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Niang, le métronome
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Publié 06/04/2008 à 07:30 GMT+2
Plus il prend de l'âge, plus il marque: A 28 ans, l'attaquant de Marseille Mamadou Niang, qui fit ployer Lyon quasiment à lui tout seul au match aller, réalise sa meilleure saison et confirme son statut d'incontournable dans cette équipe.
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Crédit: Eurosport
Gerland, 11 novembre 2007: de retour de Porto avec le sentiment d'avoir laissé filer au moins le match nul en Ligue des champions, Marseille l'emporte 2-1 au terme d'une partie remarquable. Intenable jusque dans le temps additionnel, Niang signera un doublé, d'un penalty suite à une faute contre lui et d'un but entre les jambes de Vercoutre. "Il a beaucoup pesé sur la défense" , commentera après coup l'entraîneur marseillais Eric Gerets. Bel euphémisme... Toujours dans les pieds de ses adversaires, prompt à harceler le porteur du ballon et doté d'un sens de la conservation du ballon frisant l'équilibrisme, il avait ce soir-là épaté la galerie lyonnaise.
"Quand il est en plein boum, il fait la différence, un peu à la façon de Benzema à Lyon", observe aujourd'hui Gerets. Le jeune Lyonnais, meilleur buteur de L1 (17 buts), sera vraisemblablement forfait dimanche au Vélodrome. Sa confrontation avec son dauphin (13 buts) aurait alimenté la chronique. Car cette saison est la plus prolifique de Niang. Il a d'ores et déjà dépassé sa meilleure marque de 12 buts, atteinte en 2004-2005 (avec Strasbourg) et en 2006-2007 lors de sa seconde saison à l'OM. "C'est vrai que je suis beaucoup plus régulier dans mes matches. Mes statistiques sont meilleures, mais j'espère encore les améliorer et je travaille, sans y penser", reconnaît sobrement celui qui fait figure d'ancien dans ce club qu'il a rejoint en 2005, en même temps que le capitaine Lorik Cana.
Beaucoup plus régulier
C'est peut-être ce statut d'incontournable et de "taulier" qui pousse Gerets à réclamer plus de son buteur sénégalais: "Sans lui, on aurait pas mal de points en moins. Mais il doit prendre conscience plus encore de son importance, surtout quand l'équipe ne marche pas bien. Il doit alors se montrer plus présent" . Niang dit entendre le message: "Le coach a raison, il a le meilleur regard sur moi. Je pense en effet que je dois m'améliorer sur la concentration, moins m'énerver et me laisser emporter par mon esprit de gagneur", ce qui lui vaut parfois de perdre les pédales devant le but ou dans le dernier geste. Les dirigeants marseillais n'ont pas en tout cas hésité à prolonger jusqu'en 2012 le contrat de ce joueur à la carrière verticale: Troyes, Metz, Strasbourg, puis Marseille.
C'est Jean Fernandez, son coach Metz où il fit sensation en L2 avec Adebayor, qui le fit venir à l'OM. "Pape (Diouf, président de l'OM) et José (Anigo, directeur sportif) étaient un peu réticents au départ. Et il a beaucoup été critiqué à ses débuts. Mais j'ai toujours pensé qu'il allait réussir, car il a un super état d'esprit et c'est une force de la nature. En plus, ce n'est pas un tricheur" , s'enflamme l'actuel coach d'Auxerre, qui pronostique "bientôt une saison à 20 buts" de Niang, à qui il reconnaît une marge de progression "devant le but".
"Il revient de loin"
"Il revient de loin!", rigole aussi Carlos Lopez, son premier entraîneur au Havre lorsqu'il jouait avec les 17 ans nationaux. "Il avait un potentiel de puissance, mais il était un peu instable, parfois livré à lui-même. Il n'avait pas la vie simple, issu d'un quartier un peu difficile. Le foot l'a sorti de la rue", poursuit Lopez, qui le fit ensuite venir à Troyes lorsqu'il appris que "Mamad" avait quitté le centre de formation normand. Le club champenois le prêta alors une saison en PHR, à St-André-les-Vergers, dans la banlieue de Troyes où il gagna aussi sa vie comme magasinier. Une saison plus tard, sa carrière était lancée. Il débutait en L1 le 28 juillet 2000, à Marseille sous les ordres... d'Alain Perrin, actuel entraîneur de Lyon.
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