Les émotions d'une saison

21h03 : A Brest, les Toulousains dégainent les premiers. Xavier Pentecôte frappe dès la 3e minute. L'attaquant du TFC s'offrira un doublé pour signer la victoire (2-0). En début de saison, Alain Casanova voulait en faire le successeur de Gignac. Sans une absence de plusieurs mois, Pentecôte aurait pu le devenir. Toulouse et son attaque atone auraient ainsi pu viser plus haut que la 8e place.

21h20 : Kevin Gameiro ouvre le score face à Auxerre. Servi, évidemment, par Morgan Amalfitano, qui offre son neuvième caviar à l'international français. Le goleador lorientais poursuit sa progression linéaire : 11 buts en 2008-2009, 17 en 2009-2010 et 22 cette saison. Soit trois de moins que Moussa Sow. Gameiro-Amalfitano, c'est l'arme fatale des Merlus, qui terminent onzièmes après un ultime faux pas devant Auxerre (1-2). Et probablement deux perles dont les Merlus vont devoir laisser s’épanouir ailleurs.

21h31 : Mauvais dégagement de la défense caennaise. Lucho est à la retombée du ballon. La frappe s'impose. Mais le stratège argentin de l'OM tente un centre piqué, qui meurt en sortie de but. Enième mauvais choix. Cette saison, El Commandante les a collectionnés. Résultat : Lucho n'a délivré que trois passes décisives en 2010-2011. Pratiquement quatre fois moins que lors de l'exercice précédent, où il avait été prépondérant dans le titre marseillais. Selon la presse du matin, il va annoncer ce lundi sa volonté de partir.

21h33 : Ludovic Giuly prolonge un coup franc de Christophe Jallet. La tête du lutin parisien est sortie miraculeusement par Moulin, le gardien stéphanois. Cette saison, Paris a été le roi des occasions manquées, incapable de profiter des trous d’air de l’OL et de se placer pour la Ligue des champions.

21h34 : Eric Roy pique une grosse colère. "Ils vont le faire encore longtemps ça ! Ce n'est pas possible, à chaque fois c'est la même chose", fulmine l'entraîneur niçois. Roy reproche à ses joueurs de ne pas être assez attentifs en défense, de faire trop de cadeaux aux Valenciennois. Une constante cette saison. Nice terminera premier non-relégable.

22h03 : Une caméra de Canal+ s'attarde sur la loge occupée par Jean-Michel Aulas. A droite du président lyonnais, Bernard Lacombe, les traits crispés, affiche un visage sombre. Le tandem a été mis à rude épreuve depuis le mois d'août. Aulas dit qu'il a pris dix ans cette saison. On comprend pourquoi. Mais l’OL enchaîne une douzième qualification pour la Ligue des champions.

22h10 : Pour une fois, Chaban-Delmas se lève. Pas pour saluer la victoire bordelaise face à Montpellier (2-0). Juste pour célébrer Ulrich Ramé. A 38 ans, le gardien emblématique des Girondins sort sous les acclamations d'un public qui a souvent boudé son équipe cette saison. Ramé est enlassé Cédric Carrasso, qui le suppléé à la 55e minute. La fin d'une époque. A Bordeaux, la saison se termine sur une énième note d'émotion. Positive, celle-là.

22h14 : Adil Hermach cède sa place à David Pollet lors de Nancy-Lens (4-0). Passation de pouvoir : à l'image du RC Lens, balayé, le capitaine des Sang et Or quitte la Ligue 1 par la petite porte. Cette saison, les cadres expérimentés n'ont pas pesé sur le destin du RCL. L'an prochain, la jeune génération devra relever la tête... à l'échelon inférieur.

22h24 : A près de quinze mètres de sa ligne de but, Hugo Lloris s'envole pour aller chercher le ballon dans les airs. "Laisse!", lance le gardien lyonnais à Diakhaté. Dans la souffrance, Lloris est un antidote efficace. A ses prestations de haut vol, le portier international s'est aussi affirmé dans les paroles. Selon les calculs de L’Equipe, Lloris a remporté quinze points à Lyon cette saison. Sans lui, Lyon aurait terminé neuvième.

22h29 : Cette saison, Montpellier a fait honneur à sa réputation d'une équipe rugueuse en restant jusqu’au bout dernier au classement du fair-play (78 jaunes et 9 rouges). Cyril Jeunechamp l'entretient à Bordeaux. Le latéral gauche héraultais perd ses nerfs. Il jette de dépit le ballon dans la tête de Marange. Second carton jaune. Expulsion. La première, pas la dernière : dix minutes plus tard, Joris Marveaux rejoint lui aussi prématurément les vestiaires.

22h38 : D'une frappe limpide du gauche, Lisandro met Lyon à l'abri et enterre Monaco. Dix-septième but de l'Argentin, qui a souvent délivré Lyon cette saison. Quand il en avait envie.

22h40 : Marvin Martin est ému. Le stratège sochalien a vraisemblablement joué son dernier match sous les couleurs jaunes et bleues. Du moins, le souhaite-t-il. Le meilleur passeur du Championnat reste plusieurs minutes sur la pelouse d'Arles-Avignon. Il congratule ses coéquipiers, salue les supporters doubistes. Si Sochaux possède la quatrième attaque de France, Martin y est pour beaucoup.

22h41 : Loïc Rémy égalise de la tête. Vingt minutes plus tôt, l'attaquant marseillais avait déjà marqué en perforant la défense caennaise plein axe. Rémy finit la saison en boulet de canon. Du haut de ses seize réalisations, l'ancien Niçois a justifié l'investissement de l'OM. Le recrutement marseillais n'aura pas échoué sur toute la ligne.

22h42 : Le stade Michel d'Ornano chante, explose. Les 21.000 supporters caennais donnent de la voix. Soulagement : dans le même temps, Monaco se noie à domicile face à Lyon. Cette fois, Malherbe se sauve lors de la dernière journée. Pas comme en 2004-2005 et en 2008-2009, où les Normands avaient chuté au dernier moment.

22h44: Marcel-Picot chante son bonheur. Paul Fischer, l'adjoint de Pablo Correa depuis ses débuts en Lorraine il y a neuf ans, sort un maillot de l'ASNL floqué au nom du technicien uruguayen. Correa et le stade Marcel-Picot se quittent bons amis. Nancy est sauvé.

22h52 : On entre dans le temps additionnel. Valenciennes mène 2-1 face à Nice. Son maintien est assuré. Grégory Pujol sort sous l'ovation de Nungesser. Le buteur nordiste a encore frappé. Un doublé pour endosser, une fois de plus, le costume du sauveur. Dix-sept buts au compteur : à 31 ans, Pujol s'est enfin révélé. Il était temps.

22h55 : "On est en Ligue 1, on est en Ligue 1..." Francis-Le Blé est aux anges. Brest vient de perdre face à Toulouse (0-2). Mais il a rempli l'objectif maintes fois clamé par Alex Dupont : le maintien. Même lorsque son équipe trustait le haut de tableau, l'entraîneur breton n'a jamais dévié de sa feuille de route. Alors forcément, il savoure. Pour la circonstance, ‘Sir Alex’ a revêtu d'un peignoir du plus bel effet.

22h57: La boucle est bouclée. A Geoffroy-Guichard, Grégory Coupet range les gants sur la pelouse de ses débuts. Le gardien parisien met un terme à une carrière débutée en 1993. Claude Makelele rend son brassard. Lui aussi raccroche les crampons. Les deux vétérans ont été les leaders du vestiaire parisien. L'an prochain, ils ne seront plus là.

23h02 : Laurent Banide se présente en conférence de presse. L'entraîneur monégasque est au bord des larmes. En 2008, il avait sauvé l'ASM de la relégation. Pas cette fois. Le chantier laissé par Guy Lacombe était trop grand.

23h05 : Au Stadium Lille Métropole, la fête bat son plein. Sur le podium installé dans le rond central, Moussa Sow reçoit des mains de Michel Seydoux, son président, le trophée de meilleur buteur du Championnat. A l'instar du Losc, le Sénégalais n'a pas tremblé dans le sprint final. Un triplé face à Rennes pour terminer en beauté, et vingt-cinq réalisations au compteur. Soit trois de plus que le Lorientais Kevin Gameiro. Sow peut remercier Gervinho, auteur de sa dixième passe décisive. Mais aussi Eden Hazard. Le troisième larron de l'attaque lilloise y est aussi allé de son caviar pour son compère de l'attaque nordiste. La neuvième offrande du Belge. Le trio Sow-Gervinho-Hazard a signé 69% des 68 buts lillois inscrits cette saison. Il s'est évidemment montré déterminant dans le titre de champion conquis par le LOSC.