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Real Madrid - Zidane menacé ? Vieille habitude et art du rebond

Martin Mosnier

Mis à jour 23/10/2020 à 11:36 GMT+2

LIGA – Zinedine Zidane a deux matches pour se refaire la cerise sur le banc du Real Madrid sous peine de prendre la porte. Après 216 matches dirigés et malgré un palmarès long comme le bras, le technicien français a déjà affronté ce genre de situation inextricable. Il s'en est toujours sorti.

Zidane lors du match du Real à Galatasaray en octobre 2019

Crédit: Getty Images

Les dirigeants du Real Madrid ne sont pas connus pour leur patience et c'est une vieille rengaine désormais qui arrive jusqu'à nos oreilles : Zinedine Zidane est menacé. La presse espagnole est formelle, s'il ne redresse pas la situation face au Barça puis Mönchengladbach, Zidane pourra plier bagage.
Peu importe ses états de service, peu importe son aura, peu importe le titre de champion arraché l'été dernier, la défaite ne fait pas partie du logiciel madrilène et la perpétuelle exigence du résultat efface tout. Les deux revers subis coup sur coup en Liga (Cadix, 1-0) et en Ligue des champions (Shakhtar Donetsk, 2-3) ont suffi à grignoter son crédit. Le coach des Merengues a déjà connu pareille situation. Jusqu'ici, il s'en est toujours sorti.
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Février 2018 : Première tempête et vrais doutes

Le premier mandat de Zidane, couronné de trois Ligues des champions et d'une Liga, est un enchantement. Pourtant, il est déjà traversé par une grosse zone de turbulences. En février 2018 et pour la première fois, le technicien français est dans le creux de la vague. Son trône s'est transformé en siège éjectable. Largué par le FC Barcelone et distancé par l'Atlético en championnat, piteusement éliminé de la Coupe du Roi par Léganes à la fin du mois de janvier, le Real se présente en Ligue des champions face au PSG dans un état critique. "Bien sûr que je joue mon poste face au PSG, c'est très clair. Je suis responsable", juge-t-il alors. Jusqu'ici loué pour ses qualités de meneur d'hommes, personne ne sait s'il a les épaules pour s'en sortir, s'il a les moyens de retrouver le cap dans la tempête.
  • Comment il s'en est sorti ? En remportant sa double confrontation face au PSG (3-1, 1-2). A l'aller, alors que sa tête est mise à prix, il fait basculer la rencontre par son coaching en sortant Casemiro et Isco pour Asensio, double passeur décisif, et Lucas Vasquez. S'en suivront un vain mais spectaculaire redressement en Liga et surtout une victoire en C1.
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Emery, Zidane - PSG-Real Madrid - Champions League 2017/2018 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Octobre 2019 : Souviens toi l'automne dernier

Il y a un an tout pile, Zidane était dans la même situation ou presque. Pas de défaite à Cadix mais à Majorque (1-0), un revers pour démarrer la campagne de Ligue des champions à Paris (3-0) et un nul à Bruges qui n'annonçait rien de bon (2-2). L'équipe madrilène affichait le même visage apathique et le Français semblait déjà à court de solutions. José Mourinho est alors déjà prêt à lui succéder et, comme le Clasico est repoussé d'un mois en raison du contexte politique tendu en Catalogne, tout se jouera à Istanbul face Galatasaray.
Sergio Ramos vole à sa rescousse à la veille du match le 23 octobre : "On ne pense pas à l'avenir de Zizou, assure le défenseur central. Et j'espère qu'on n'aura plus à en parler. Il mérite plus de respect par rapport à tout ce qu'il a accompli ici. Tout le monde sait que le vestiaire est à mort avec Zidane. Les résultats ont été moyens mais le Real revient toujours". "Si vous voulez de lui, gagnez", titre Marca le jour du match.
  • Comment il s'en est sorti ? Zidane bouge légèrement les lignes et lance dans le grand bain Rodrygo, auteur d'une belle prestation. Federico Valverde débute pour la première fois en Ligue des champions, il sera l'une des grandes satisfactions de la saison. Le Real presse très haut et met enfin de l'intensité. Galatasaray est logiquement battu (0-1).

Février 2020 : Un Clasico pour se sauver

Défaits à Levante le samedi en Liga (1-0, après 21 matches de championnat sans défaite), battus le mercredi par City (1-2) au Bernabeau en 8e de finale aller de la Ligue des champions, les Madrilènes sont plongés dans le noir. La victoire en Supercoupe d'Espagne un mois plus tôt a donné un peu d'éclat à une saison très moyenne en Europe et en Espagne. Invaincu en matches à élimination directe de C1 sur le banc du Real, Zidane a pris une leçon face à Pep Guardiola, l'avenir du Real en Ligue des champions ne tient qu'à un fil et sa statue d'invincible se fissure. "C'est vrai que c'est compliqué pour nous. On fait de mauvais matches au niveau des résultats", reconnaît Zidane. Pour ne rien arranger, Eden Hazard a rechuté et le Barça a récupéré la première place de Liga avec deux points d’avance. Une défaite lors du Clasico de dimanche pourrait sonner le glas des espoirs de titre et de l'aventure de ZZ.
  • Comment il s'en est sorti ? Après une première période ratée, Zidane réajuste le pressing à la pause et le Real dévore son meilleur ennemi (2-0). Entrés en jeu, Modric, Vazquez et même Mariano, buteur, font pencher la balance côté merengue. C'est un tournant. Malgré une défaite sur la pelouse du Betis, le Real est lancé dans la conquête du titre. La suspension des débats jusqu'en juin n'y changera rien, Madrid est nettement plus fort que Barcelone et Zidane décrochera un nouveau titre.
Si l'avenir de Zidane s'est obscurci en cet automne morose, il est loin d'être scellé. Le technicien français a cultivé l'art du rebond depuis plusieurs années désormais et la perspective de retrouver le Barça ce week-end lui permettra de tester une recette qui a déjà fait ses preuves.
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Zinedine Zidane lors du Clasico

Crédit: Getty Images

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