Camara, l'indispensable

Avec le recul, on comprend mieux pourquoi Paul le Guen avait tant insisté auprès de ses dirigeants pour obtenir la signature de Zoumana Camara. Recruté en juillet 2007 au prix fort (près de 6 millions d'euros) après un long bras de fer avec Saint-Etienne, l'athlétique défenseur parisien s'est imposé comme un élément incontournable de son équipe. Inamovible dans le onze de départ du PSG depuis son arrivée, il a traversé les périodes troublées du club de la capitale sans que son statut ne soit jamais remis en question. L'ancien Stéphanois en récolte aujourd'hui les bénéfices. Son équipe reste sur trois victoires consécutives toutes compétitions confondues et pointe à une encourageante huitième place au classement de la Ligue 1. Avant un test grandeur nature face à Lyon, septuple champion de France en titre. Une fois encore, Camara aura un rôle majeur à jouer.

Pour Paris, un succès aurait de multiples intérêts. Outre la bonne opération comptable, il permettrait aussi au PSG de prendre sa revanche sur son bourreau de la dernière finale de la Coupe de France. Et il confirmerait les bonnes dispositions du club francilien face aux cadors du championnat, après ses victoires contre Bordeaux (1-0) et à Marseille (2-4). "C'est vrai que nous avons bien abordé nos premiers matches face à des adversaires prestigieux. Apparemment, les gros nous réussissent donc plutôt bien. Nous espérons tous que l'issue du match sera identique samedi. En tout cas, de notre côté nous préparons cette rencontre comme une autre. Il n'y aura que trois points à la clé", tempère cependant l'indispensable stoppeur du PSG.

Indispensable ne veut cependant pas dire irréprochable. Car le défenseur parisien, à l'image de son club, a connu des périodes de doute. L'an passé, mais aussi cette saison. Sa responsabilité est directement engagée sur des buts concédés face à Lorient (3-2) et Toulouse (0-1) au Parc des Princes. Mais Paul Le Guen ne l'a jamais mis en cause. "J'ai la chance d'être presque toujours sur le terrain et de jouer. Avoir la confiance du coach et de ses coéquipiers est le plus important. C'est vrai que j'ai été un peu moins bien, mais ce sont des choses qui arrivent. Contre Lorient, j'ai ainsi commis une erreur qui nous a coûté un but. Ensuite, contre Toulouse, j'inscris ce but contre mon camp, qui m'a beaucoup agacé. C'est le football… Je ne suis pas une machine. J'aimerais être bon à chacun de mes matches mais ce n'est pas toujours le cas" , concède-t-il.

Camara semble remis de cette période délicate. Après une belle prestation face à Lille, le défenseur parisien a livré l'un de ses meilleurs matches de la saison contre Le Havre. Un regain de confiance qui ne sera pas superflu au moment de défier un certain Karim Benzema, si celui-ci est titularisé par Claude Puel. "Karim, c'est le monsieur plus de cette équipe. Même si Lyon est une grosse écurie, c'est le joueur le plus dangereux, qui élève le niveau de l'équipe. Nous n'avons cependant pas travaillé sur son jeu spécifiquement. En tout cas, nous le connaissons, il n'y aura donc pas de surprise. Mais que les défenseurs le connaissent, cela ne l'empêche pas de marquer", souligne-t-il cependant, conscient de la difficulté de la tâche qui l'attend. Mais Camara, en signant à Paris avant d'en devenir l'un des hommes de base, a prouvé qu'il aimait les défis.