Dejan Lovren (OL), anatomie d'un échec

La semaine passée, Dejan Lovren est arrivé en tête d'un sondage sur le site internet du quotidien espagnol El MundoDeportivo. Il était demandé aux supporters du Barça de désigner leur recrue défensive préférée pour la prochaine saison. Bon dernier lors des premières heures de cette consultation, le Croate a finalement terminé largement en tête, devant Hummels notamment, grâce à l'hilarante opération #MèsQueUnQuenelle lancée sur Twitter par des fans de l'OL soucieux de voir le croate plier bagages : "On clique tous pour refiler Lovren au Barça", écrivait ainsi l'un d'eux.

Une gigantesque blague qui aurait pu être une réalité si l'intéressé avait été aussi fort que les dirigeants lyonnais l'avaient laissé entendre lors de son arrivée, au mois de janvier 2010. "C'est un investissement considérable, la concurrence était forte et sérieuse", se félicitait à l'époque Jean-Michel Aulas quand son conseiller, Bernard Lacombe, comparait le nouveau venu au Brésilien Edmilson, champion du monde 2002, passé à Lyon entre 2000 et 2004.

Or, trois ans après cette arrivée en grande pompe, une question : mais quand diable Dejan Lovren a-t-il été vraiment bon avec l'Olympique Lyonnais? Trimbalé pendant sa première demi-saison par Claude Puel à tous les postes de la défense les rares fois où il était aligné, il n'avait pas vraiment pu marquer des points. En2010-2011, après que Puel ait débuté avec une charnière Toulalan-Cris, il s'était retrouvé rapidement en concurrence avec Diakhaté afin d'épauler Cris dans l'axe. Malgré tout, avec 28 matchs de L1 et six de Ligue des champions, cet exercice reste à ce jour son plus abouti entre Rhône et Saône. Car la saison 2011-2012 a été un calvaire pour le Croate, entre suspensions, douleurs récurrentes aux tendons d'Achille et blessure au pied droit dès l'entame de la finale de la coupe de France face à Quevilly (1-0).

Son exercice actuel a été marqué cet automne par une déchirure à la cuisse droite, qui avait initialement été diagnostiquée comme une contracture par le staff médical de Lyon. Un épisode qui avait déclenché la colère de Lovren. Il s'est également senti floué quelques semaines plus tard lorsque Zlatan Ibrahimovic lui avait marché sur la tête (PSG-OL : 1-0, le 16 décembre) sans s'attirer les foudres de la commission de discipline. Sur ce coup, le Croate ne peut reprocher à Jean-Michel Aulas de ne pas l'avoir soutenu, tant le président lyonnais avait clamé sa colère après cet épisode. Par contre, personne à Lyon n'est jamais monté au créneau contre le corps arbitral, auquel le joueur reproche sa trop grande sévérité à son égard (déjà sept cartons rouges depuis son arrivée). D'où, peut-être, le récent coup de gueule de Lovren dans la presse de son pays : "Franchement, je suis très déçu du comportement de certaines personnes au club. (…) Personne ne se demande pourquoi je ne suis pas au meilleur de ma forme. Ce qui m’a vraiment frappé, c’est que personne ne vienne m’encourager et m’aider à régler ce problème. Le club tue ma sérénité."

Tenue deux jours après son implication sur le but de la victoire sochalienne (1-2), cette sortie médiatique n'a pas été du goût de Rémi Garde : "J'ai discuté avec lui, j'ai la conviction que ses paroles ont dépassé largement sa pensée. Il n'est pas aussi isolé au sein de l'OL : avec moi, à chaque fois qu'il a été disponible, il a été très souvent titulaire, il ne peut pas pointer du doigt un manque de confiance. (…) Il est possible qu'il soit sanctionné pour ses propos."

Laissé au "repos" le week-dernier à Reims, le stoppeur ne s'est pas entraîné cette semaine avec le groupe, mais Rémi Garde réfute l'idée d'une mise à l'écart : "Il s'est blessé à un pied en ratant une marche chez lui (sic), les examens ont révélé un petit problème à un pied, il est forfait pour Toulouse dimanche. J'espère vite le récupérer". Interrogé sur le "cas" Lovren, le capitaine, Maxime Gonalons, a essayé de voler au secours de son partenaire : "Aujourd'hui, Dejan est un petit peu blessé (sic), un peu moins bien. Il faut l'aider car je suis persuadé qu'il reste un très bon joueur et qu'il peut nous apporter d'ici la fin du championnat." N'empêche que les journalistes espagnols doivent avoir du mal à comprendre.