OL - ASSE (1-2), notre antisèche : Dans la course au podium, les Verts ont plus de munitions

La victoire de Saint-Etienne dans le derby, c'est d'abord celle de Christophe Galtier sur Rémi Garde. L'entraîneur de l'ASSE a innové en alignant d'entrée une défense à cinq. Un système qui aurait pu laisser craindre un match fermé sur le papier. Il s’est finalement avéré être un 3-5-2 plutôt offensif sur le terrain avec une défense centrale à trois têtes Zouma-Perrin-Bayal pour fermer les espaces dans l'axe à Gomis et Lacazette et les deux latéraux chargés de plonger sur les côtés. L'OL n'a jamais su trouver de solution et a notamment laissé à Trémoulinas toute la liberté dans son couloir gauche pour monter aux avant-postes. Garde a attendu la fin de match pour modifier son 4-4-2 et bloquer les côtés. Trop tard.

Pour la première fois de la saison, Galtier avait également titularisé ensemble Brandao et Mevlut Erding. Encore un choix payant. Passe décisive du premier, but du second. L'ouverture du score des Verts vient d'un centre de Trémoulinas remis de la tête par le Brésilien pour l'ancien Rennais (28e). Le technicien a ensuite eu le nez creux en faisant entrer Max-Alain Gradel à la place d'Erding (67e). Quelques minutes plus tard, l'Ivoirien convertissait le seul tir cadré de Saint-Etienne en seconde période et envoyait les siens au paradis.

Le choix tactique de Galtier a permis à Benoît Trémoulinas de briller. Très actif sur son côté gauche, le latéral a été impliqué dans la plupart des occasions stéphanoises, dont l'ouverture du score, même s'il a parfois abandonné ses tâches défensives. Averti, il sera suspendu face à Reims. Loïc Perrin a lui signé un nouveau match très solide en défense, tout comme Stéphane Ruffier, auteur de deux parades décisives. Brandao, s'il a été passeur pour Erding, a aussi gâché une belle contre-attaque en fin de match.

Bafétimbi Gomis devra attendre pour célébrer son 100e but en Ligue 1. Mais sa première passe décisive de la saison, un magnifique ballon piqué, a offert à Lacazette son 14e but en championnat. En défense, l'OL a dû bricoler. Aligné dans l'axe, Maxime Gonalons a été solide… à l'exception d'une erreur de marquage sur l'ouverture du score. Corentin Tolisso était lui titularisé sur le côté droit et a beaucoup souffert face à Trémoulinas. Anthony Lopes a quant lui sauvé Lyon à plusieurs reprises. Mais il a servi involontairement Gradel sur le but de la victoire. Yoann Gourcuff, après une première période discrète, est sorti sur blessure (cheville).

Une victoire des Verts dans le 108e derby de l'histoire était loin d'être acquise. Pas seulement parce qu'ils n'avaient remporté qu'un seul de leurs 29 derniers affrontements face à l'OL. L'égalisation de Lacazette aurait pu mettre fin à leurs espoirs. Grâce à Gradel, c'est en effet la première fois que Saint-Etienne marque plus d'un but en 19 derbies. La dernière fois, c'était le 26 février 2005 (défaite 3-2 à Lyon). Signe que les forces se sont inversées dans le Rhône. C'est d'ailleurs la première fois que l'OL perd deux matches de suite en championnat depuis 1997…

Les anciens Stéphanois ne boudent pas leur plaisir…

L'OL aurait pu bénéficier d'un penalty. Ou aurait dû, selon l'interprétation. A la 63e minute, Bayal Sall stoppe de la main un centre de Jimmy Briand à l'entrée de la surface. Bien placé, l'arbitre Rudy Buquet n'a rien sifflé. Volontaire ou involontaire ? Le ralenti accrédite plutôt la seconde thèse et montre que, si le défenseur stéphanois avait la main décollée du corps, l’intentionnalité n’est pas flagrante. Loin de là. Mais M. Buquet aurait tout aussi bien pu le sanctionner. On a vu des penalties sifflés pour de tels faits de jeu. Les Lyonnais, eux, ne décolèrent pas. Il y a deux semaines, contre Monaco à Gerland (2-3), Lyon avait été pénalisé par un arbitrage raté de Fredy Fautrel qui avait accordé trois buts malgré des situations de hors-jeu.

A sept journées de la fin de la saison, Saint-Etienne peut encore rêver de la Ligue des champions. Les Verts, quatrièmes, sont toujours à trois longueurs du LOSC et possèdent désormais une avance de six points sur l'OL, cinquième et désormais à neuf unités des Lillois. Mais la troisième place leur tend les bras. D'abord, parce que, vu le contenu de leurs matches, leur potentiel semble supérieur à celui du LOSC, sauvé miraculeusement face à Guingamp (1-0). Surtout, l'ASSE a un calendrier beaucoup plus abordable. Nice, Reims, Rennes, Evian, Montpellier, Nantes et Ajaccio sont au programme des hommes de Christophe Galtier. Les Lillois, eux, doivent encore notamment aller à Toulouse et à Marseille et recevoir le PSG.