Lacazette, OM, Oberhauser : Les 15 stats à retenir de la première partie de championnat

Le quatrième du championnat a engrangé 36 points à la trêve, c’est du jamais vu en Ligue 1, sous le format actuel (victoire à trois points et vingt équipes). A titre de comparaison, en 2002/2003, Marseille était premier du classement au bout de 19 journées avec 34 unités, soit deux de moins que les Stéphanois cru 2014/2015, qui eux sont encore au pied du podium. Potentiellement, quatre équipes (Marseille, Lyon, Paris et Saint-Etienne) sont sur une base de 72 points ou plus s’ils suivent ce rythme jusqu’à la fin de l’année.

La performance de Carlos Eduardo face à Guingamp (2-7) est tout simplement historique. En inscrivant cinq buts au cours d’une même partie, le Brésilien de Nice a réalisé une performance jamais vue en 30 ans. Pourtant le Championnat de France a vu passer des buteurs, et quelques-uns des plus grands, mais il faut remonter à 1984 pour trouver trace d’une telle orgie offensive, œuvre du Sochalien Philippe Anziani contre Toulon (8-2) et de Toni Kurbos. Le Niçois avait fait encore plus fort, en marquant six fois à Nîmes (3-7). Plus loin, il y a les ovnis André Abegglen (Sochaux, 1935) et Jean Nicolas (Rouen, 1938), auteurs des deux seuls septuplés de l’histoire de l’élite française.

On a déjà dit beaucoup de choses sur l’époustouflant début de saison d’Alexandre Lacazette. Mais difficile de ne pas évoquer ses 17 buts en 19 matches à l’heure de faire un point sur les statistiques du championnat. Le Lyonnais explose tout cette année. Et si André-Pierre Gignac a semblé tenir un temps la cadence, le Marseillais a finalement rendu les armes et est aujourd’hui à cinq buts de l’attaquant rhodanien (12). Le record absolu sur une saison, propriété de Josip Skoblar (44), est encore très loin. Mais en suivant son rythme, l’international français peut devenir le buteur le plus prolifique de ces 20 dernières années. Seul Zlatan Ibrahimovic avec 30 buts a atteint les trois dizaines sur cette période.

C’était en août et c’était contre Montpellier. L’OM avait alors perdu 2-0 à domicile son premier match de l’année dans son enceinte rénovée. Un mauvais présage ? Apparemment cette défaite a plutôt décuplé la volonté des Marseillais. Depuis, ils n’ont plus perdu au Vélodrome. Mieux, ils ont tout gagné et offert à leurs supporters neuf victoires consécutives. Une série qui impressionne et qui nous ramène des années en arrière, saison 1990-1991, au cours de laquelle les Phocéens avaient réalisé pareille performance. Un bon présage ? Ils avaient alors été sacrés champions de France.

Les Lyonnais d’Hubert Fournier sont deuxièmes avec 39 points et réalisent une très belle moitié de championnat par rapport à l'équipe de Rémi Garde l’an dernier. A la même époque en 2013, ils comptaient 25 unités et apparaissaient dans la deuxième partie de tableau, à la onzième place. Avec le double de victoires cette année, ils sont pour le moment à la lutte pour le titre. Mais l’OL n’est pas le seul club à connaître une saison 2014-2015 bien différente de la précédente. Parlez-en à Marseille qui compte douze points de plus ou au… PSG quien compte, lui, six de moins.

Pas de surprise avec cette statistique, le PSG est l’équipe qui tient le plus le ballon dans notre championnat. Avec 62% de possession, les Parisiens ne laissent que des miettes à leurs adversaires, hormis à l'OM qui avait dominé les Parisiens dans ce secteur lors de leur duel au Parc (2-0). Impressionnant mais pas si efficace que ça puisque Paris ne pointe qu’au troisième rang. Les Marseillais ont d'ailleurs une moins bonne moyenne sur les dix-neuf premières journées, mais ont toujours dominé leur adversaire avec la possession sur leurs matches. Metz fait lui beaucoup avec peu : pire possession de L1 (43%), les Messins (17e) ne sont pas derniers, et c’est bien tout ce qui compte.

Meilleure défense de Ligue 1 à la trêve, l’ASSE n’a pas usurpé ce titre honorifique. Avec 12 clean-sheet en 19 matches de championnat, sa défense emmenée par Loïc Perrin et Stéphane Ruffier est l'une des meilleures d’Europe. Seul le Bayern Munich et son candidat au Ballon d’Or, Manuel Neuer, ont réussi à garder plus de fois leur cage inviolée dans les cinq grands championnats européens. Une performance qui est pour beaucoup dans l’excellent début de saison des Verts qui, avec 36 points à mi-championnat, réalisent leur meilleur bilan depuis l’instauration de la victoire à trois points.

Dans le top 5 des équipes ayant le plus tenté leur chance face au but adverse en Ligue 1 figurent les quatre premières du classement et… Lorient (3e avec 250 tirs cadrés), bien calé dans la deuxième partie de tableau à la quinzième place. Mal classée, l’équipe bretonne n’en est pas moins une des plus offensives, notamment grâce à Jordan Ayew qui n’hésite pas à tenter sa chance (57 tirs, juste derrière Gignac, 77, et Lacazette, 64). On tue tout suspense : l’équipe qui compte le plus de tentatives est marseillaise. Elle est aussi la seule à avoir dépassé les 300 tirs dans cette première moitié de championnat (306).

On connaissait l’expression "renard des surfaces", Diego Rolan est en train de mettre au goût du jour une nouvelle version : celle de "renard des six mètres." L’Uruguayen de Bordeaux a inscrit cinq buts depuis le début de la saison, quatre l’ont été alors qu’il se situait au plus près des buts adverses. Pour le dernier, face à Evian, il a fusillé le gardien d’à peine plus loin... mais toujours de l’intérieur de la surface. Le bout portant, c’est sa spécialité.

Si Imbula est le meilleur duelliste du championnat (194 duels gagnés, un record), Vitorino Hilton est l’homme qui gratte le plus de ballons depuis la première journée. Le Montpelliérain en a gagné 419, personne n'a fait mieux. Si quelqu’un se rappelle du Montpellier - Evian TG (2-0) de la 12e journée, il (ou elle) doit aussi se souvenir de la performance exceptionnelle du défenseur central. Ce jour-là, le Brésilien avait gagné 38 ballons et anéanti toute velléité d’attaque adverse.

Il y a des records dont certaines équipes se passeraient bien. Celui établi par Caen fait partie de ceux-là. Les Normands ont concédé onze penalties depuis le début de la saison. Déjà autant que Toulouse, en tête de cette "catégorie" sur toute une saison l’année dernière et six de plus que n’importe quel club européen (cinq grands championnats) cette année. Pour faire bonne figure, l’équipe de Patrice Garande est aussi celle qui a été le plus de fois sanctionnée d’une expulsion (3, même si elle partage ce score avec d’autres équipes). A l’opposé, Lyon, Montpellier et Nantes sont les seuls à n’avoir jamais vu rouge.

Deux ans après sa seule et unique apparition en Ligue 1 avec Ajaccio, le gardien de Metz David Oberhauser a fait une deuxième apparition cette année sur les prés verts. Il est entré pour remplacer Johann Carrasso, blessé face à Nice et n’a pas eu une seule intervention à faire en 31 minutes. C’est d’ailleurs le seul portier à avoir joué en Ligue 1 et à n’avoir réalisé aucun arrêt. Par contre, il a pris un but signé Alexy Bosetti à la 95e minute, précipitant la défaite des siens (1-0). Rageant.

Spectacle es-tu là ? Il paraît qu’on s’ennuie en Ligue 1 mais les 0-0 ne sont pas si courants que ça. 14 matches se sont terminés sur un score nul et vierge depuis le début de la saison. Les deux scores qui reviennent le plus sont les 1-0 et les 1-1 (23 chacun), pas vraiment spectaculaire mais déjà mieux qu’une rencontre tristounette sans aucun but. Il y a eu en revanche trois matches à gros suspens (3-3). Saurez-vous les retrouver*?

Il n’a pas participé à toutes les journées de Ligue 1 mais tout passe par lui au PSG. Lors des 16 matches auxquels il a pris part, Marco Verratti a reçu 1286 passes, soit une moyenne de 80 par rencontres. Encore plus impressionnant, l’Italien est celui qui a touché le plus de ballons dans un même match (149), contre Bastia le 16 août. Une bonne habitude pour l’international qui est aussi détenteur des deuxième et troisième performances en la matière.

24 joueurs ont participé aux 19 journées de Ligue 1, parmi eux 15 ont tenu les 1710 minutes jouées par chaque club depuis le début de la saison. Des gardiens, beaucoup de gardiens, excepté six joueurs de champ. Les machines de la L1, infatigables et dans tous les coups, bons comme mauvais, s’appellent : Edson Mexer (Rennes), Vitorino Hilton (Montpellier), Guillaume Gillet (Bastia), Oswaldo Vizcarrondo (Nantes), Christophe Jallet (OL) et Ludovic Baal (Lens).