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Ce PSG va marquer son temps et l'histoire

Martin Mosnier

Publié 08/05/2014 à 19:02 GMT+2

Où se situe ce PSG dans l’histoire du championnat de France ? Est-il le champion plus talentueux ? Le plus efficace ? Le plus dominateur ? Nous avons tenté de le comparer à ses devanciers les plus marquants à travers cinq critères.

La joie du PSG et de Zlatan Ibrahimovic

Crédit: AFP

Tout puissant, seul au monde, sans égal. Le PSG a survolé la Ligue 1 cette saison. D'août à mai, il y a eu Paris et les autres. Sacrés ce mercredi, les Parisiens décrochent le quatrième titre de leur histoire, le plus incontestable. Mais où le situer dans l'histoire du championnat de France ? Cette saison du PSG est-elle plus impressionnante que celle de l'OL en 2005-2006 ? Ce Paris-là est-il plus omnipotent que le Reims des années 60, le Saint-Etienne des années 70, l'OM du début des années 90 ou le Lyon des années 2000 ? Tentative de réponse en cinq critères.

Nombre de points : Le record leur tend les bras mais…

Voilà un critère qui permet de classer objectivement tous les champions de l'histoire. Le record du nombre de points récoltés à l’issue d’une saison est détenu par Lyon. En 2005-06, les Gones affichaient un bilan de 25 victoires, 9 nuls et 4 défaites avec 84 unités au compteur. Si on applique la victoire à trois points depuis 1932, ce sont Nantes (1965-66) et Reims (1959-60) qui détiennent la meilleure marque avec 86 points. Avec 83 unités et encore deux journées à jouer, Paris peut entrer dans l'histoire et établir un nouveau record. Reste que ce PSG ne dépassera pas le nombre de points marqués par match. Le grand Saint-Etienne  d’Albert Batteux (saison 1969-1970) reste intouchable avec 2,38 unités (2,34 pour le PSG s'il remporte ses deux derniers matches) mais son total reste inférieur sur une saison entière (56 avec la victoire à deux points, 81 en convertissant chaque succès à trois points) pour la simple et bonne raison que le championnat se jouait alors à 18 clubs.
  • La référence : Saint-Etienne  1969-70.
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L'AS Saint-Etienne, championne en 1969-70

Crédit: AFP

Nombre de défaites, nombre de victoires : Un excellent bilan mais pas un bilan record

La fin de saison en eau de boudin empêche déjà le PSG de s'établir comme la référence. Longtemps, pourtant, le PSG a trimballé son invincibilité en Ligue 1 cette saison. Il a fallu attendre la 16e journée pour voir Paris tomber (à Evian, 2-0). La défaite à Gerland (1-0) en avril a assuré au Nantes de Suaudeau (1994-95) de rester le seul recordman du plus petit nombre de défaite sur une saison. Le revers face à Rennes mercredi (1-2) place Paris dans la moyenne globale des plus grands champions de l'histoire. S'il ne trébuche plus avant la fin de l'exercice, Paris signera un excellent bilan avec seulement trois défaites. Il égalera le PSG 1993-94 ou l'OM 1991-92, deux véritables rouleau-compresseurs.
Au rayon victoires, là encore, Paris fait très fort. Peut-être même plus fort que jamais. Pour l'heure, les joueurs de Laurent Blanc comptent 25 succès avant leurs deux derniers matches. Or le record, co-détenu par quatre équipes, est de… 26. Mais les Verts de 1970 s'étaient arrêtés à 25 en seulement 34 matches. Quoi qu'il en soit, avec au moins une victoire de plus, le PSG cuvée 2014 figurera dans ce domaine parmi les plus grands.
  • La référence : Nantes 1994-95 (défaites), Reims 1959-60, Monaco 1960-61, Nantes 1965-66, Nantes 1979-80 (victoires)
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Le PSG à Nantes en début de saison

Crédit: AFP

L'impression de domination : Paris, une référence

Au-delà des critères statistiques et purement objectifs, un champion est jugé sur les dégâts qu'il cause à ses adversaires, sur sa faculté à se rendre un match facile, sur l'écart de niveau avec la concurrence. Sur cet aspect-là, Paris n'est pas loin de s'inscrire comme une référence dans l'histoire du championnat de France. Rarement un champion n'avait dégagé autant l'impression de dominer son sujet. Si Monaco voire Lille ont semblé accrocher le wagon du PSG en début de saison, ils n'ont pas tenu la distance. Paris comptait déjà cinq points d'avance après 23 journées. L'identité du champion 2013-14 n'a jamais fait de doute.
Les raclées infligées par le PSG aux sans-grades l'ont clairement isolé dans sa toute-puissance. Bastia (4-0, 0-3), Reims (3-0, 0-3), Lorient (4-0), Nantes (5-0), Lyon (4-0), Sochaux (5-0), Valenciennes (3-0) : plus du tiers des équipes de L1 a subi cette saison une défaite du PSG avec trois buts d'écart au moins. Sa différence de but dit tout : +55. L'écart avec le commun des mortels est monstrueux. Même au temps de sa splendeur, l'OL n'a jamais tutoyé de tels chiffres (+42 au mieux).  Ce PSG nous ramène au noir et blanc. Voilà 42 ans qu'un champion n'avait pas affiché une telle différence de buts (+58, Saint-Etienne 1969-70). 
Lors des trente dernières années, seul le Lyon de Gérard Houiller ou l'OM du début des années 90 ont semblé pouvoir rivaliser avec ce PSG dans l'impression de domination qu'ils dégageaient. Ces équipes-là, comme pour le PSG de Blanc, ont ressemblé à des géants dans une cour d'école. Le seul bémol que l'on puisse adressé aux Parisiens cette saison reste leur incapacité à vaincre leurs deux principaux concurrents (Monaco et Lille).
  • Les références : Reims 1959-60, Saint-Etienne 1969-70, Marseille 1992-93, Lyon 2005-06 et Paris 2013-14.
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Zlatan Ibrahimovic (PSG) face à Nantes (2014)

Crédit: AFP

Qualité de jeu : Blanc leur a fait franchir un cap

C'est ce qui différencie ce PSG de celui d'Ancelotti. Cette saison, Laurent Blanc a donné une identité claire au jeu parisien basée sur la conservation du ballon. Voilà comment le PSG a construit sa domination. Dans le jeu, Paris a indéniablement progressé en insistant sur la créativité offensive. Parfois attrayant, souvent séduisant, Paris a allié le fond et la forme. Là où le Lyon des années 2000 pouvait se montrer chirurgical et réaliste, le PSG se montrait plus créatif et audacieux. Les dirigeants de QSI voulait doter le PSG d'un jeu à la barcelonaise, Blanc a exaucé leur souhait. Ce fut surtout le cas en première partie de saison où le PSG a, plusieurs fois, enchanté le Parc. La fin de saison est plus laborieuse mais cet exercice place Paris comme successeur du Nantes 1994-95 des Pedros, N'Doram et autres Loko. Dix-neuf ans séparent les deux champions mais ils sont liés par une certaine idée du beau jeu qu'aucune autre équipe, dans cet intervalle, n’a semblé aussi bien incarner.
  • La dernière référence : Nantes 1994-95.
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Le onze de Nantes, champion en 1994-95

Crédit: Imago

Qualité de l'effectif : Une constellation de stars inégalée ou presque

Rarement, voire jamais, une équipe du championnat de France n'avait regroupé autant de talents et de stars dans son effectif. Sur ses 24 joueurs, Paris compte 19 internationaux dont le capitaine du Brésil (Thiago Silva) ou encore deux incontournables de l'équipe type des Bleus (Cabaye et Matuidi). Quatrième, et premier avant-centre du classement du Ballon d'Or 2014, Zlatan Ibrahimovic est aujourd'hui la référence mondiale à son poste comme Thiago Silva. En Ligue 1 ou Division 1, c'est un luxe que peu de clubs dans l'histoire ont pu se payer. Voilà aussi pourquoi Paris marque son temps.  Pour trouver pareil concentration d'étoiles, il faut remonter à l'OM de Tapie. A l'été 1990, Marseille présente les deux tiers de l'équipe de France (Papin, Cantona, Amoros, Boli, Casoni, Pardo, Di Méco, Tigana…) et de véritables stars internationales (Dragan Stojkovic, Carlos Mozer, Chris Waddle, Abedi Pelé). L'OM était alors une constellation inégalable. Comme le PSG cette saison…
  • La référence : OM 1990-91, PSG 2013-14.
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Chris Waddle, l'une des nombreuses stars de l'OM au début des années 1990

Crédit: Panoramic

Conclusion :

Ce PSG n’est pas loin d’incarner la référence absolue dans l’histoire du championnat de France. Plus audacieux et talentueux que le grand OL des années 2000, plus efficace que l’OM du début des années 1990 en terme de points, il a dominé son exercice comme seules les grandes références de l’histoire à leur époque. Si on se cantonne aux statistiques et à l'ampleur de la domination, l’ASSE du début des années 1970 est la seule à rivaliser avec lui. Paris se situe sans doute juste derrière ces Verts de la grande époque, les dépassant même sur le talent pur de l'effectif.
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Zlatan Ibrahimovic (PSG) buteur face à Monaco 2014

Crédit: AFP

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