L1 - Monaco : "Ce n'est pas un coup de gueule", mais le discours de Vasilyev y ressemble fortement

S’exprimer à chaud après un match n’est pas dans les habitudes de Vadim Vasilyev. Si le vice-président de l’AS Monaco a jugé opportun de le faire mardi, dans la foulée de la victoire des siens contre Lens (2-0), c’est qu’il estimait le timing parfait pour distiller son message. Un discours clair et volontariste, au moment où ses joueurs remontent provisoirement à la huitième place en Ligue 1. Surtout que le succès face aux Lensois, mettant un point final à une série de quatre rencontres sans la moindre victoire en championnat, s’est construit dans la difficulté, avec l’exclusion précoce de Wallace (35e). "Je suis très content de ces trois points mais surtout très content de l'état d'esprit affiché en seconde période, a indiqué Vasilyev au terme de la rencontre. C'est cet état d'esprit que je veux voir vendredi à Toulouse. Il faut gagner ce match. Je ne veux pas uniquement le voir quand on joue à dix contre onze ou en Ligue des champions, mais à chaque match de L1".

Sous-entendu, cela n’a pas toujours été le cas depuis le début de la saison. La preuve par l’exemple du week-end dernier à Rennes (2-0), où les Monégasques étaient passés à côté de leur sujet. "Le groupe est uni et l'a démontré sur le terrain", s’est néanmoins félicité Leonardo Jardim mardi. Le ton de sa direction se veut plus offensif et traduit une certaine crispation au sein de l’état-major, même si Vasilyev minimise son état d’agacement. "Je ne suis pas énervé, mais je compte sur les joueurs pour garder la même concentration en L1 qu'en Ligue des champions. Ce n'était pas le cas jusqu'à présent. On a deux parcours différents, mais je suis convaincu qu'on va y arriver. On a toutes les qualités pour y arriver". Non, le bras droit du président Dmitry Rybolovlev n’est pas irrité. Non, les deux hommes n’ont pas encore perdu patience.

Personne n’est obligé de les croire, surtout la jeune garde de l’ASM, particulièrement visée par son discours. "Ce n'est pas un coup de gueule. Mais la place de l'AS Monaco n'est pas là où elle est actuellement. Il faut remonter au classement. Avec cet effectif-là, on doit au moins figurer dans les cinq premiers. Il faut admettre que notre équipe est jeune. Il est difficile de changer d'état d'esprit après un match de Ligue des champions. Il faut que les jeunes s'habituent. Ce mois de décembre est très, très important"."L'attitude générale est bonne. Avant, la concentration n'était pas bonne", a reconnu Jardim. Dans une situation si fragile, l’entraîneur fait souvent figure de fusible idéal. Sauf que Vasilyev ne semble pas pencher pour cette solution. Il s’est évertué à défendre Jardim et à remettre la pression sur les joueurs, malgré les sifflets du public de Louis-II à l’encontre du technicien portugais. "Ce n'est pas justifié mais je comprends les supporters déçus de notre classement. Je vois son travail, il le comprend bien. Maintenant, c'est à l'équipe d'agir. La solution est dans le vestiaire. Je ne mets pas de pression. Et je ne suis pas content de notre parcours en Ligue 1".

Comme Nasser Al-Khelaïfi, qui avait profité la semaine passée du traditionnel repas de fin d’année du PSG pour remotiver son groupe et lui demander davantage d’investissement dans le quotidien du championnat, Vasilyev tape du poing sur la table. Dans la course au podium, objectif minimal de l’ASM en début de saison, la situation des Monégasques n’est pas encore désespérée. Loin de là, même si leur bilan très moyen (déjà cinq défaites, soit une de plus que sur l’ensemble de la saison passée) les oblige à un parcours quasi parfait jusqu’au mois de mai prochain. Dans cette optique, le mercato hivernal pourrait être l’occasion idéale de renforcer le groupe. Mais Vasilyev n’envisage pas cette possibilité pour le moment. "Ce n'est pas à l'ordre du jour. C'est à nos joueurs de faire le job. M.Rybolovlev (le président), avec lequel j'échange souvent, est dans le même état d'esprit que moi." A savoir résolument offensif et déterminé.