Grenoble, enfin !

Enfin ! Il aura donc fallu attendre le début du mois de décembre pour voir Grenoble gagner une rencontre cette saison. Quatre mois de souffrance, onze défaites puis trois matches nuls et la libération. Après trois belles performances justement contre Monaco, Lyon et Lorient, récompensées à chaque fois par un seul point, le GF38 a finalement obtenu ce qu'il attendait depuis si longtemps, presque logiquement tant sa prestation face à Toulouse a été complète. De l'envie, de l'engagement, de l'application et des occasions et surtout un but, un seul qui suffit entièrement à son bonheur, ont permis à l'équipe iséroise de lever les poings au ciel au coup de sifflet final. "On n'a pas gagné la Coupe du monde, mais Dieu que ça fait du bien", a lâché le buteur, Nicolas Dieuze, après la rencontre. Son soulagement est compréhensible. Il témoigne aussi de l'immense bien que les trois points vont faire à tout un groupe.

Peut-être pas dans un premier temps sur le plan comptable, car malgré sa victoire, Grenoble reste bon dernier du classement. Mais dans les têtes, fini de gamberger pour Mécha Bazdarevic et ses hommes ! Oubliées les remarques continuelles, réflexions et taquineries dont ils se seraient bien passé. Tous vont à présent pouvoir travailler dans la sérénité. Et c'est peut-être ça, ce constat d'échec permanent qui est aujourd'hui derrière lui, qui va permettre au club d'avancer. "Ça confirme que ce qu'on fait est juste, a simplement remarqué le coach isérois après la partie. On a montré beaucoup de générosité, beaucoup de bonnes choses, même si on sait qu'on est dernier." Comme quoi les résultats ne sont pas toujours le reflet du ce qu'il se passe sur le terrain.

Dimanche soir, après une première période équilibrée, Grenoble a véritablement montré un visage séduisant après la pause. Ses joueurs ont à la fois été volontaires, à l'image d'un Daisuke Matsui transfiguré, travailleurs, tel un Danijel Ljuboja qui n'a pas ménagé ses efforts, notamment dans le pressing, et enfin opportunistes, réalistes, finisseurs, ce qui leur manquait tant, comme Nicolas Dieuze. Pour son retour à la compétition, le milieu de terrain n'est pas passé inaperçu, lui le joueur formé à Toulouse. Essentiel à la récupération, il a surtout été là au bon endroit, au bon moment, pour marquer ce but salvateur à dix minutes du terme, suite à un coup franc repoussé par Blondel (80e).

Après avoir énormément tenté, mais jamais abdiqué, Grenoble a fini par venir à bout de ce mauvais sort qui lui était jeté. Il attendait ça depuis avril dernier et sa dernière victoire en Ligue 1, face au Havre. Pour retrouver trace de son ultime succès au stade des Alpes, il faut remonter au 18 avril, une semaine auparavant. A cette époque, les partenaires de Laurent Batlles avaient dominé... Toulouse. Que l'attente a été longue entre ces deux extrémités. Oui mais au final la joie en est d'autant plus grande. Et les espoirs retrouvés.

"C'est une première victoire qui nous fait énormément de bien. On a retrouvé cet état d'esprit qui faisait notre force la saison dernière. Mais il y a aussi du jeu et du mental. Si on continue comme ça, on peut avoir une petite chance de nous en sortir. Surtout en jouant ainsi. On n'a rien fixé jusqu'à la trêve, il faut s'accrocher".