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LIGA - Xavi, après presque quatre mois au Barça, montre enfin une identité claire

Yohann Le Coz

Mis à jour 27/02/2022 à 19:58 GMT+1

FC BARCELONE - ATHLETIC BILBAO - Contre Naples en Ligue Europa, le match était un récital certes, mais très loin des promesses de jeu que portait Xavi en arrivant à Barcelone. Le technicien espagnol s'est adapté à son effectif et à la situation, et montre finalement une équipe au visage pragmatique, évoluant en transition et dangereuse quand elle n'a pas le ballon.

Xavi Hernandez of FC Barcelona, Pierre Emerick Aubameyang of FC Barcelona during the UEFA Europa League match between Napoli v FC Barcelona at the Stadio Diego Maradona on February 24

Crédit: Getty Images

En 2014, dans une interview donnée au magazine Panenka, Xavi, alors joueur du FC Barcelone, s’essuie les pieds sur le style de jeu de Mourinho, croisé sur le banc du Real entre 2010 et 2013 : "Qui se rappelle de son Inter championne d’Europe ? Personne. Pour moi, il n'a laissé aucun héritage, comme a pu le faire Cruyff. Je suis heureux de jouer au Barça car nous, nous avons une vraie philosophie."
La détestation du “football pragmatique” et l’amour du jeu, de l’identité de jeu même, transpirent des pores du milieu de terrain espagnol. Reconverti entraîneur, il s’installe sur le banc du Barça début novembre et s'empresse de déclamer cette quasi-adoration : "J’aime avoir la possession du ballon, attaquer et ne pas spéculer. Être protagoniste avec le ballon… et en tant qu’entraîneur, je souffre encore plus (que lorsque j’étais joueur) si nous n’avons pas le ballon."
Mais presque quatre mois de travail acharné sur le banc catalan ont entamé sa passion. Entre un effectif bâti sans projet précis et des recrues hivernales peu adaptées à un jeu de possession, Xavi a fait comme tout entraîneur qui arrive dans un club en crise : il s’est adapté. Et il l’a bien fait. Contre Naples, en 16e de finale retour de la Ligue Europa, jeudi soir (2-4), on a probablement eu un aperçu de l’essence du Barça de Xavi. Ou au moins ce à quoi il ressemblera pour le reste de la saison.

Le tiki taka est mort, longue vie aux transitions

C’était presque un récital. Les deux buts d’écart entre Naples et le FC Barcelone n’ont pas rendu honneur à l’emprise des Blaugranas sur la rencontre. Dans le jeu d’abord, tactiquement surtout. Des prestations abouties, il n’y en a pas eu à la pelle pendant l’ère Xavi. Cette victoire contre Naples, qui reste une belle prise européenne, pourrait servir de référence.
Un premier but sur une contre-attaque de près de 90 mètres, un deuxième sur un second ballon gratté après un dégagement de Ter Stegen, un troisième consécutif à un corner après un dégagement napolitain récupéré haut… c’est la première fois qu’on voyait Xavi et ses hommes assumer aussi pleinement ce style. Une performance similaire contre Bilbao ce dimanche (21h) confirmerait la tendance.
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Contre-nature et ADN bafoué : ce que dit le transfert d’Aubameyang de l’état du Barça

Seul le quatrième but, venu après une séquence de passes de près d’une minute bien aidée par le laxisme des défenseurs italiens, collait à la nature Blaugrana. Si nature il y a encore. Car la réduction de l'écart Politano en fin de match, fruit d’une sortie de balle barcelonaise plus qu’approximative, est venue rappeler que cet effectif est loin des standards du club.

Les recrues ne lui ont pas donné le choix

Xavi serait-il devenu pragmatique ? Peut-être que le recrutement l’a poussé à le devenir. Pierre-Emerick Aubameyang et Adama Traoré, les recrues phares de l’hiver, ne sont pas des joueurs faits pour tenir le ballon. Le premier est un avaleur d’espaces, son terrain de jeu c’est la profondeur. On d’ailleurs vu, tout au long de la première période, les milieux Barcelonais tenter de le trouver rapidement, sans succès, en une ou deux passes.
Le second est encore plus stéréotypé. Connu pour ses longues courses vers l’avant briseuses de lignes, il a joué dans son registre jeudi soir. C’est d’ailleurs de sa course de 40 mètres avec le ballon, pendant laquelle il a résisté à trois défenseurs, qu'est venue l’ouverture du score.
Quant à Ferran Torres, le seul attaquant des trois recrues offensives capable de se fondre dans le moule blaugrana, il a tout simplement été moins en vue. Ce jeu direct n’est pas le sien. Dans ce style, il est capable de briller par touche, mais pas sur la durée.
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Pierre-Emerick Aubameyang Ferran Torres

Crédit: Getty Images

Et après ?

D’abord, Memphis Depay va faire son retour de blessure. Son profil convient bien mieux à un football total, dans lequel le numéro 9 est capable de participer au jeu. Aubameyang en “supersub” de l’ancien Lyonnais, pourquoi pas.
Aussi, cet été le prêt avec option d’achat d’Adama touchera à sa fin. Si le Barça ne lève pas son option d’achat, une place dans le secteur offensif sera dégagée pour un joueur plus “Barça-compatible”. Enfin, la chute du feuilleton Dembélé sera connue. De quoi reconstruire sereinement ?
Ce serait s’aventurer dans l’univers de la fiction que d’imaginer comment Xavi fera jouer son Barça la saison prochaine. Mais il n’est pas insensé de supposer que ce pragmatisme, désormais affiché sans gêne par l’Espagnol, n’est qu’une phase. Une nécessité pour aller chercher un ticket pour la C1 en Liga, avant un avenir plus apaisé. Mais l’entraîneur formé au club devrait se méfier, cela fait plusieurs années à Barcelone que la saison prochaine est censée être meilleure.
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