L'OM sous la menace

Le retour de l'enfant prodige a sans doute privé l'OM d'une soirée historique. Formé au club à partir de ses treize ans et portier titulaire des Olympiens en 2006-2007, Cédric Carrasso est entré en état de grâce pour son retour au Vélodrome. Le stade qui l'a toujours fait rêver, tandis que son frère brillait à la Mosson. Sans sa prestation exceptionnelle, ses anciens coéquipiers pouvaient presque sabrer le champagne. En cas de victoire, si près et si loin à la fois, l'OM aurait compté cinq longueurs d'avance sur Bordeaux, qui reçoit Sochaux, en clôture de la 34e journée. A quatre journées du terme, les Marseillais auraient fait un pas supplémentaire vers leur premier titre depuis 1992. Le soir où Lyon, vaincu à Nungesser (2-0) a probablement dit adieu à ses derniers espoirs de huitième sacre. Le scénario était trop beau. C'était sans compter Carrasso.

Non content de repousser les tentatives de Ben Arfa (46e) et Niang (53e) d'un gant ferme, ou le lob clairvoyant de Cheyrou (55e), le portier toulousain, en état de grâce, bénéficie d'une réussite insolente sur une frappe de Niang repoussée par le poteau (62e) et un tir à bout portant renvoyé par la tête de Cetto (26e). Presqu'à lui seul, il a fait douter des Olympiens, qui restaient sur six succès de rang. Certes, les Olympiens n'ont pas semblé traumatisés outre mesure par la semaine agitée qui a secoué la Commanderie, avec l'annonce du départ de Gerets. Leur schéma proche des sorties précédentes a garanti une belle stabilité, mais il a fallu une mi-temps pour régler le rouleau compresseur. La tentation de servir à outrance Brandao a longtemps fait les affaires de Toulouse, dominé à l'entrejeu, mais tout près d'ouvrir le score sur une tête de Matthieu (40e).

Ironie du sort, l'OM, boosté par l'entrée conjuguée de Ben Arfa et Zenden (46e), et semblant prendre le dessus, cède sur une action d'anthologie de Gignac (0-1, 48e), tout près de doubler la mise sur un débordement de Braaten (51e). Il faut un Mistral de folie pour voir l'OM revenir. Une possession de trois minutes où Niang, d'abord malheureux (72e), finit par tromper Carrasso de la tête (1-1, 73e). Si Gignac inscrit son vingt-et-unième but de la saison (1-2, 72e), Niang fructifie la force de réaction des siens, d'une frappe déviée par Cetto (2-2, 73e). Mais les tirs de Cheyrou (77e, 84e) n'offriront pas à l'OM le succès tant espéré. A Le nul fait plutôt l'affaire du Téfécé qui réalise la meilleure saison de son histoire et peut encore décrocher une place européenne. Les hommes de Gérets pourraient voir revenir Bordeaux en tête de la Ligue 1. Les prémices d'une fin d'exercice palpitante.

"Dans la situation dans laquelle on se trouve, on est dans l'impératif de gagner tous les matches. En jouant à la maison, on a l'opportunité de continuer notre marche en avant, mais il faut gagner les matches. On a manqué de réalisme. Mentalement, on est là depuis un moment, on est présent, la qualité de l'équipe parle, l'expérience aussi, mais on pêche sur quelques phases. Sur le deuxième but, on doit couper l'action plus tôt. On a eu un grand Carrasso en face. Mais on est toujours devant. Ce sera dur, Bordeaux à un bon entraîneur et une bonne équipe."