Interrompu pendant plus de 20 minutes, cet OM-OL a tourné au vinaigre

On se souviendra de cet "Olimpico" 20 septembre. Mais pas pour de bonnes raisons. Chauffé à blanc par le retour de Mathieu Valbuena, le public du Vélodrome a dépassé les bornes et conduit l'arbitre de la rencontre, Ruddy Buquet, a interrompre les débats à la 62e minute, devant les lancers de projectiles répétés sur la pelouse. Le match a repris après un peu plus de 20 minutes d'arrêt.

"Au prochain jet de projectile sur la pelouse le match serait arrêté définitivement", a prévenu le speaker du stade Vélodrome au moment du retour des joueurs sur le terrain. Du virage sud des bouteilles en plastique vides et des boulettes de papiers ont été lancées en direction du gardien lyonnais Anthony Lopes. Le public s'est enflammé après un tacle de Milan Bisevac sur Benjamin Mendy dans la surface, réclamant un penalty.

Quelques minutes plus tôt, le virage nord en avait lancé vers le Lyonnais et ex-Marseillais Mathieu Valbuena, qui s'apprêtait à tirer un corner. L'arbitre, Ruddy Buquet, avait déjà arrêté quelques instants le jeu. A la 62e minute, il a donc décidé de renvoyer les deux équipes aux vestiaires. "On est dans un exercice de non-droit du foot, il faut vite y mettre un terme, ou alors c'est pas la peine d'investir dans les stades et dans les joueurs, a lâché le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, sur Canal+ pendant l'interruption. Je pense que c'est impossible de reprendre".

Les deux présidents, Aulas et Vincent Labrune, sont restés longuement dans le vestiaire du délégué de la Ligue de football professionnel. "Les propos du président Aulas engagent le président Aulas, a répondu en écho son homologue marseillais, toujours sur la chaîne cryptée juste avant la reprise du match. Il y a des situations des fois dans la vie, on sait pas si on doit en rire ou en pleurer. Il y a un stade formidable, une ambiance formidable. Et il y a eu malheureusement des faits de jeu qui ont conduit à un ou deux dérapages, c'est vrai".

"Le club assumera ses responsabilités en terme de sécurité et de conséquences par rapport aux deux ou trois bouteilles de bière qui ont été jetées sur le terrain, mais je pense que tout le monde doit les prendre, a-t-il ajouté, comme pour minimiser la responsabilité de son propre public dans ces incidents. A un moment donné, on doit tous être sur la même ligne, et il faut raison garder. Le match va reprendre dans cinq, six minutes, et encore une fois, chacun doit se regarder dans un miroir. Moi, je prendrai mes responsabilités en tant que président, et je veux que tout le monde les prenne à la Fédération, à la direction de l'arbitrage, et à l'Olympique lyonnais également".