Un duo intouchable ?

Guillaume Hoarau et Mevlut Erding sont dans le même bateau. Dimanche dernier, le Réunionnais quittait Montpellier (1-1) la tête basse. Une tête sur le poteau et quelques occasions manquées, une semaine après une prestation décevante et une sortie sous quelques sifflets au Parc face à Auxerre (2-3), ont confirmé la mauvaise passe traversée par l'avant-centre parisien. Le Turc n'est pas davantage en réussite. Face à Dortmund (0-0), il a lui aussi été chahuté par le Parc au moment de son remplacement, après trois duels perdus face au gardien adverse. En ce moment, ce duo prometteur sur le papier suscite le doute. Attendu comme le point fort du PSG, il en est aujourd'hui le talon d'Achille.

Sur ce début de championnat, les statistiques ne parlent pas en faveur des deux attaquants parisiens. Hoarau a inscrit trois buts, Erding deux, et les deux hommes ont chacun délivré une passe décisive. Ils sont directement impliqués sur un gros tiers des 16 buts marqués par le PSG en Ligue 1 depuis la reprise, ce qui constitue un rendement assez faible pour une ligne d'attaque. Il s'explique surtout par un manque de réalisme criant. Le Réunionnais et le Turc font partie des joueurs qui frappent le plus en championnat. Mais leur taux de réussite est extrêmement bas. Hoarau a converti 8,1% de ses tirs (3 buts sur 37 tirs tentés), Erding seulement 5,8% (2 buts sur 34 tirs tentés), alors que les deux joueurs ont plutôt tendance à cadrer (16/37 pour Hoarau, 14/34 pour Erding). A titre de comparaison, Dimitri Payet, meilleur buteur du championnat, affiche un taux de réussite supérieur à 25,8% (8 buts inscrits sur 31 tirs tentés). Le Stéphanois a besoin de moins de quatre tirs pour trouver les filets. Il en faut plus de dix aux deux attaquants parisiens pour marquer un but.

Paris ne s'en inquiète pas. Le manque de réalisme de ses deux attaquants n'est que temporaire pour la majorité des joueurs du PSG. Leur complémentarité n'est en tout cas pas remise en question. Si les buts tardent à venir, les opportunités sont là. "On se créé énormément d'occasions. Les attaquants sont frustrés car ils ne les mettent pas au fond", résumait Claude Makelele vendredi en, conférence de presse. Avant, c'était notre pêché mignon, il n'y en avait pas autant d'aussi nettes. Il suffit juste d'un petit déclic. Un jour ça va payer. Le plus important, c'est de se créer des occasions. Mevlut (Erding) en a tellement. Avec Guillaume (Hoarau), ils ont toujours été complémentaires. On essaie de trouver les solutions entre nous". Peguy Luyindula, bien placé pour connaitre le phénomène en tant qu'attaquant, est du même avis que son capitaine. "C'est toujours dur pour un attaquant de ne pas réussir à marquer. Mais ça va revenir, ce n'est qu'une question de temps. On a toujours confiance les uns envers les autres", affirme l'ancien Marseillais.

Le PSG se veut patient avec un duo sur lequel il a beaucoup misé quand il a déboursé 9 millions d'euros pour aller chercher Erding à Sochaux à l'été 2009. Trop patient ? "Quand tu vois qu’on ne te fait pas jouer alors que les autres attaquants ne marquent pas un but, tu t’interroges. J’ai beaucoup de respect pour Mevlut et Guillaume, mais ils traversent une mauvaise passe. Dans les autres lignes, la concurrence existe. Pas en attaque, visiblement", faisait ainsi remarquer Mateja Kezman après la résiliation de son contrat cette semaine. Malgré le départ du Serbe, qui n'entrait pas dans les plans de Kombouaré de toute façon, les solutions de rechange existent. Le duo Hoarau-Giuly avait fait ses preuves il y a deux saisons sous les ordres de Paul Le Guen. Luyindula, leader du classement des buteurs de L1 encore en activité (86 réalisations), a lui aussi des arguments à faire valoir. Dans tous les cas de figure, Paris ne pourra pas se reposer éternellement sur la réussite de Nenê en attaque. Le club de la capitale attend avec impatience le déclic qui relancera son duo. Si celui-ci arrivait face à Marseille, il serait d'autant plus apprécié.