L’ASSE tiendra-t-elle la distance ?

C'est le tube de cette année 2013. Saint-Etienne est la seule équipe de Ligue 1 à ne pas avoir perdu depuis début janvier. Un parcours qui a donné de l'épaisseur aux rêves stéphanois. Les Verts sont engagés sur trois tableaux : Coupe de la Ligue (finale), Coupe de France (quart de finale) et L1 où le podium n'est qu'à deux points. Ce sont les trois mois qui viennent qui scelleront définitivement le sort des Verts. L'ASSE a-t-elle les moyens de ses nouvelles ambitions ? Tentatives de réponse.

Saint-Etienne possède le duo d'attaquants le plus prolifique de Ligue 1 en 2013. Aubameyang marche sur l'eau en ce début d'année. Le Gabonais a  marqué  lors  de  ses  cinq  derniers  matches  de  L1.  Il s'agit de  la meilleure série de la saison, même Ibrahimovic n'a pas fait mieux. Le dernier joueur à avoir réalisé la passe de cinq en L1 était Modibo Maïga (mars-avril 2012). Brandao n'en est pas passé loin lui qui compile en 2013 quatre buts en six journées. Ce duo, taillé sur mesure, est parfaitement complémentaire. L'un prend la profondeur quand l'autre joue à merveille le rôle de pivot et les deux se trouvent les yeux fermés.

La stat qui fait la différence : Depuis janvier, Brandao et Aubameyang sont impliqués sur 68% des buts de l'ASSE, meilleure attaque de L1 en 2013. Aubameyang a compilé sur cette période six buts et deux passes décisives, Brandao quatre buts.

Saint-Etienne a continué cet hiver son quasi-sans-faute dans le recrutement. En engageant Mathieu Bodmer et Yohan Mollo, les Verts se sont renforcés juste ce qu'il fallait. Mollo leur apporte la percussion et la justesse sur un côté gauche où Max-Alain Gradel était fantomatique depuis le début de saison. Bodmer offre à Christophe Galtier un profil inédit dans son effectif. Celui d'un meneur axial capable d'évoluer juste derrière la pointe.

La stat qui fait la différence : En quelques matches, les deux recrues pèsent déjà sur les statistiques de Saint-Etienne. Mollo a d'ores et déjà compilé deux buts et autant de passes décisives alors que Bodmer, qui n'a connu qu'une titularisation, en est à un but et deux passes décisives toutes compétitions confondues.

Saint-Etienne a l'un des meilleurs bancs de Ligue 1. Ses concurrents pour le podium, hormis l'OM, ne sont pas aussi bien armés en la matière. Avec Zouma, Mignot, Ghoulam, Guilavogui ou Cohade, Bodmer et Hamouma, les seconds couteaux de l'ASSE sont bien plus que des recours. Cette saison, l'ASSE a musclé sa feuille de match en doublant les postes et grâce à l'explosion au plus haut niveau de ses jeunes pousses. Face au calendrier qui attend les Verts, cette richesse sera un atout primordial.

La stat qui fait la différence : Depuis le début de saison, les joueurs entrés en cours de jeu pour l'ASSE ont inscrit dix buts et délivré cinq passes décisives, c'est dire si le banc de touche joue une part prépondérante dans la bonne saison stéphanoise. 

Saint-Etienne n'a pas construit son effectif pour courir plusieurs lièvres à la fois. Certes, son banc est bien garni, mais cette fin d'année est un véritable chemin semé d'embûches. Aucune équipe de L1 hormis le PSG, et son effectif XXL, et Bordeaux, qui n'a plus grand-chose à jouer en L1, ne disputeront autant de rencontres que les Verts avant juin. La finale de la Coupe de la Ligue pourrait également focaliser les attentions et vampiriser les énergies. Avant sa finale en 2011, Montpellier se battait pour les places européennes. La défaite face à l'OM avait complètement démobilisé le groupe qui avait terminé aux portes de la relégation.

La stat qui fait mal : Saint-Etienne enchaînera six matches en trois semaines du 6 au 27 avril dont le quart de finale de Coupe de France, la finale de la Coupe de la Ligue ou encore un déplacement à Lyon. C'est sans doute là que se jouera la saison de l'ASSE. Le bilan de fin de saison dépendra de la capacité des Stéphanois a encaissé un rythme de rencontres pour lequel ils ne sont pas programmés.

Saint-Etienne a perdu sa culture de la gagne. Abonnés aux lauriers jusqu'au début des années 80, les Verts n'ont plus rien gagné depuis 1981. Ce n'est pas faute d'avoir tutoyé les sommets ces dernières années. Les Verts ont quelques fois frôlé le haut du tableau, connu quelques demi-finales de Coupes mais sont toujours restés à quai si l'on excepte une qualification pour la Coupe de l'UEFA à l'issue de la saison 2007-08. Leurs dernières fins de saison ont davantage ressemblé à des chemins de croix qu'à des triomphes. Saint-Etienne a clairement perdu l'habitude de se battre pour un titre ou un top 5.

La stat qui fait mal : Ces deux dernières saisons, Saint-Etienne a longtemps cru pouvoir décrocher une place dans le top 5 voire mieux. En 2010-2011, les Verts occupaient la cinquième place à l'issue de la 22e journée. Mais huit défaites lors des seize dernières journées les ont condamnés à une anonyme dixième place. En 2011-12, Saint-Etienne avait sa place dans le top 5 après 26 journées avant d'aligner sept défaites lors des dix dernières journées et de finir septième.

Nice, Rennes et le PSG. Les trois prochains adversaires de l'ASSE donnent le ton de sa fin de saison. Les Verts vont devoir se coltiner un calendrier corsé jusqu'à la 38e journée. Il faudra se rendre à Gerland et à Lille ou encore recevoir l'OM. La fin d'année 2012 et la multiplication des affiches face à des gros avaient largement ralenti les Verts dans leur saison. Sauront-ils cette fois mieux aborder ce virage décisif ? 

La stat qui fait mal : En 2013, Saint-Etienne n'a rencontré, en championnat, qu'une seule équipe de l'actuel top 10 de la L1 : Montpellier.