Ligue 1 (3e journée) - Montpellier-PSG : le couple Courbis-Nicollin déjà sous tension

Premières étincelles dans un vieux couple. Deux défaites, zéro but et la place de lanterne rouge ont crispé la relation entre le président de Montpellier, Louis Nicollin, et son entraîneur, Rolland Courbis, avant de recevoir le PSG vendredi pour la 3e journée de Ligue 1. "Loulou" a râlé dans le quotidien Midi-Libre, exposant à coeur ouvert son inquiétude en ce début de saison. Le patron emblématique et fondateur du club héraultais a stigmatisé la préparation et le recrutement : "Je suis décontracté car je l'avais prévu (le mauvais départ, ndlr). Maintenant je ne sais pas où cela va s'arrêter. J'ai peur".

"J'adore Courbis mais son idée de ne pas faire de matches amicaux... Rolland ne voulait pas d'attaquant, il voulait Gourcuff... J'ai horreur des gens qui ont la science infuse", a-t-il reproché à son entraîneur. Loulou remet publiquement en question "Coach" Courbis pour la première fois depuis son retour en décembre 2013, à la place de Jean Fernandez. Le technicien marseillais, revenu sur un banc de Ligue 1 après une longue éclipse, n'a pas ouvertement riposté mais n'a pas fui ses responsabilités. "J'ai lu ses propos comme tout le monde, je les ai trouvés sévères, a répondu Courbis. Mais il est logique qu'il ne soit pas content."

"Je suis très heureux de faire mon métier. Désolé si je ne fais pas de polémiques, a-t-il ajouté, malicieux. Je ne partirai pas d'ici en me disputant avec quelqu'un, et surtout pas avec mon président.""Si on a une chance de poser des problèmes à Paris, c'est en étant tous soudés, a insisté l'entraîneur, qui attaque sa troisième saison à Montpellier. Je n'ai pas la science infuse, mais on est capables de faire beaucoup mieux".

Courbis avait assuré le maintien en 2014 et la 7e place l'an passé, mais a un peu perdu la main depuis la reprise de la saison. La défaite initiale (0-2) à la Mosson devant Angers, l'un des promus, a laissé Montpellier à la dernière place et plombé son début de championnat périlleux, avec notamment des confrontations contre Saint-Étienne (5e journée) et Monaco (7e journée) après celle face au PSG. Autre grief, au cours de l'été, le technicien marseillais a fait le forcing pour recruter le meneur de jeu international Yoann Gourcuff, libre depuis son départ de Lyon.

En misant sur l'ancien international (31 sélections) plutôt que sur un attaquant pour remplacer Lucas Barrios, prêté l'an passé par le Spartak Moscou, il s'est isolé au sein de l'encadrement. Le président de Montpellier a fixé une échéance à l'issue des deux prochaines rencontres. "Je risque de me réveiller après le match à Troyes (4e journée, le 29 août), mais je ne virerai personne. Ou alors à la Bielsa: 'Démissionne'. C'est peut-être une idée que je donne à Courbis (rires)", a lancé Louis Nicollin dans Midi-Libre.

Son entraîneur a entendu le message. Contre "le PSG, nous avons besoin d'un entraîneur en forme et de joueurs en forme. Vous me poserez les questions (sur le choix d'un attaquant, ndlr) après le match de Troyes où j'aurai le temps, l'envie et la possibilité d'y répondre", a-t-il prévenu. Rolland Courbis, libre au terme de la saison, s'est fragilisé pour poursuivre sa carrière à Montpellier. En 2009, au bout de sa première expérience dans l'Hérault, son contrat n'avait pas été reconduit malgré la remontée en Ligue 1. Mais un couple passionnel se moque d'un contrat de mariage.