Toulouse était en jambes

Alain Casanova serre le poing. L'entraîneur toulousain a également le sourire. On le comprend : le TFC vient de battre Le Mans (2-0), trois jours après avoir signé un succès convaincant à Belgrade (3-2). Celui obtenu dimanche est aussi significatif que celui décroché jeudi, en Ligue Europa. Il met un terme à un mois de disette au Stadium. Il donne surtout de l'air à des Violets qui grappillent quatre places et se retrouvent bien calés au 10e rang. Mais pour Casanova, le contenu de la copie rendue face au MUC72 dépasse forcément le simple bilan comptable.

Les deux enseignements à en tirer ? Premièrement, laisser Gignac, Machado et Didot au repos jeudi a eu le don de ne pas entamer le physique des Violets. Pour leur troisième match en une semaine, ils sont même apparus en jambes. Deuxièmement, cette saison, Toulouse gagne, même quand son buteur attitré ne marque pas. Ultra-dépendant de Gignac l'an passé, le collectif haut-garonnais s'appuie désormais sur un jeu en mouvement, à une touche de balle. Les deux buts inscrits face au Mans l'attestent : le premier, marqué par Didot à la 26e, est venu conclure un mouvement d'école initié par Machado et relayé par la puissance de Gignac ; le second, signé d'une frappe sèche de Sissoko dans la lucarne gauche d'Ovono, a scellé le sort d'une rencontre parfaitement maîtrisée par le TFC (69e).

Gignac n'a donc pas marqué. Muet depuis un mois, l'international français a pourtant énormément pesé sur la défense mancelle. Il aurait pu retrouver le chemin des filets si sa frappe enroulée n'avait pas heurté le poteau (76e). Ou s'il s'était montré plus adroit devant un Ovono décisif en fin de match (86e). Si Toulouse a su plier le match sur deux accélérations, c'est aussi parce qu'il a une nouvelle fois tenu la baraque derrière.

Comme à Belgrade, Alain Casanova a dû composer avec les absences de Fofana, M'Bengué, Ebondo et Cetto (clavicule). Comme à Belgrade, la défense expérimentale composée notamment de deux jeunes (Dany Nounken et Franck Tabanou) et d'un milieu récupérateur repositionné (Etienne Capoue) n'a pas plié. Elle a parfois manqué de rigueur et a affiché quelques approximations dans le placement. Cela aurait pu lui coûter cher face à des Sarthois plutôt entreprenants. Mais pour ses retrouvailles avec Le Mans, Yohann Pelé a été sauvé à maintes reprises. Une fois par sa transversale, sur un tir dévié de Le Tallec (58e). Une autre fois par M. Kalt, qui a refusé un penalty au MUC, alors que Capoue avait bien accroché Maïga dans la surface (89e).

"Nous avions à coeur, après notre faux pas face à Valenciennes à domicile (0-1), de repartir de l'avant en produisant du jeu. Ce soir, nous sommes très satisfaits car nous avons pris du plaisir. Nous avons retrouvé nos valeurs et il faut continuer comme ça. C'est grâce à cet état d'esprit que nous avons fait une si bonne saison dernière et tout le monde a envie de récidiver. Cela nous donne plus de confiance encore avant d'aller à Lyon. Nous avons tenu à fêter notre premier but avec les supporteurs car nous avons été très touchés par la détresse énorme que vit Brice. On espère tous qu'il va s'en sortir."