingos Duarte peuvent jubiler, Grenade est en tête de la Liga

Crédit: Getty Images

"À Grenade, nous ne nous fixons pas de limites"
Avec ces joueurs issus des divisions inférieures qui brillent en Liga, vous considérez que l’Espagne possède un réservoir plus important que les autres championnats où tu es passé ?
M.G. : Le foot espagnol, c’est le jeu à travers la construction. Moi, c’est la façon dont j’ai été formé donc je me retrouve bien dans ce championnat-là. Ce n’est pas forcément ce que j’ai pu trouver en Italie, où la tactique est prépondérante dans chaque équipe. Ça devient presque paralysant car j’avais été recruté avec mes qualités, mais je n’ai pas pu les mettre entièrement au service de l’équipe pour des raisons tactiques. On me demandait un autre type de travail. Si je dois me définir, je me vois comme un joueur de possession alors que l’Italie utilise un jeu très direct. Mais j’ai beaucoup appris à Rome. Quand tu arrives en demi-finale de Ligue des champions et troisième de ton championnat, c’est que cette approche marche aussi.
Vous n’avez perdu que deux matchs en dix journées, dont une défaite face au Real Madrid à Santiago-Bernabéu (NDLR : 4-2 le 5 octobre) où vous revenez de 3-0 à 3-2… Comment êtes-vous parvenu à instaurer cette volonté de ne jamais rien lâcher ?
M.G. : Là-dessus, il faut attribuer un gros crédit à notre entraîneur (Diego Martínez). C’était l’adjoint d’Emery à Séville quand ils ont remporté la Ligue Europa. Nous travaillons beaucoup sur la vidéo, on met des stratégies en place en fonction de nos adversaires, il est très pointilleux là-dessus. Son approche vis-à-vis de ses joueurs est chaleureuse, il nous considère comme ses fils. Quand il a des remarques individuelles à nous faire, il va le dire devant tout le monde car la relation est sereine. Aussi, il connaît bien les catégories inférieures du championnat, cela lui permet de récupérer de bonnes recrues.
Entre nous, l’entente est bonne car nous savons que tous les joueurs sont importants dans l’effectif. Au moment d’arriver sur le terrain, notre détermination est totale de la première à la dernière minute car il faut gagner mais aussi faire les choses bien. La manière est très importante ici, cela te donne des indications sur ton réel niveau. Et depuis mon arrivée, j’avoue être impressionné par la qualité de notre effectif. Pour une équipe qui vient de monter, nous n’avons pas à rougir. J’ai connu Lyon, l’AS Rome et Séville, et je peux dire qu’à Grenade, il y a beaucoup de qualité.
Nabil Fekir m’a bien fatigué !"
C’est aussi lors de ce match contre le Real que vous prenez un rôle de pièce centrale avec la blessure d'Ángel Montoro très tôt dans le match… Comment est-ce que vous réagissez dans ces moments-là ?
M.G. : La vérité, c’est que je n’étais pas encore prêt à jouer. Physiquement, j’ai beaucoup souffert avec mes blessures la saison dernière et j’ai passé beaucoup de temps à me soigner. Je n’ai pas vraiment pu bosser avec l’équipe avant car je devais retrouver la forme. Mais finalement, ce coup du sort m’a offert la possibilité de rentrer dans l’équipe au moment où je commençais à me sentir bien. C’est arrivé au moment opportun. Face au Real Madrid, tu sais que la pression est là mais grâce à mon expérience, je relativise beaucoup. Je connaissais déjà ce stade donc je n’ai pas ressenti de stress particulier.
Dimanche dernier, vous avez pu retrouver Nabil Fékir face au Betis Séville. Comment se sont passés les retrouvailles ?
M.G. : C’est mon collègue (rires) ! C’est sympa de se recroiser. On s’est parlé un peu avant le match mais nous avons surtout échangé après pour discuter de ses premières impressions dans le championnat. Même si le Betis connaît des difficultés en ce moment, je suis convaincu que Nabil va finir par s’éclater ici, c’est obligé. Pendant le match, on était aussi dans la même zone du terrain. J’ai eu quelques duels face à lui… Je ne m’en suis pas trop mal sorti mais bon, il m’a bien fatigué !
Quand vous voyez la position du Betis Séville et celle de Grenade aujourd’hui, qu’est-ce que cela vous inspire ?
M.G. : Il n’y a pas de petite équipe en Liga. Mis à part les quatre ou cinq grosses écuries devant, tu sais que le niveau va être très homogène pour le reste. Chaque week-end, un match important t’attend. Il faut se battre pour prendre des points.
Vous aimeriez rester à Grenade plus longtemps ?
M.G. : Honnêtement, je me concentre sur mon jeu avant tout. Pour le reste, je fais au jour le jour et je ne me pose pas ces questions-là. Le football professionnel va très vite, et il faut profiter de chaque instant. J’ai envie d’apporter à mon équipe ce que je sais faire, de tout donner sans rien regretter. La suite viendra toute seule. Tant que cela se passe dans la sérénité, nous ne nous fixons pas de limites à Grenade.
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Maxime Gonalons (AS Rome)

Crédit: Getty Images

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