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Caïazzo calme le jeu

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ParEurosport

Publié 23/02/2008 à 00:00 GMT+1

Bernard Caïazzo, co-président de l'AS Saint-Etienne, clame qu'aucun différend ne l'oppose à Roland Romeyer. Et rappelle l'objectif du club pour cette saison : "terminer parmi les huit premiers". Il se projette même plus loin. En 2010, les Verts devront se

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BERNARD CAIAZZO, quel sentiment domine après la large victoire face à Nancy (4-0) ?
B.C. : Un grand sentiment de bonheur pour nos supporters. Comme Roland (Romeyer, co-président, NDLR) et moi, nos supporters sont tristes et malheureux après une défaite. Cela, nous le vivons mal. Ressentir que ceux qui aiment le club ont mal nous touche énormément. Leur donner du bonheur avec une belle victoire à domicile est merveilleux. Dernièrement, Roland et moi avons longuement parlé avec les leaders d'un groupe de supporters ultras des Verts. Pour eux, il faut se défoncer pour faire revenir l'ASSE au plus haut niveau. Ils le méritent.
Malgré tout, l'ASSE demeure dans la seconde partie de tableau. Comment qualifieriez-vous votre début de saison ?
B.C. : Nous sommes presque à deux-tiers de la saison. Excellente à la maison, l'ASSE est très décevante à l'extérieur au niveau des résultats. Pourtant, nous avons une bonne équipe. Tous les observateurs, en début de saison, insistaient sur la qualité de l'effectif. La 12ème place ne correspond ni aux objectifs, ni à la qualité de l'équipe. A la maison 27 points sur 36, troisième meilleure formation de L1, meilleure défense de L1. A l'extérieur, 5 points sur 39, plus mauvaise défense de L1. Avec seulement 5 points de plus, nous serions sixièmes aujourd'hui. Il faut impérativement prendre des points à l'extérieur.
La victoire de samedi dernier met fin à une série délicate (deux défaites, un nul). Pouvez-vous affirmer que vous n'avez jamais pensé à vous séparer de Laurent Roussey ? Sera-t-il sur le banc de l'ASSE jusqu'à la fin de saison ?
B.C. : Les joueurs ont prouvé contre Nancy mais aussi contre Lyon, Bordeaux et Rennes qu'ils sont derrière leur coach. C'est heureux et c'est le plus important pour gagner des matchs. Il faut reconnaître à Laurent cette qualité de fédérer son groupe. Roland et moi souhaitons qu'il reste sur le banc, continue de progresser et atteigne l'objectif que nous avons fixé en début de saison : finir dans les huit premiers.
La presse a parlé de contact avec Luis Fernandez et Didier Deschamps pour succéder à Laurent Roussey l'été prochain. Qu'en est-il exactement ?
B.C. : Il n'y aucun contact avec d'autres entraîneurs pour remplacer Laurent Roussey. Ce que j'ai lu dans certains médias concernant Laurent est infâme. Il faut respecter l'homme même quand on n'est pas d'accord avec l'entraîneur. Laurent a su créer avec ses joueurs une relation forte ce qui est le plus difficile dans le football. Comme tout homme, il a pu commettre des erreurs, néanmoins sur les cinq derniers matchs, on ne peut rien lui reprocher sur le plan sportif.
Saint-Etienne possède un public, un stade, une histoire, des finances en bonne santé. Comment expliquez-vous que le club n'arrive pas à décoller et qu'il enchaîne les saisons moyennes ?
B.C. : Tout le monde oublie que sur les dix dernières années, l'ASSE a passé autant de temps en L1 qu'en L2. Je rappelle que nous avons défini un plan en trois phases. Les trois premières saisons étaient de stabiliser le club en L1 avec des finances saines, des sponsors fidèles et des structures solides. Cet objectif a été atteint. Depuis cette saison, nous sommes en 2e phase. Roland et moi avons décidé d'investir lourdement sur le marché des transferts pour constituer une équipe jeune, qui puisse progresser chaque saison ensemble et constituer un collectif redoutable au fil du temps.
Tous les spécialistes jugent notre équipe comme un des cinq meilleurs effectifs de L1. La preuve, la qualité des prestations contre les trois premiers (Lyon, Bordeaux et Nancy). Nous ont-ils dominés dans le jeu ? Ce fut plutôt le contraire. L'objectif est d'aller en Europe avec ce groupe mais surtout progresser régulièrement par rapport à nos concurrents, sur trois saisons. La troisième phase à partir de 2010-2011, doit nous permettre de jouer le titre chaque saison comme Marseille, Lyon ou Bordeaux. Cela nécessite 80 millions d'euros de budget, nous en sommes à 45 aujourd'hui. Nous travaillons pour être plus fort sur le plan financier.
N'était-ce pas maladroit d'avoir nommé aux commandes d'une équipe très jeune un entraîneur qui n'avait jamais entraîné un club de l'élite ?
B.C. : Si l'on juge par l'entente entre Laurent Roussey et ses joueurs, certainement pas. Laurent était peut-être le meilleur numéro 2 de France, il a le potentiel pour être un excellent numéro un.
La presse évoque une division entre les pro-Romeyer et les pro-Caïazzo. L'an dernier des tensions au sein du club avaient divisé le vestiaire et eu raison d'Ivan Hasek. On a l'impression que le club est victime de nombreuses luttes de pouvoir qui ont également motivé le départ d'Elie Baup en 2006. Ne doit-on pas chercher là-aussi les raisons des résultats poussifs des Verts ?
B.C. : Quand on perd, les médias parlent de division et quand on gagne, on en parle plus. Si un cadre du club vient me trouver moi, Bernard Caïazzo, pour me dire, je suis un pro-Caïazzo, je peux vous garantir qu'il est viré sur le champ. Roland pense comme moi. Il a seulement un franc parlé qui ne plaît pas à tout le monde. Certains médias essaient de nous diviser parce que Roland leur a dit en face des vérités qui n'ont pas plus. Nous nous entendons à merveille, ce qui ne plait pas à tout le monde. Je ne lâcherai jamais Roland parce que, dans la vie, le plus important est de pouvoir se regarder dans une glace.
La double présidence et les divergences de vue qu'elle entraîne sont-elles viables pour mener un projet sportif cohérent sur le long terme ?
B.C. : Il n'y aucune divergence de vue entre Roland et moi. Il peut y avoir des idées différentes comme dans une famille ; cela favorise le dialogue constructif. Nous confrontons nos idées et décidons ensemble. Nous sommes complémentaires. Les divergences sont des inventions de personnes qui cherchent à diviser et essayer de prendre le pouvoir à notre place. Roland fait peut-être des jaloux parmi certains notables à Saint-Etienne. Si Roland venait me donner sa démission, je la refuserai. Enfin, il faut remarquer que dans la plupart des clubs, il y a deux personnes qui décident. A l'exemple de Lille avec Seydoux et Partouche, à Marseille avec Dreyfus et Diouf, à Paris avec Cayzac et Bazin et même à Lyon, pensez-vous que Aulas décide de tout sans en parler à son associé Seydoux ? Rares sont les organisations qui fonctionnent avec un seul homme au pouvoir.
Vous avez évoqué pour la saison prochaine une évolution du club et de son organigramme. De quoi s'agit-il ?
B.C. : Depuis trois mois, nous travaillons sur un plan de développement de l'ASSE avec l'objectif de faire jouer durablement le club dans le Top 5 de L1. Cela suppose des moyens financiers plus importants, mais également une évolution de l'organisation. Nous dévoilerons notre nouvelle organisation dans les prochaines semaines. Nous sommes admiratifs de l'organisation des clubs anglais. Les actionnaires n'apparaissent pas et ne sont pas dirigeants. Roland et moi voulons mettre en place une organisation à l'anglaise, basée sur deux patrons, qui ne sont pas nous : le Directeur Général, chargé de la gestion, et le manager général technique chargé du sportif (comme Arsène Wenger à Arsenal). Quel que soit le coach, le manager sportif assure la pérennité sportive du club.
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