Roux, retour amer

Jouera ? Jouera pas ? La participation de Nolan Roux au Brest-Lille de samedi soir (19h00) fait jaser. Pour le clan breton, cela ne fait aucun doute : leur ancien buteur ne sera pas aligné à la pointe de l'attaque nordiste. C'est, à croire le président Michel Guyot, ce que prévoit un accord verbal passé entre les deux clubs en janvier, lorsque Roux a quitté Brest pour rejoindre les Dogues. "C'est le même accord que l'on avait passé avec eux au sujet de Larsen Touré (transféré de Lille à Brest en août 2010), rappelle Guyot dans Ouest-France. A l'époque, (Rudi) Garcia avait même appelé Corentin Martins pour le lui rappeler ! On m'a imposé ces conditions l'an passé, j'espère que M. Garcia ne fera pas de problèmes..."

L'entraîneur lillois ne l'entend pas de cette oreille. "Il n’y a pas de clause pour Nolan Roux", a-t-il assuré en conférence de presse. Au moment de rallier le Nord, Nolan Roux s'est pourtant bien entretenu avec Michel Guyot à ce sujet. "Le président de Brest m'avait dit : 'J'ai mis une clause dans ton contrat, tu n'as pas le droit de jouer contre nous', a raconté l'attaquant nordiste vendredi. Sur le coup, j'ai rigolé, mais après il m'a dit : 'Non, non, c'est sérieux'. Je me suis renseigné, ce n'est pas possible de faire ça. Il n'y a aucun accord écrit. Moi, j'ai envie de jouer ce match." De toute façon, l'engagement pris à haute voix n'a aucune valeur. Au grand dam d'Alex Dupont : "Pour ce que les gens font de ce genre de clauses verbales, de toute façon..."

Que le coach brestois se rassure : après des débuts tonitruants, Roux n'est plus indiscutable chez les Dogues. Son quatrième et dernier but sous le maillot lillois en L1 remonte au 22 février, à Sochaux (0-1). De retour de blessure, Tulio de Melo a profité de sa panne offensive pour se rappeler au bon souvenir de son entraîneur. Au détriment de Roux, qui a débuté sur le banc les trois dernières rencontres, face à Valenciennes (4-0), Evian-TG (0-3) et Toulouse (2-1). "C'est un petit peu spécial, je n'ai pas été beaucoup remplaçant à Brest, lâche-t-il. Ce sont des choix d'entraîneur. Tulio marque des buts, il est dans une phase ascendante. C'est à moi de montrer que je peux débuter le match. Il faut de la concurrence pour progresser. Il faut que j'apprenne à vivre avec ça, pour gagner en maturité." A 24 ans, le temps de l'insouciance est révolu. Celui de sa parenthèse bretonne aussi. "Même si je sais très bien que ma réussite ici est due au boulot que j'ai effectué à Brest."