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"Lamentable", "en dessous de tout", "sénateurs"... Les Marseillais se jugent durement et ils peuvent

Gil Baudu

Mis à jour 27/09/2015 à 19:09 GMT+2

LIGUE 1 - Face à Angers (1-2), Marseille a étalé ses manques du moment, déjà entrevus devant Lyon (1-1) et à Toulouse (1-1). L’équipe de Michel ne respire pas la sérénité derrière, ronronne dans le jeu et pêche dans la finition. Cerise sur le gâteau : ses remplaçants ne sont pas encore au niveau.

Michy Batshuayi, l'attaquant de l'OM, a tout de même transformé un penalty devant Angers.

Crédit: Panoramic

Dimanche, l’OM a été "en dessous de tout". C’est son entraîneur qui le dit. Michel n’a pas mâché ses mots pour qualifier la quatrième défaite marseillaise de la saison. Celle concédé face à Angers (1-2) a effectivement de quoi faire grincer les dents du technicien madrilène. D’ailleurs, il ne s’est pas retranché derrière les virages vides du Vélodrome pour pointer du doigt les carences criantes de son équipe. Criantes et inquiétantes. Dans une semaine, quand sonnera l’heure de défier l’ogre parisien sur sa pelouse, elles ne pardonneront pas.

1. Un OM trop naïf

Si l’OM a pris deux buts dimanche, c’est d’abord parce qu’il s’est fait prendre à son propre jeu. Stéphane Moulin, l’entraîneur angevin, avait tout prévu :
Quand ils attaquaient par un côté, notre plan était de jouer dans la foulée de ce côté-là, pour profiter des montées de leurs latéraux. Ce qui s'est passé sur le premier but.
Illustration à la 38e minute : Ludovic Butelle a relancé à la main dans le dos de Javier Manquillo. Le latéral espagnol, monté aux avant-postes, a laissé un boulevard dans son couloir. Rémy Cabella a bien tenté de le combler. Raté : en pleine surface, l’ancien Magpie a mordu dans le crochet téléphoné d'Arnold Bouka Moutou. Penalty. Transformé par Thomas Mangani (0-1, 38e).
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Thomas Mangani transforme le penalty d'Angers face à Steve Mandanda, le gardien de l'OM.

Crédit: AFP

Cette naïveté marseillaise, le SCO a su l’exploiter à nouveau en seconde période. 70e minute : Nicolas Nkoulou accroche Férébory Doré. Sur le coup franc qui suit, Romain Thomas échappe à Rolando, puis devance Lucas Ocampos. Deux erreurs de marquage dont profite le défenseur angevin pour conclure d’une tête piquée (0-2, 70e).
Devant tant de laxisme, Michel laissera exprimer sa colère en conférence de presse :
Encaisser deux buts comme ça, sur un coup franc et un penalty, c'est lamentable.

2. Un OM trop prévisible

Rien à voir avec les feux d’artifices offensifs devant Troyes (6-0) et Bastia (4-1). Dans le jeu, l’OM a, dixit Michel, "manqué de profondeur et de créativité". Surtout "en première période".
Après coup, Steve Mandanda est allé nettement plus loin dans l’analyse. Avec des mots plus crus, plus directs :
Ça fait deux matches que l'on joue comme des sénateurs. On joue tranquille, tranquille, mais on n'avance pas ! Il va falloir changer ça. Car on ne va pas aller bien loin comme ça.
Devant Lyon (1-1) comme à Toulouse (1-1), Marseille avait tourné en rond. Il était miraculeusement revenu. Face à Angers, l’OM a payé au prix fort son déficit d’imagination jusqu’à la pause. En regagnant les vestiaires, l'équipe de Michel n’avait cadré qu’une frappe. Malgré plus de deux tiers de possession.

3. Un OM trop maladroit

Là encore, les statistiques parlent. Sur l’ensemble de la rencontre, l’OM a tenté 18 tirs. Pour seulement 4 cadrés.
Les Marseillais ont eu besoin d’un penalty, obtenu par Abdelaziz Barrada, pour entretenir l’espoir. Michy Batshuayi s’en est chargé (1-2, 79e). L’OM avait encore un quart d’heure pour arracher un point. Il n’y est pas parvenu. Paolo De Ceglie (83e), Lucas Ocampos (89e) et Rémy Cabella (90e) ont, tour à tour, gâché des occasions en or d'égaliser.
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Lucas Ocampos, l'attaquant de l'OM, a été maladroit face à Angers.

Crédit: Panoramic

L’OM était trop maladroit dans le dernier geste pour se permettre un retard à l’allumage. Bouna Sarr l’admet :
Il faut une grosse remise en question de notre part, il faut qu'on se reprenne en main et arrêter de prendre du retard, car cela risque d'être difficile plus tard.

4. Un OM sans plan B

Les suspensions de Benjamin Mendy et de Romain Alessandrini ne sont pas passées inaperçues. Dimanche, leurs suppléants ont peiné. Paolo De Ceglie a semblé perdu dans son couloir gauche. Et Bouna Sarr n’a pas été inspiré au poste de milieu offensif droit.
Plus globalement, les choix de Michel se sont avérés douteux. Rolando, préféré à Rekik en charnière centrale, a montré des signes de fébrilité pour sa première en Ligue 1. Quant au jeune André Zambo Anguissa, il s’est fait manger au milieu. Si bien qu’il a cédé sa place à Lucas Silva dès la reprise.
Au regard de ce qu’ils ont montré dimanche, les remplaçants marseillais ne sont pas encore à la hauteur des titulaires. A l’heure qu’il est, Michel ne peut pas se permettre un turnover dans les grandes largeurs. Jeudi, le coach espagnol comptera pourtant sur la Ligue Europa pour "engranger de la confiance". Avec quelle équipe ? Il se dit que Batshuayi ou Lassana Diarra pourraient être préservés en vue du périple parisien, trois jours plus tard. L’OM pourrait donc se présenter avec un onze remanié. En théorie, ça peut suffire pour battre le Slovan Liberec. Sur ce qu’on a vu dimanche, c’est moins évident.
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Michel, l'entraîneur de l'OM, lors de la défaite face à Angers.

Crédit: AFP

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