OM-PSG: Un choc, un vrai

Dix-huit ans déjà. Depuis la fin mouvementée de l'ère de Tapie, jamais plus l'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain n'avaient été titulaires des deux premières places du championnat au moment de s'affronter. De quoi ternir le caractère sportif du choc entre les deux clubs, plus souvent ramené à l'opposition entre deux métropoles jalouses qu'entre deux fers de lance du championnat de France. Bientôt, tout cela ne sera plus que du passé. Sur la pelouse du Stade Vélodrome, c'est bien la tête de la Ligue 1 qui est en jeu, entre le Paris Saint-Germain aux nouvelles dimensions et un Olympique de Marseille au collectif régénéré en ce début de saison.

Depuis le coup d'envoi du championnat, personne ne rivalise avec les deux meilleurs ennemis de Ligue 1. Les Marseillais ont connu leur premier revers la semaine dernière, à Valenciennes (4-1), mais ils ont su relever la tête en milieu de semaine, avec la réception de Limassol (5-1). Dynamique inverse pour le PSG, défait à Porto mercredi (1-0) mais qui reste sur quatre succès en championnat. Mais les Parisiens, prêts à rebondir, n'ont pas l'intention de laisser filer cette opportunité de prendre les commandes du championnat après une mise en route plus délicate. "Début septembre, personne n'aurait dit que le PSG serait premier après huit journées", rappelle Carlo Ancelotti dans un entretien à L'Equipe.

A Marseille non plus, pas question de s'effacer. "On va s'arracher, être des hommes", nous promet André Ayew dans l'entretien qu'il nous a accordé cette semaine. Elie Baup se fait plus direct encore : "c'est le genre de confrontation qui nous fait monter aux arbres !" A la rivalité naturelle entre les deux clubs, s'ajoute désormais l'opposition sportive retrouvée et une autre dimension, plus récente. "Pour traiter d'égal à égal avec Paris et son énorme potentiel financier, nous allons nous battre avec des armes différentes", prévient Baup. Et l'entraîneur marseillais d'en appeler à "la foi, l'amour du maillot et la volonté de se surpasser dans un contexte comme celui-là". Autant de valeurs qui font de ces rencontres des matches vraiment à part.

Même Carlo Ancelotti, défait lors de ses deux visites à Marseille, le sait. L'ambiance est bouillante dans les grandes soirées au Vélodrome. Pourtant, aucun des douze derniers OM-PSG en Ligue 1 n'a vu l'arbitre dégainer un carton rouge. Le dernier remonte au 15 février 2000 lorsque les deux Leroy avaient été expulsés, Jérôme pour l'OM et Laurent pour le PSG. Et dire que Tony Chapron, qui officiera comme arbitre, n'a plus la gâchette aussi facile que par le passé...

Carlo Ancelotti a retenu un groupe de 20 joueurs pour le déplacement à Marseille. Lavezzi, Bodmer et Motta, blessés, n'en font pas partie. Mamadou Sakho, suspendu, non plus. La charnière centrale en défense sera donc 100% brésilienne, Alex reprenant sa place aux côtés de Thiago Silva. Lavezzi, Bodmer et Motta, blessés. Il se pourrait que ce ne soit pas le seul changement en défense par rapport au déplacement à Porto. Ancelotti pourrait aligner Armand à gauche et Jallet à droite, en lieu et place de Maxwell et Van der Wiel. Au milieu, Javier Pastore est ressenti pour animer le jeu à la place de Nene, qui se retrouverait alors sur le banc, Menez et Ibrahimovic composant le tandem d'attaque. A Marseille, Elie Baup peut s'appuyer sur l'ensemble de son effectif, à l'exception de Souleymane Diawara et Leyti N'Diaye. L'entraîneur phocéen alignera son 4-2-3-1 avec André-Pierre Gignac seul en pointe. Selon toute vraisemblance, Loïc Rémy débutera donc la rencontre sur le banc. En soutien de Gignac, Baup pourrait choisir de titulariser les frères Ayew, chacun sur un côté, et Mathieu Valbuena dans l'axe.