L1 (21e journée) : L'OL champion de France ? C'est possible, mais à cinq conditions

Il faut un grand buteur pour aller chercher le titre. Et l'OL en a un. Si Lyon est leader à l'heure actuelle, il le doit beaucoup à Alexandre Lacazette. L'attaquant lyonnais affiche des statistiques hallucinantes avec 19 buts en 20 matches de L1, dont quatre doublés consécutifs. Sans parler de ses 5 passes décisives et de son apport dans le jeu, par sa couverture du ballon ou ses appels. Sa forme étincelante au moment du mercato a attiré l'attention. Le transfert de Wilfried Bony à Manchester City est une bonne nouvelle pour Lyon, puisque le champion d'Angleterre en titre était le club le plus intéressé par Lacazette. La probabilité que l'OL garde son buteur n'en est que plus grande. Il aura un rôle essentiel dans la quête du titre. A condition de garder son rythme actuel.

Un grand buteur ne suffit cependant pas pour aller chercher le titre. Si Lacazette est l'homme incontournable de l'OL à l'heure actuelle, cela ne doit pas faire oublier l'impact de Nabil Fekir sur l'animation offensive rhodanienne. Elle se lit dans ses statistiques (8 buts, 5 passes décisives) et elle se voit sur le terrain dans sa capacité à éliminer, à provoquer des fautes, à créer des occasions pour ses partenaires ou pour lui. Lacazette est décisif, mais Fekir donne manifestement une autre dimension à l'équipe d'Hubert Fournier. Elle n'a d'ailleurs jamais gagné sans lui en championnat cette saison. C'est arrivé à quatre reprises, et l'OL a concédé trois défaites et un nul. Pour que Lyon soit champion, il faudra que Fekir confirme son étincelante première partie de saison.

La santé de l'OL dépend du taux de remplissage de son infirmerie. Lyon a globalement prouvé sa capacité à compenser les blessures. Son milieu est resté performant malgré les longues absences de Clément Grenier et Yoann Gourcuff. Mais sa réserve est beaucoup moins nette en défense. L'impact de Milan Bisevac est rarement souligné. Lyon n'est pourtant plus la même équipe sans son défenseur serbe. Le club rhodanien n'a pris qu'un point par match sur ses huit rencontres sans l'ancien Parisien, et cette moyenne grimpe à 2,54 points par match avec lui. L'OL a aussi perdu les deux fois où il a dû se passer de Samuel Umtiti en début de saison, face à Lens (0-1) et Metz (2-1). Ses performances sont liées à la durabilité de sa charnière. Ses chances de gagner le titre aussi.

Oui, ça fait beaucoup, mais cela traduit la forte concurrence dans un championnat particulièrement serré où les quatre premiers du classement se tiennent en quatre points. Et dont le PSG, même s'il n'est que quatrième, reste le favori. Pour l'OL, il est préférable que Paris ne retrouve pas son niveau de la saison passée. Et une éventuelle qualification des Parisiens pour les quarts de finale de la Ligue des champions pourrait faire le jeu des Rhodaniens. Et des autres. Notamment Marseille, dont la baisse de régime a permis aux Lyonnais de leur ravir la tête du classement. Mais aussi Saint-Etienne, désormais sur le podium après une série de onze matches sans défaite en L1. Le succès de l'OL dans sa quête du sacre passera aussi par des défaillances de ces rivaux pour le titre.

Lyon était déjà candidat au titre. Mais le statut de leader est une pression nouvelle que la jeune équipe d'Hubert Fournier devra savoir gérer. Pour l'OL, le danger est de ne plus rester lui-même. De perdre cet état d'esprit offensif qui lui permet d'avoir la meilleure attaque de Ligue 1 avec 43 buts inscrits. Et cette solidarité qui a fait du club rhodanien la deuxième défense de L1, avec 17 buts encaissés. Ces statistiques traduisent surtout la qualité de jeu des Lyonnais. La supériorité d'un collectif, permise par le niveau de performances de toutes ses individualités, d'Anthony Lopes à Alexandre Lacazette en passant par Christophe Jallet, Maxime Gonalons ou Jordan Ferri, entre autres. C'est seulement en la conservant que Lyon se donnera une chance d'être champion.