La démonstration du Mans

Une arrière-garde jamais mise en difficulté. Un gardien de but intraitable sur ses rares interventions. Un nombre incalculable de phases offensives dangereuses. Trois buts inscrits, zero encaissés. La prestation mancelle face à Lens a tout du match référence. Après la qualification en Coupe de la Ligue, acquise en milieu de semaine avec beaucoup de sérénité face à Nîmes (3-0), le MUC pouvait espérer continuer sur sa lancée. C'est chose faite pour la fin d'une série de trois défaites en Ligue 1. Paulo Duarte peut souffler : Le Mans semble enfin avoir lancé sa saison. A croire que le club du Président Legarda a enfin fait le deuil du départ de Mathieu Coutadeur. Sur les trois derniers matches de championnat des Sarthois, un seul but avait été inscrit, attestant d'une réelle difficulté à créer. Mais ces soucis semblent désormais oubliés.

Tellement les Manceaux ont été faciles sur le plan offensif, Lens n'aurait certainement jamais gagné ce match quel qu'aurait été le système de jeu mis en place par Jean-Guy Wallemme au début de la rencontre. Les 45 premières minutes ont été à sens unique, à l'exception peut-être des toutes premières secondes, durant lesquelles Adil Hermach, lancé à la limite du hors-jeu, manque de peu de tromper Didier Ovono. Si l'Artésien avait ouvert la marque, Le Mans ne se serait peut-être jamais décomplexé. Mais dès ce premier quart d'heure de jeu, les hommes de Paulo Duarte vont se voir récompensés de leur allant offensif avec l'ouverture du score de Fréderic Thomas. Servi sur un plateau par Thorstein Helstad, qui décale le ballon de la poitrine pour lui permettre d'armer sa frappe, le milieu sarthois bat Vedran Runje d'un tir précis (1-0, 13e). Et cela va transformer ses coéquipiers.

Menant au score, les Manceaux ne vont pas jouer la défensive. Leur technicien portugais va les encourager à poursuivre dans leur envolée offensive, qui va déstabiliser complètement le RC Lens. Des attaques menées en nombre, avec énormément d'élements mobiles, et un Anthony Le Tallec excellent à la baguette. Mais c'est à nouveau Fréderic Thomas qui va faire parler la foudre à la demi-heure de jeu, d'une frappe extérieur de surface qui va une fois de plus terminer sa trajectoire hors de portée des bras du portier croate (2-0, 30e). Un Runje pourtant loin d'être facile à battre. Solide devant Helstad puis Goulon entre les deux buts manceaux, il réalise son arrêt le plus spectaculaire peu avant la pause, s'interposant avec réflexe devant Boukari. C'est donc menés 2-0 que les Lensois abordent le quart d'heure de battement, mais au retour des vestiaires, Jean-Guy Wallemme n'aura aucun changement à apporter à son onze.

Un non-coaching preuve de patience, qui va rapidement s'avérer être un échec. Wallemme doit finalement se résigner à sortir Toifilou Maoulida pour l'entrée du Brésilien Eduardo. Lequel se montre dangereux immédiatement, profitant d'un mauvais contrôle de Joao Paulo. N'ayant plus qu'à ajuster Didier Ovono, il ne trouve même pas le cadre. Lens aurait alors pu revenir dans le match mais ce sera la dernière occasion nette des Artésiens dans cette rencontre. Le Mans continue alors à dérouler et va inscrire un troisième but d'une tête imparable d'Anthony Le Tallec (3-0, 62e). Puis passera tout près du 4-0 sur trois actions dangereuses au cours desquelles Roland Lamah, incisif dès son entrée, vendange. Un manque de réalisme sans doute conditionné par le score déjà entériné à son apparition sur la pelouse. Le MUC sait à l'abord des dernières minutes de jeu qu'il va obtenir les trois points et se fait plaisir. L'occasion également de tenter de ridiculiser l'adversaire avec plusieurs gestes techniques que seule une équipe en confiance peut réussir.

La confiance, le Mans devrait donc la retrouver. Mais il n'est pas dit que Lens se remette de cette claque infligée par une équipe qui figurait dans la zone rouge après six journées. Le club de Gervais Martel a gagné deux rencontres cette saison en championnat, contre Auxerre et Grenoble. Deux équipes qui étaient alors au fond du trou. Contre des formations plus performantes, l'effectif de Jean-Guy Wallemme montre ses limites. Au delà du manque de solutions offensives, c'est surtout l'absence d'un véritable meneur de jeu qui empêche Lens d'exploiter son potentiel. Seul point positif : Vedran Runje démontre encore à 33 ans qu'il est un gardien de grande qualité. Sans lui, le RCL aurait certainement pris une valise. On peut toutefois penser que ce 3-0 est suffisant pour convaincre les Lensois d'une chose : ils ont du pain sur la planche.

"Cette victoire est bien sûr très importante. On a su marquer les buts qu'il fallait. Ce n'est peut-être pas globalement un match de référence car on s'est mis parfois en danger, mais offensivement, on a réalisé vraiment la prestation qui était nécessaire. On savait qu'il fallait démarrer notre vrai championnat ce soir et les joueurs ont parfaitement répondu présents."