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Ligue 1 - Transition offensive, prise de risques, jeu direct : ce qui fait la force de l’OL

Ilyes Ramdani

Mis à jour 01/02/2015 à 12:28 GMT+1

Leader et meilleure attaque du championnat de France, l’Olympique Lyonnais n’en finit plus de séduire. Dans leur course au titre, les Gones peuvent s’appuyer sur une force primordiale : leur jeu. Entre pressing haut, spontanéité et qualité des phases de transition, Hubert Fournier a su tirer profit du talent des individualités lyonnaises.

Joie de Alexandre Lacazette (Lyon) et de ses coequipiers

Crédit: Panoramic

L’OL n’est pas le PSG. Au-delà des chiffres, des budgets et autre masse salariale, les deux clubs diffèrent cette saison dans un domaine essentiel : le jeu. Leader du championnat, Lyon a su trouver son rythme de croisière loin des sentiers battus, dans un modèle très peu exploité jusqu’alors en France. La saison dernière, le PSG en France, mais aussi le Bayern ou l’Allemagne championne du monde, avait fait triompher un jeu de possession et de domination, fondé sur le redoublement de passes et la recherche (patiente) de déséquilibre.
Lyon n’est pas exactement dans ce registre-là. Comme le Borussia Dortmund de ces dernières années, l’OL fonde sa réussite sur un modèle hybride, en grande partie lié à l’utilisation efficace des phases de transition. Ce qui fait la spécificité lyonnaise, c’est qu’il ne s’attache ni aux phases défensives (comme un certain nombre d’équipes françaises), ni aux phases offensives (comme le fait Paris). Non, l’OL est précisément entre les deux : il mise sur les quelques secondes entre phases défensives et phases offensives. La dite "phase de transition", moment de flottement prisé des entraîneurs au plus haut niveau.

Face à Toulouse, six secondes ont suffi pour arriver au but 

Concrètement, comme cela s’exprime-t-il sur le pré ? Par une rapidité d’exécution impressionnante à la récupération. Illustration avec le premier but inscrit face à Toulouse (3-0), le 10 janvier. Grâce à un pressing efficace au milieu de terrain, Gonalons récupère le ballon et transmet, en une touche, à Fekir. Un contrôle et une ouverture plus tard, Lacazette est servi et peut conclure. L’action a duré… six secondes. Suffisant pour permettre à l’OL de mettre la main sur la rencontre.
Là encore, la comparaison avec le PSG s’avère instructive. Lorsqu’il récupère la balle, le collectif parisien a avant tout comme objectif de ne pas la (re)perdre. L’accent est porté sur la conservation du ballon, quitte à repasser par les défenseurs pour installer une nouvelle phase de possession. En cela, Paris est très méthodique : d’abord, la conservation, puis la progression, et enfin le déséquilibre et la finition. L’OL fait fi de tout cela : dans le monde idéal d’Hubert Fournier, les Lyonnais s’installent dès la récupération dans une phase de déséquilibre. Le postulat est simple : profiter du désordre de la défense adverse avant qu’elle ne se replace, et se saisir de ce moment de flottement pour trouver le décalage.

Plus de tirs, plus de coups-francs, plus de penalties

L’objectif est d’arriver, par un nombre minimal de passes et de touches de balle, à une situation de but. Au soir de la 20e journée, Paris avait ainsi réalisé 602 passes en moyenne par match, contre "seulement" 448 pour l’OL. Mais la différence se fait dans l’orientation de ces passes. Avec 126 passes vers l’avant par match, Lyon est un champion en la matière. Le joueur réussissant le plus de passes "offensives" cette saison n’est d’ailleurs ni Thiago Motta, ni Verratti mais… Christophe Jallet (21 par match en moyenne).
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Christophe Jallet (Lyon) face à Lens

Crédit: Panoramic

Il est une autre conséquence (avantageuse) à cette animation offensive lyonnaise. Avec 66 fautes subies, Nabil Fekir est le joueur qui se procure le plus de coups de pieds arrêtés cette saison en Ligue 1. Alexandre Lacazette n’est pas en reste, avec 36 fautes subies. Loin devant Ibrahimovic (10 fautes subies), Cavani (25) ou autre Gignac (26). Un écart directement lié aux principes de jeu déjà évoqués. En accélérant le jeu à un moment où le bloc adverse n’est pas en place, Lyon met d’emblée les défenseurs adverses en retard, mal positionnés par rapport à leur but, les contraignant souvent à la faute. Ce n’est pas un hasard si l’OL est l’équipe ayant marqué le plus de penalties en Ligue 1 (5).

Une identité taillée sur mesure pour les jeunes pousses lyonnaises

Si les phases de transition tendent à devenir une donnée incontournable au plus haut niveau, elles ne constituent pas la panacée. Les forces de l’OL peuvent ainsi devenir ses faiblesses : en se projetant très vite vers l’avant, Lyon prend le risque d’être pris à son propre piège. En Coupe de France, Nantes a fait tomber Lyon (3-2) en profitant, par un jeu très direct, des espaces laissés dans le dos de la défense rhodanienne.
Autre nuance : le jeu lyonnais ne peut pas être transposé à l’identique partout. Hubert Fournier a su s’adapter aux qualités propres de ses joueurs. Si Alexandre Lacazette réalise la meilleure saison de sa carrière, ce n’est pas tout à fait un hasard. L’animation offensive de l’OL sied comme un gant aux qualités du meilleur buteur de L1, comme à celle des jeunes pousses lyonnaises : spontanéité, aisance technique, maîtrise de la profondeur, vitesse.
Au soir de la victoire face à Caen (3-0), le 12 décembre, voilà comment Yassine Benzia (20 ans) expliquait la réussite lyonnaise. "On a été bons dans les phases de transition, c’est ce qui a fait notre force." Jordan Ferri (22 ans), cette fois-ci, après la victoire (2-0) contre Lens : "Je pense qu’on peut parler d’une empreinte technique à l’OL : le jeu vers l’avant, le contrôle du ballon, le jeu dans les espaces réduits…" A Lyon, le football, ça reste les joueurs qui en parlent le mieux.
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