Nantes se soigne

A entendre Elie Baup, ses joueurs sont désormais parés au combat qui est le leur : se maintenir en Ligue 1. Sans espérer retrouver du jour au lendemain le jeu qui fit la notoriété des Canaris, le coach à la casquette exige que le manque de talent soit compensé par une abnégation sans faille. Ce fût le cas à Grenoble où les coéquipiers de Da Rocha assurèrent la victoire sans convaincre dans le jeu. Ce soir l'enjeu était donc moins de réconcilier un public nostalgique de son glorieux passé avec le style de jeu de son équipe, que d'obtenir trois nouveaux points nécessaires à l'enrayement de la crise nantaise.

Contre toute attente Elie Baup a trouvé, ce soir, l'amalgame entre manière et résultat, en atteste l'ovation faite par le public de La Beaujoire à son emblématique capitaine Da Rocha, sorti à la 83e minute. Au final, Nantes s'est imposé 1-0 et cela ne souffre d'aucune contestation tant les Stéphanois, certes déstabilisés par la sortie prématurée de Landrin, n'ont jamais été capables d'inquiéter réellement les Nantais.

Dès la première minute, Bekamega laisse sur place trois défenseurs stéphanois avant d'échouer seul face à Viviani. On se dit alors que Nantes a manqué l'occasion de faire douter une équipe de Saint-Etienne si friable à l'extérieur. Surtout lorsqu'on pense que Gomis ouvre la marque quinze minutes plus tard avant de s'apercevoir que M. Lannoy signale l'attaquant hors-jeu. Deux minutes plus tard, Gomis, cette fois dans le bon timing, se retrouve en position de frappe dans la surface nantaise, mais se heurte au superbe retour de Jean-Jacques Pierre qui d'un tacle rageur mais propre subtilise le ballon des pattes de la panthère verte.

Le match s'équilibre jusqu'à la sortie de Landrin sur blessure à la 26e minute. Sortie qui fera perdre le contrôle du milieu de terrain aux Verts. Les Canaris ne tardent pas à profiter des hésitations stéphanoises. L'homme le plus en forme de la formation nantaise, Bekamenga, ouvre le score une minute plus tard en reprenant de la tête un bon centre de Da Rocha (1-0, 27e). Conséquence: les Nantais sont galvanisés, les Stéphanois assommés. A l'image de la reprise de Da Rocha (33e), Nantes pousse mais ne parvient pas à aggraver la marque.

Sur un coup franc de Dernis, dans les ultimes secondes de la première période, Tavlaridis ne peut reprendre le ballon de la tête et manque ainsi la seule véritable occasion d'égaliser dans ce match. La suite sera à l'image du premier acte : des Canaris dominateurs mais peu efficaces et des Stéphanois incapables de sortir de leur torpeur. L'entrée de Mirallas pour la première fois sous le maillot vert restera anecdotique, seul le but de Bekamenga (déjà buteur à Grenoble) marquera cette rencontre. La 9e journée sera-t-elle celle que l'on retiendra comme la fin de la convalescence nantaise ? Le docteur Elie Baup l'espère.

"On n'est pas encore sortis de cette situation difficile mais on a changé de dizaine de points ce soir. Ces trois bons points sont le bienvenu. Il faut les apprécier mais aussi se préparer pour Lorient. Ce qui m'a plu ce soir, c'est notre abnégation à respecter le système de jeu. Nous avons été costauds et en danger seulement lorsque nous avons abandonné nos principes. Il y a eu plus de mouvement, de joueurs lancés. Il y a du mieux. On vient de loin. Il faut avancer point par point, y aller étape par étape. On a un impact physique important. Il faut jouer sur nos qualités car on a la possibilité d'être encore meilleur sur coups de pied arrêtés. Parfois, nous étions trop loin de Klasnic, le point de fixation. Cette victoire récompense une certaine discipline. On reste dans ce que l'on sait faire mais dans le jeu il y a une marge de progression importante. Le foot, c'est d'abord l'organisation défensive, être engagé et gagner des duels."