Avant Nantes - Marseille, l'OM n'est plus dans la course au titre : à qui la faute ?

Marcelo Bielsa s'est fait une raison. Son équipe ne pourra plus lutter pour le titre cette saison. "C'est une immense déception pour moi, explique l'entraîneur de l'OM. Car il existait de réelles possibilités de nous battre jusqu'au bout pour cette première place." Tombés du podium à Bordeaux pour la première fois depuis le 14 septembre dernier, les Olympiens vont maintenant devoir batailler pour récupérer cette troisième place, synonyme de tours préliminaires pour la Ligue des champions, l'objectif avoué des dirigeants en début de saison.

Bien placé dans la roue du PSG et de Lyon à huit journées de la fin du championnat, pourquoi l'OM a-t-il calé dans la dernière ligne droite ? C'est d'abord parce qu'il est tombé face à plus fort que lui il y a deux semaines. "Cette défaite contre Paris a vraiment été douloureuse, avoue Bielsa. Nous avons perdu face à une équipe qui était supérieure. C'était méritée."

Si le choc face au PSG a fait basculer l'OM du mauvais côté de la ligne jaune, c'est également parce que les Olympiens avaient abandonné beaucoup de points en cours de route. En 2015, Marseille n'arrive qu'en 14e position de la Ligue 1 avec 16 unités récoltées en 13 matches.

Le faible rendement cette année s'explique par une défense beaucoup moins solide qu'à l'automne dernier. La charnière centrale Fanni-Morel, deux latéraux de formation, a tenté de faire de son mieux pour pallier l'absence du vrai patron de la défense olympienne, Nicolas Nkoulou.

Le Camerounais n'a joué son premier match en Ligue 1 en 2015 qu'à l'occasion de la dernière journée à Bordeaux. Il est entré en seconde période à la place de Benjamin Mendy, blessé. Avec l'ancien Monégasque, l'OM affiche près de 70% de succès en championnat. Lorsque le Lion Indomptable manque à l'appel, l'OM ne remporte que 28% de ses rencontres !

Opéré du genou en février après son retour de la Coupe d'Afrique des Nations, Nkoulou n'est pas encore à 100%. Mais il va apporter sa sérénité à une équipe qui en a beaucoup manqué jusqu'ici. "On a permis à nos adversaires de marquer trop souvent, concède ainsi Bielsa lorsqu'il dresse le bilan des contre-performances de l'OM. Et on a encaissé vraiment trop de buts faciles à éviter."

Si l'OM a eu du mal à s'appuyer sur une défense imperméable, c'est aussi en raison de la philosophie de jeu déployée par Marcelo Bielsa. L'Argentin prône un jeu très exigeant physiquement avec un marquage individuel réclamant beaucoup d'efforts.

Face à ses résultats décevants, l'entraîneur de l'OM met en avant sa grande part de responsabilité. Car El Loco considère que son effectif était tout à fait à la hauteur des ambitions marseillaises. "Je ne devrais pas le dire de cette manière, mais si le championnat se terminait aujourd'hui, la meilleure équipe, c'est l'OM", avance-t-il. De mon point de vue, nous avons les meilleurs joueurs. Et on a produit le meilleur football. Ce sont mes convictions personnelles. Elles n'ont pas pour but de minimiser la valeur des autres équipes.Je ne changerais l'OM pour aucune autre équipe de Ligue 1. Mais comme nous n'apparaissons qu'à la 4e place du classement, je ne suis pas satisfait de mon travail."

Au-delà des hommes à sa disposition, Bielsa a réalisé quelques choix qui posent question. Florian Thauvin, en grande difficulté cette saison, a semblé bénéficier d'un traitement de faveur au regard de ses performances. Son concurrent direct, Romain Alessandrini, a de quoi se sentir lésé. Abonné au banc de touche, l'ancien Rennais a pourtant montré à plusieurs reprises qu'il pouvait aussi avoir son mot à dire. Finalement, Bielsa a décidé de redonner sa chance à Alessandrini à Nantes en poussant Thauvin sur le banc. Davantage de turnover aurait certainement profité à l'OM cette saison.

Outre les difficultés sportives, l'OM n'hésite pas mettre en avant les erreurs arbitrales qui ont jalonné son parcours cette saison. "L'arbitrage français me dégoûte de la Ligue 1", avait lancé Rod Fanni après la défaite à Bordeaux (1-0). Il est vrai qu'en Gironde, M. Varela a oublié deux penalties pourtant évidents pour les hommes de Marcelo Bielsa. Le coach olympien préfère laisser à son président, Vincent Labrune, le soin de ruer dans les brancards pour souligner les décisions parfois trop partiales dont a été victime l'OM ces dernières semaines.

En se focalisant, peut-être légitimement, sur l'arbitrage, les Marseillais finissent par avoir les nerfs à vif. Et la moindre décision contraire semble être pour eux la plus grande injustice. "On n'est pas paranos, assure Alessandrini. Et on ne veut pas se cacher derrière les erreurs des arbitres pour expliquer nos contre-performances. Ce sont des faits de jeu."

Le plus important aujourd'hui pour l'OM reste de reprendre ses esprits. L'enchaînement de deux défaites contre Paris puis à Bordeaux, une première cette saison, a exacerbé le sentiment que Marseille n'est pas à sa place au 4e rang de la Ligue 1. "Nous sommes dans une période délicate, estime El Loco. Maintenant, on espère que notre classement reflètera ce que mérite notre équipe. Nous ne méritons pas de ne pas être sur le podium."