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Le Real Madrid champion d'Espagne : La victoire du pragmatisme

Antoine Donnarieix

Mis à jour 19/07/2020 à 20:13 GMT+2

Auréolé de son trente-quatrième titre en championnat, le Real Madrid renoue avec son glorieux passé en Liga. Mais si Zinédine Zidane est parvenu à cet objectif principal, cela s’explique par sa progressive mutation d’une équipe en perte de repères vers une forteresse impénétrable et victorieuse à coup sûr. Décryptage d’une machine à gagner.

Zidane

Crédit: Eurosport

"L’Histoire que tu as faite / L’Histoire qui est à faire / Parce que personne ne résiste / À ta volonté de vaincre". Les quatre premiers vers de la chanson officielle du Real Madrid, Hala Madrid y Nada Más, correspondent en tout point à la trajectoire d’un club considéré par l’écrasante majorité des fans de football comme le plus grand club du monde. Une nouvelle fois, l’histoire était à faire dans cette Liga 2019-2020 pas comme les autres, coronavirus oblige.
Au moment de l’arrêt des compétitions sportives liées à la crise sanitaire, le Real Madrid comptait deux points de retard sur le FC Barcelone. Dix journées plus tard, voilà les Madrilènes champions d’Espagne à une journée du terme du championnat. Tout sauf un hasard.

Ramos : "Je meurs d’envie de retourner à la compétition"

Pendant plus de trois mois, le monde s’est arrêté de tourner et la Liga n’a pas fait exception à la règle. Coupés de leurs habitudes professionnelles, les joueurs de chaque club ont rongé leur frein en restant chez eux à l’image de Sergio Ramos. "Je l’ai toujours dit, je meurs d’envie de retourner à la compétition, confiait le capitaine du Real Madrid à l’émission télévisée El Partidazo au début à la fin du mois de mai. Finalement, je crois que nous souhaitons tous voir le championnat se terminer avec tous les matchs joués, sans oublier la Ligue des Champions. Nous voulons que cela redevienne normal." Depuis, le vœu de Ramos s’est à moitié exaucé : les tribunes des stades sont encore vides, mais il peut à nouveau fouler les pelouses pour exercer son métier.
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Zinédine Zidane et Sergio Ramos

Crédit: Getty Images

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette reprise d’activité s’est faite avec la manière pour Ramos et le Real : dix victoires en autant de matchs joués. Un carton plein avec des chiffres éloquents concernant le domaine défensif (seulement quatre buts encaissés) et offensif (dix-neuf buts marqués). Solides comme rarement, les Blancos comptent sur un collectif soudé depuis bientôt un an et demi grâce à l’effet Zinédine Zidane, capable d’insuffler une dynamique positive dans un effectif déjà acquis à la cause de l’ancien meneur de jeu merengue. Mais pour s’installer sur le trône en Espagne, le Real de Zizou a dû se réinventer dans sa manière d’être.

Quatre schémas de jeu différents

En début de mois, Massimiliano Allegri évoquait pour Marca la touche Zidane au Real Madrid. "J’admire la force qu’il est parvenu à dégager en recherchant un équilibre indispensable dans une équipe aussi remplie de classe et de talent, décrit l’ancien technicien de la Juventus. Personnellement, je considère que le positionnement de Casemiro dans son milieu de terrain est un coup de maître tactique de sa part."
Si l’international brésilien constitue le mur porteur de l’entrejeu madrilène, le travail de fond de Zidane va également au-delà de son milieu récupérateur. Au milieu des Gareth Bale, James Rodriguez, Eden Hazard, Marco Asensio, Vinicius et Rodrygo, Zidane est parvenu à garder un vestiaire sain et solidaire malgré le temps de jeu réduit de certains. À ce niveau-là, ce n’est plus de la stratégie mais de l’art.
Un art de l’éloquence qu’il a mis en place en plein durant la saison 2018-2019, alors que le Barça se dirige vers un sacre en Liga inévitable. "L’année prochaine, la Liga doit être notre premier objectif, c’est certain, lançait ZZ le jour même de son retour aux commandes du Real. Ces derniers temps, le Barça est meilleur et nous devons changer cela. Pour moi, le plus important c’est la Liga. En C1, vous avez 12 ou 13 matchs à gagner. La Liga, c’est tous les jours."
Déterminé, Zidane double les postes et fait passer un pallier au prometteur Federico Valverde. L’Uruguayen voit son temps de jeu tripler pour devenir la quatrième force vive d’un milieu à trois. Que ce soit dans un 4-3-3 à deux relayeurs pour monopoliser le ballon, un 4-3-2-1 plus compact lors des succès face au FC Séville (1-0) ou l’Atlético de Madrid (1-0), un 4-2-3-1 pour presser haut l’adversaire comme face au Barça à domicile (2-0) ou un 4-4-2 caméléon pour densifier les ailes et gérer la conclusion d’une rencontre, le Real de Zidane ne connaît plus que la victoire.

Imperméabilité = sécurité

À partir de sa prise de poste à la mi-mars la saison passée, Zidane bouclait l’exercice en championnat avec cinq victoires, deux nuls, quatre défaites et treize buts encaissés pour terminer à la troisième place de Liga. Cette saison, les buts concédés par le Real Madrid sont divisés par trois sur la même période. Le constat est limpide : ce Real s’est cimenté. "J'ai mon rôle bien entendu, mais ce sont eux qui y ont cru, confie l’entraîneur à la suite de la victoire contre Villarreal. Ce sont eux qui se battent sur la pelouse. Pour gagner, il faut qu'il y ait cette alchimie." Malgré cette manie de toujours attribuer le succès de son équipe aux autres, Zidane entretient sa légende. Le voilà qui vient de fêter son onzième titre en 209 matchs officiels sur le banc du Real. Cela fait un titre remporté tous les 19 matchs. Comme quoi, le pragmatisme, cela paie toujours.
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Le Real Madrid fête sa 34e Liga

Crédit: Getty Images

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